Par Marion, Gig Harbor, Washington
Une année scolaire aux USA en 2010
Le retour au pays est parfois difficile et parfois vécu comme un deuxième arrachement, car on laisse un peu de soi dans sa terre d’adoption !
Mon intégration s’achève. Je me répète toujours un peu les mêmes phrases : tu as fais face, tu as pris sur toi. Au début, tout ça te paraissait énorme et lointain, mais au final, tu as l’impression que tout cela est passé à la fois simplement et vite. Tout ce que tu as vécu, tu n’y crois pas !
Cette expérience est curieuse : parfois, tu es triste et désolée pendant dix minutes, et la seconde d’après tu redeviens joyeuse. Tu apprends à t’adapter à un nouveau mode de vie. Certaines choses à certains moments te mettent hors de toi, mais finalement tu te dis : « Ceci n’était rien comparé au reste… » Et alors tu relativises.. Tu grandis. En fait, tu changes plus que tu ne le penses.
Maman, tu m’as souvent dit à quel point la communication était importante, mais j’avais besoin de vivre ça pour le comprendre. Aujourd’hui, je laisse les mauvais moments derrière moi et ne garde en mémoire que les bons : ceux qui m’ont mise de bonne humeur !
J’ai bel et bien agrandi mon coeur pour y laisser entrer d’autres choses !
Alors que s’approche le retour, je sens que ce lieu où j’aurai vécu dix mois restera à jamais gravé dans ma mémoire. Oui, cet endroit m’a donné de la force et m’a ouvert l’esprit et m’a ouvert sur le monde. J’ai traversé ici des moments très forts. C’est tellement bizarre de quitter ma deuxième maison —à laquelle je me suis vraiment attachée— sans savoir pour combien de temps je la quitte. C’est si difficile à décrire. Je n’oublie ni ma famille française ni mes amis —bien au contraire—, mais une chose est sûre, en venant ici, j’ai bel et bien agrandi mon coeur pour y laisser entrer d’autres choses !
Les États-Unis, à l’évidence, n’en ont pas fini avec moi : « USA, forever in my heart ! » Parole d’étudiante d’échange. Merci beaucoup PIE.