Normalement, j’habite à Tokyo, mais actuellement je vis en France à Bordeaux. Je suis arrivée ici en août. Je suis très contente, je passe du bon temps avec les gens, ils sont gentils. Quand la catastrophe a frappé le Japon, j’ai d’abord pensé : « C’est un tremblement de terre… comme d’habitude » et comme, en plus, je n’étais pas sur place, j’ai pris les choses à la légère. Mais le tremblement de terre était plus fort que d’habitude, et le Tsunami a coûté beaucoup : des maisons, des routes, des ponts, des bateaux et, malheureusement… des gens aussi. À chaque fois que je regardais les informations, les morts augmentaient. Je n’y croyais pas. Les images de la catastrophe ressemblaient à du cinéma et le Japon à l’enfer. Quand je voyais les images de personnes à la recherche de membres de leur famille, je ne pouvais pas contenir mes larmes. Pourquoi eux ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ? Pourquoi perdre sa maison, sa famille, sa vie ? C’est incroyable, c’est absurde ! Je suis en France et je n’ai que 17 ans, mais je peux faire beaucoup de choses pour ces gens-là. Je peux aider. Quand j’ai entendu parler d’un concert de charité, j’ai demandé à participer, car je pouvais jouer du piano et chanter. Avant de jouer, j’ai expliqué ce que je savais sur la géo du Japon et ce que je ressentais par rapport au tremblement de terre. Les gens ont fait la quête, ils ont écouté notre histoire et notre musique. Ils ont prié et souhaité bonne chance au Japon, des fois, ils ont pleuré : c’était émouvant. Au départ, j’étais venue ici pour étudier la langue.
Aujourd’hui, si on me demande : « Pourquoi tu veux apprendre le français ou une autre langue ? » je réponds : « Je fais ça pour tous ceux qui habitent la terre. » Ça veut dire que s’il y a un problème quelque part, je peux aider en rapportant les choses et en les expliquant dans d’autres langues. Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de problèmes au Japon : au niveau de la centrale nucléaire, des conséquences du Tsunami, et tout ça. Mais je veux que tous ceux qui vivent dans le nord du pays ne laissent pas tomber. Je suis avec eux. Courage Japon !
Saki Ishii, Japonaise, Une année scolaire en France