Trois-Quatorze poursuit la publication de son dictionnaire. Aujourd’hui la lettre B. B comme B-a-Ba, Bonheur, Blues, Bagages… On notera que ce sont les parents, plus que les jeunes, qui se sont appropriés cet alphabet, puisqu’ils sont à l’origine de la plupart des définitions. Trois Quatorze s’en réjouit et les en remercie.
B.A.BA (N.M. XXème. De l’épellation B et A qui fait BA) u 1. Première connaissance élémentaire. u 2. Le B-a-Ba du Babillage n’est que Babiole, mille sabord ! Baby-sitting et Baccalauréat sans Bâclage ni Bachotage, Bravo ! Tu Balances entre Bal, Balade, Bains et Baignoire, Bons Bonbons et Balai, Baraque et Barda. Mais, un Ballon après une Bamboula Banalise les Bavures ! Bienvenue à Jeanne qui Bouscule nos Bases. Baste ! Bénédiction, Belle Beurrière. Traduction – Les bases du français n’ont plus de secrets pour toi. Tu étudies avec courage et tu proposes tes services avec plaisir. Tu partages ton temps entre le lycée et la maison mais le sport est ton passe temps favori. Bonne chance à toi qui adore les baguettes avec du beurre dedans !
BAGAGES (N.M. 1265 – de l’anglais «bag» : paquet) u 1. Effets, objets que l’on emporte avec soi en déplacement, en voyage, en expédition. u 2. Qu’emporter ? Que mettre dans ces bagages ? Ce problème «crucial», chaque jeune le rencontre au moment de son départ. Pour les aider à le résoudre, voici quelques conseils : A : Ne pas s’encombrer de toutes ses affaires. B : Prendre l’essentiel, mais ne pas oublier l’indispensable (papier, traitement et ordonnances, affaires de toilettes…) C : Tenir compte du climat du pays d’accueil (en prenant garde aux fortes variations saisonnières). D : Ne pas s’acheter une tonne d’habits neufs avant le départ – penser que les habitudes vestimentaires et la mode ne sont pas toujours les mêmes dans le pays d’accueil et que les habits sont souvent moins chers à l’étranger qu’en France. E : Ne pas hésiter à demander des conseils à sa famille d’accueil. F : Savoir que sur les vols transatlantiques le poids des bagages est limité à 2×30 kg : que les dépassements ne sont pas toujours autorisés et que, lorsqu’ils le sont, ils coûtent chers. G : Penser que vous devez être capable de porter seul vos bagages. (PIE)
BAVARDAGE. (N.M. 1564) u Action de parler avec abondance. u Bavard, Bavarder, Bavardage. Autant de mots qui ne sont pas vu d’un bon oeil par les professeurs. Mais bavarder, qu’onleveuille ou non, c’est quand même communiquer. On peut, par le bavardage, échanger des propos bien intéressants. Chacun attend le passage du facteur avec impatience. Nos lettres font battre plus vite le sang dans nos veines… Souvenir ou anticipation du courrier amoureux ! L’émotion devient physique. Vite, je cours voir si aujourd’hui l’enveloppe «écolo» m’attend (papier bistre, calligraphiée élégamment en bleu et en rouge). Cette enveloppe qui porte mille propos de mon enfant, qui me parle de ses découvertes, de son paysage, de sa famille d’accueil, de sa joie de vivre ailleurs. Le fil tenu de la correspondance et son cortège d’anecdotes et d’informations nous «tient» aussi sûrement qu’une ou deux rencontres quotidiennes hâtives. Bavardons à bâtons rompus, à l’abri de toutes censures, de tout et de rien, comme des choses plus importantes. Prenons du temps pour l’autre, pour avoir la possibilité de le recréer dans son univers à travers confidences et points de vue. Le bavardage : ce terme est galvaudé. En notre époque de technologies sophistiquées, de vitesse, de stress et de repli sur soi, le bavardage est le plus simple et le plus performant des moyens de communication. Voir le bavardage comme un épanouissement, un partage, avec (en prime) la joie retrouvée de l’écriture (Mme Khamphommale)
BASKET. (N.M. 1953 – Mot américain signifiant «Balle au panier») u 1. Jeu entre deux équipes de cinq joueurs qui doivent lancer un ballon dans le panier du camp adverse. u 2. Probablement le sport le plus populaire aux US. Tous les américains en sont fous. Et moi, la française, la première : Ah les BBG, qu’est-ce que je peux aimer ça ! Pendant l’hiver, tous les jeudis et vendredis, il y a des tournois entre les équipes de toutes les «high school» du coin et parfois de tout l’état. Pour une petite équipe scolaire tous les spectateurs (élèves et parents) se déplacent et font parfois jusqu’à 5 heures de transport. Voir un match c’est quelque chose d’assez spécial. C’est réellement le délire : les «cheerladies» et la «varsity band», un genre de grande fanfare qui ne joue que pour la «high school». Chaque équipe a aussi sa mascotte. Nous c’est un bulldog. J’arrête là, parce que c’est vraiment impossible de décrire ce qu’est un match de basket-ball scolaire US. Il faut vraiment venir le voir pour le croire (Caroline). u 3. David est parti il y a deux ans aux USA avec PIE. Basketteur de haut niveau, il a obtenu une bourse d’études et passe actuellement sa seconde année dans l’université de «Perdue-Indiana.» Il fait partie de l’équipe première de basket, ce qui en dit long sur ses capacités et sur la chance qui est la sienne. Les connaisseurs apprécieront ! (PIE)
BEAUTIFUL. (Adj) u 1. With qualities that give deligth to the senses. u 2. Beau comme la campagne américaine qui reste partout sauvage et belle : déserts du Sud, forêts du Nord, montagnes un peu partout et plaines immenses ailleurs – jolis bords de l’océan , petites criques paisibles ou longues plages de sable fin – charme des villages dans la montagne californienne – ville qui se lève dans le brouillard. Beau comme les maisons multicolores aux formes géométriques. Beau comme les lumières de la ville mexicaine. Beau comme un «Mashua tree», mi arbre – mi cactus. Beau comme les bébés otaries qui viennent se reposer les soirs sur la plage. Beau comme le «Golden gate Bridge». Beau comme la nuit d’hiver où une pluie d’étoiles blanches s’abat sur Mulien (le village dans la montagne). Beau comme les troupeaux de bisons qui broutent. Beau comme les dauphins qui filent à l’avant du bateau. BEAU. Comme tout cela va ma manquer. (Mélanie)
BLUES. (N.M. 1921 – De l’américain «blues», idées noires, cafard) u 1. Forme musicale élaborée par les noirs des Etats-Unis d’Amérique, caractérisée par une formule harmonique constante et un rythme à quatre temps. u 2. Blues le jour du départ. Brûlure dans les yeux. Brouillard dans le coeur. Blessure et espoir. Bien de l’impatience. Besoin d’un lettre. Banal désir de savoir. Brave facteur, tu arrives. Bonheur de te lire. Bonjour mon fils. Béatement je te lis. Bénéfice de ta jeunesse. Balayer ma souffrance. Bien sûr que tout va bien. (Madame Passaro).
