Que sont-ils devenus ? Il sont partis il y a un, cinq ou dix ans. Ils profitent de 3.14 pour nous donner de leurs nouvelles et nous dire où ils en sont. Une façon comme une autre de faire un bilan de leur séjour.
Vous devez penser que j’ai oublié la France et que je vous ai oubliés. Cela n’est pas vrai. La France, Maryvonne et Daniel… Vous êtes toujours dans mes pensées et dans mon cœur. Je veux que vous sachiez que le temps resté avec vous a été le meilleur de ma vie. A mon retour j’étais vraiment perdu. J’ai retrouvé un Brésil si différent de la France, avec des gens qui parlent beaucoup et tous en même temps. Moi qui étais devenu fils unique, j’ai trouvé très ‘boulversifiant’ cette maison pleine de cousins et d’amis. En fait il m’a fallu réveiller en moi ma moitié brésilienne. Je sens maintenant que l’expérience que j’ai vécue était très particulière, fantastique et que personne ne pourra la comprendre. Et c’est sans doute pour ça qu’en arrivant à l’aéroport, ma famille m’accueillait comme si je rentrais de vacances.
Je viens de rentrer dans une université qui propose une formation commerciale et, dans le même temps, je continue ma Fac de droit. Je prends également des cours d’anglais (d’un degré très avancé). Je cours à droite et à gauche (concours publics, permis de conduire, travail…) et j’arrive à collectionner les meilleures notes dans les deux facs. A la manière brésilienne, je me débrouille très bien.
Ma vie s’est donc enchaînée de manière bien folle depuis mon retour, mais ça risque d’être pire dans les prochains mois. Saudades. Sergio.
Sergio est Brésilien. Il a été accueilli chez Daniel et Maryvonne Déprez en 91
Un petit mot de Madrid. Je suis partie en 83 aux USA. Voilà donc 10 ans. J’ai ensuite vécu trois mois en Pologne, et je vis maintenant en Espagne. Je ne crois pas que j’aurais fait tout ça si à 18 ans je n’étais pas partie un an à l’étranger. J’ai travaillé pour France-Telecom et Coca-Cola. Aujourd’hui je suis mariée et j’ai une petite fille. De mon séjour aux USA il me reste un ami infernal : mon chat ‘Garfield’. Et beaucoup de souvenirs. C’était il y a 10 ans.
Anne-Sophie Carlier.
Voilà maintenant 8 mois que je suis revenue des USA et il ne s’est pas passé une semaine sans que je ne revive ce voyage. Il est vrai que tout dans ma chambre est fait pour me faire penser au séjour que j’ai passé là-bas : batte de base-ball sur le mur, photos préférées sur la porte, poster de l’école sur l’armoire, diplôme de graduation sur l’étagère. Bref il y en a partout. Sans parler du courrier, des coups de téléphone, des visites, des liens très forts qui sont conservés. Mes ami(e)s me manquent. Les matchs de base-ball me manquent, j’ai envie de me gaver de ‘donuts’.
Laetitia, Française, Massachussets, USA (92-93)
Je viens de lire le dernier 3.14. J’ai été très touchée par ce que dit Stéphane à propos de son départ aux USA (en 77) : ‘Ce premier départ est devenu le symbole de tous les commencements, une icône que j’interroge à chaque croisement, à chaque doute.’ Il exprime exactement ce que je ressens. En partant il y a 7 ans, j’ai vaincu ma peur, ma timidité, mon manque de confiance. Je suis revenue persuadée de mon invincibilité. Je me sentais forte. Depuis le temps a passé, j’ai pris d’autres coups, et mon invincibilité s’est émoussée – mais dans chacun des moments difficiles il me suffit de me souvenir pour que la machine soit relancée.
Hélène est partie pour un an en 1987.
‘Survive Minnesota and the rest of the world is easy.’ C’est ce qu’on m’a dit dans le Minnesota où j’ai passé toute une année entre 87 et 88. J’ai survécu et depuis je résiste bien au monde. A mon retour je ne rêvais que d’une chose : repartir, ailleurs. Tout me motivait. Voilà un an et demi que je suis à l’Université de Berlin. Ma vie dans cette superbe ville est vraiment trépidante et folle. Je croque tout ça comme ça vient. Je ne désespère pas, ensuite, de poursuivre le voyage dans ma vie professionnelle. Bonne continuation, ce que vous faites est génial.
Karine Bettinger.
Vendredi 25 juin. Vol AA 49. San Diego via Dallas. Décollage à 10H35. Ces mots sont très agréables à entendre.
La première fois c’était en 85. En huit ans les choses ont bien changé, mais le contact avec ma famille américaine n’a jamais été coupé. Nous avons voyagé ensemble en Espagne en 87 et l’an prochain nous irons ensemble en Australie.
En attendant, je pars pour la Californie. A la fin du mois j’assisterai au mariage de ma soeur à Spring Valley. Je suis très heureuse de les retrouver. Seule ombre au tableau, mon frère Duane, qui vient de s’engager dans les marines n’a pu obtenir de permission . Il ne sera pas avec nous et il me faudra attendre un an pour le voir.
En dehors de ça, la vie suit son cours. Je travaille depuis un an à la Secodip et je n’ai guère le temps de venir vous voir. Love. Myriam.
Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°21