Candidat malheureux au séjour scolaire de PIE, Victor, après avoir entamé des études de droit à Aix-en-Provence, a basculé sur le programme universitaire aux États-Unis, en vue d’obtenir un « Bachelor of Business Marketing ».
Quand on parle de partir, on dit à nos parents, à nos professeurs, à nos amis que c’est pour perfectionner notre anglais, améliorer notre CV, découvrir un nouveau système universitaire…, mais si l’on part, c’est pour plus que cela. Notre enfance et notre adolescence ont été rythmées par des séries, musiques et films américains, teintés de surnaturels et d’épopées modernes, qui nous ont fait rêver d’aventure et d’impossible. Après avoir renoncé aux sorcières, vampires, loup-garous et autres robots ou technologies extraterrestres — et avec dépit —, ce qui reste pour continuer à nous faire rêver, c’est l’endroit où se passent toutes ces péripéties : les États-Unis.
On a tous un faible pour la « Cheerleader » d’« Heroes » ; on veut tous faire la fête avec les fraternités d’« American Pie » ou de « Nos Pires Voisins ». Alors, si on peut entrer dans un film tout en préparant sa carrière, on saute le pas. On quitte sa famille, ses amis, sa ville, son pays : on quitte notre confort.
On rejoint et découvre son petit (ou grand) coin d’Amérique qui, d’une certaine façon, a toujours fait partie de nous. Plongé au milieu d’un Netflix réel, on vit tous les jours ce qu’avant on pensait seulement imaginaire. On a l’avantage de voir au quotidien ce que des Français — et encore les plus chanceux — peuvent voir uniquement deux semaines par an, pressés par un guide touristique stressé. Si le gain, sur le plan professionnel, était à moitié une excuse pour convaincre nos parents, ce qu’on gagne réellement est d’une importance difficile à évaluer. On grandit, sans s’en rendre compte, et tellement plus vite que si l’on était resté dans notre cocon d’origine. On se rend compte qu’on ne savait pas tout quand, avant le départ, on se croyait mature. On se rend compte, après tout, qu’on apprend tout le temps, toute notre vie, et tellement plus vite lorsque l’on sort de chez soi. On devient plus humble, plus neutre. À l’étranger, personne ne fait nos tâches de tous les jours à notre place. Ailleurs, il faut se débrouiller seul, dans une autre langue et ne pas oublier qu’on devient, qu’on le veuille ou non, des ambassadeurs de notre pays. On finit par développer ce que les Américains appellent les « Soft Skills », ces compétences qui ne s’apprennent pas en classe, mais qui font la différence.
Des recherches des « University of Florida, Singapore Management University, California Merced » montrent que les étudiants qui partent étudier à l’étranger sont plus flexibles, plus créatifs, meilleurs en analyse et en pensée complexe. Ils finissent par avoir de meilleurs résultats scolaires, ont plus d’offres d’emplois et démarrent avec de meilleurs salaires que les étudiants qui ne sont pas partis. On devient meilleur en communication, on sort plus fort de toutes sortes de situations imprévisibles dont il a fallu se dépêtrer : les possibilités qui s’ouvrent à nous sont immenses. L’aventure n’est pas facile, mais les efforts sont payants.
Partir, c’est construire sa personnalité, sa future carrière, le tout en passant les meilleurs moments de sa vie. Et sachez que si vous ne partez pas jeune, les chances sont faibles que vous partiez plus tard.