BUS. (N.M. 1907) u 1. Véhicule automobile pour le transport en commun de voyageurs. u 2. Deux jours après mon arrivée au Canada, je commence l’école. Comme les Canadiens parlent très vite je n’ai pas très bien compris ce qu’ils m’avaient dit. Mais j’avais bien compris que je devais prendre le bus 85. Je le prend donc vers 16H, après ma première journée de cours. Je me rends compte au bout d’un moment que si j’ai pris le bon bus, je l’ai pris, par contre, dans le mauvais sens. Je descends au premier arrêt avec l’idée de revenir à pied à l’école. Heureusement qu’il faisait beau parce que j’ai mis près d’une heure. (Claire)
BIENVENUE. (N.F. XXIIIème) u 1. Dans un souhait, heureuse arrivée de quelqu’un. u 2. «Bienvenue Marine. Nous n’étions pas prévus au programme mais nous ferons de notre mieux.» C’est ainsi que Pam et Tom ont accueilli leur toute nouvelle fille (vieille d’à peine deux heures. Ensuite ils ont refermés leurs bras sur elle. Moi, je dis Bravo ! (Madame Bruggeman)
BISOU. (N.M. 1901) u 1. Terme affectueux désignant le baiser. u 2. Marie est partie début septembre après un dernier baiser. Ce n’était plus le bisou rapide quand on quitte la maison pour le lycée. Ce n’était pas celui qu’on pique sur le cou, sur la joue, comme ça, en passant, pour rien – ni celui qu’on se donne furtif, quand on se sépare pour quelques jours seulement – et encore moins celui du soir. C’était un baiser fort mais bref, parce que l’on a mal et que l’on s’est juré de ne pas pleurer parce que l’on sait l’une et l’autre que si l’on s’attarde, la séparation sera plus rude encore. Souffrance, angoisse, confiance… Baiser grave. Je me tourne vers la porte et ne me retourne surtout pas. Il faut partir sur le champ. Je n’ai plus rien à te dire. Aucun mot ne peut sortir. Je suis fière de toi, j’ai confiance en toi, je t’aime et j’ai peur et je regrette ce départ et j’ai envie de te prendre par la main et que nous rentrions ensemble dans la quiétude de notre maison. La porte s’est refermée. Tu as quinze ans et nous nous quittons. Il me semblait m’être appliquée à te voir grandir et pourtant tu restes ma petite fille. Maintenant un mois s’est écoulé. Les bisous s’écrivent sur le papier. Ce sont des lettres que nous échangeons. C’est ta chambre, ton parfum qui se dissipe. Ce sont tes frères, tes amis, ta famille russe qui me parle de toi. L’été sera de retour. Ce sera l’heure du baiser retrouvailles. Toi tu seras là, identique et pourtant si différente. (Madame Rolland)
BOURSE (N.F – fin XXIIème) u 1. Pension accordée à un élève, un étudiant u 2. L’association accorde chaque année des bourses d’étude. Ces bourses permettent à certains jeunes, soit de payer une partie de leur séjour, soit de subvenir à leurs besoins pendant l’année (argent de poche). Le fond de bourse que PIE met à la disposition des participants est entièrement autofinancée par l’association. Les participants qui désirent obtenir une bourse doivent en faire la demande et remplir un dossier. Les bourses sont accordées par le conseil d’administration (après étude des dossiers), dans l’idée de favoriser les participants qui en ont le plus besoin. L’an passé PIE a délivré 11 bourses (sur 14 demandes) pour un montant total de 33000 Fr. (PIE)
BRAVO (N.M. 1738 – Mot italien signifiant beau, excellent) u 1. Exclamation dont on se sert pour approuver. Bravo à ma fille et à tous ces jeunes qui comme elle sont partis vivre une année à l’étranger. Et puis peut-être aussi bravo à nous parents qui leur avons offert toute notre confiance, toute notre tendresse et la possibilité de voler si loin de nous. (Madame Rolland) u 2. Ah ! Au passage… Bravo à Trois Quatorze ! La dernière fois ça m’a fait un bien fou de vous lire et de me rendre compte que finalement, c’était pour tout le monde la même chose ! (Caroline)
Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°23