DE L’USAGE DU MASQUE EN ASIE
Par Léa et Joseph — Une année scolaire au Japon et en Corée du Sud
Images : Joseph, Daegu, une année scolaire en Corée du Sud
Dès que l’on met les pieds dans l’Est asiatique, l’on remarque vite quelque chose d’étrange… des masques, souvent chirurgicaux. Pour nous Français, cacher notre visage n’est pas dans les mœurs. Ici, c’est bien différent. Le principe premier de l’usage du masque est lié à la santé, il s’agit d’empêcher virus, microbes et autres d’entrer et de sortir ! Dès que les symptômes d’une maladie apparaissent, il est d’usage de mettre un masque. On le garde dans les transports en commun, à l’école et même au bureau… Partout ! On ne l’enlève en fait qu’à la maison. Il faut dire que les asiatiques sont très sensibles à la propreté et à l’hygiène et que passer son rhume, son angine ou sa grippe à un étranger n’est pas envisageable : c’est une question de respect ! À la moindre épidémie tous les visages arborent donc des masques et il devient difficile de reconnaître ses amis. Il faut aussi évoquer la question de la pollution.
Dans cette partie du monde, qui se développe à vitesse grand V, l’air est plus pollué qu’en Europe. De ce fait, le masque sert aussi à préserver ses poumons. Ceux qui travaillent à l’extérieur l’utilisent au quotidien ; les autres, à l’occasion des pics de pollution.
Et puis, il y a la question de l’apparence. Dans nos « pays d’accueil » asiatiques, il est souvent préférable de se cacher que de se montrer sous un mauvais jour. Quand une jeune fille porte un masque, il peut s’agir de plusieurs choses ; soit elle a des boutons, soit elle ne s’est pas maquillée. Une vraie pression sociale sévit ici autour de la question de l’apparence. Ne pas être aux standards peut être synonyme d’exclusion. Le masque sert aussi s’embellir. Il permet, selon la façon dont on le place, de « redessiner » le visage. Il peut aussi devenir accessoire de mode. Il existe tant de formes et de modèles différents, aux couleurs et aux motifs que vous voulez, à l’effigie de vos stars préférées…
Article paru dans le Trois Quatorze n° 59