LE SACRIFICE DES MÈRES
Photo du mois d’octobre 2014
Malo, Saint Paul, Minnesota
Une année scolaire aux USA
En légende — Un mot de la mère de Malo :
Vous, je ne sais pas, mais moi, je ne peux pas lire un article de Trois Quatorze sans avoir les larmes aux yeux. Toutes ces familles d’accueil et tous ces jeunes et leurs familles, tout ce monde embarqué dans ce tourbillon d’un séjour à l’étranger… pour une année entière ! Moi, tout cela me chamboule. Alors cette légende est ma petite vengeance personnelle, celle d’une mère restée en France !
Mardi 1er septembre, 23 h (h moins 10 avant la «Dead line» — avant que ne soient clos les placements aux USA — NDLR) : «Maman, Maman, devine qui vient de m’appeler? Pascale de PIE. Elle m’a trouvé une famille.» Ton projet avait mûri depuis des mois (des années peut-être), mais tout était suspendu, au final, à ce coup de fil. Et là, tout à coup, tout s’est accéléré. Tu partais…
Chaussettes (chaudes, car il va faire -20°C l’hiver) et Yukulélé dans la valise, petits gâteaux bretons pour ta famille d’accueil…
Rendez-vous à l’Ambassade : entretien des derniers partants de l’été, et pause café improvisée pour les parents qui s’apprêtent tous à laisser partir leur petit(e)…
Et puis c’est ton départ. Aéroport, matin frisquet —je crois que ce jour-là il faisait bon en fait, mais nous avions tous un peu froid!—: les mots qui restent bloqués au fond de la gorge, les larmes qui coulent, les sourires en guise d’encouragement. Et, dès qu’on a le dos tourné, les SMS pour dire tout ce que l’on n’a pas su se dire.
Et puis, tes premières nouvelles: les photos de New-York. «Maman, y’a des sous sur mon compte? Ah, au fait: je voudrais un nouveau téléphone!» Puis la photo de ton premier hamburger américain, et celle du Mississippi, avec ta nouvelle famille. Quel plaisir dans tes yeux !
Ça fait maintenant trois semaines que tu t’es envolé vers ton aventure. Ta famille est «adorable» («même le chien»), ton lycée est «génial», tu fais du théâtre et tu as des A+, tu étudies les «petites bêtes» et tu cours le long du Mississippi.
L’année sera longue pour notre famille réduite maintenant à cinq, mais nos coups de blues seront vite balayés par ton regard pétillant, dont nous profitons par «skype».
Quel bonheur que de partager un peu le tien.
Bravo Malo…
Et bravo à sa mère…
Ah, le sacrifice des mères!