L’histoire de l’association PIE est relatée ici en détail, depuis sa création en 1981 jusqu’à 2010 (partie 1), puis de 2011 à 2021 (partie 2, ci-dessous) : retour sur les périodes de développement, de tempêtes et de beau temps, gros plan sur une vie associative —si professionnelle par bien des aspects et si familiale par d’autres—, bilan d’un projet éducatif, mené collectivement, dans le but de valoriser le parcours individuel des adolescents.
En images : 1°/ Une séparation — 2°/ L’angoisse du Covid — 3°/ Pied de nez au Covid : partir en 2020 — 4°/ Passage de témoin : une nouvelle déléguée générale, un nouveau président, un nouveau vice-président — 5°/ Boris (ancien participant High School) aujourd’hui “gradué” de l’université américaine via PIE Campus — 6°/ Une équipe de salariés très féminine — 7°/ L’équipe de bénévoles réunie à Aix-en-Provence en 2021 — 8°/ Le stage départ de PIE : une institution dans l’institution — 9°/ Six adresses pour une association — 10°/ PIE fête ses 40 ans en catimini en raison du Covid (février 2021)
La décennie 2010 aurait pu être calme… de toutes, elle a été la plus agitée. « Durée », on le sait, ne rime pas toujours avec « stabilité »… elle peut aussi être signe d’usure et de fragilité et révéler des maux d’autant plus profonds qu’ils ont été enfouis ou cachés ; elle peut conduire également à une forme de remise en cause et de saine renaissance.
Au niveau structurel, trois événements ont marqué la période.
1° — UNE SÉPARATION
Alors même que l’association se remet doucement de la tempête économique de 2009 et du tsunami de 2011, au moment donc où PIE reprend tranquillement son rythme de croisière, une nouvelle crise éclate… en interne cette fois. En 2017, le conflit qui couvait depuis quelques temps entre PIE et son directeur administratif et financier, dégénère et amène l’association à se séparer de ce dernier.
2° — UNE CRISE SANITAIRE
Les secteurs du voyage, des déplacements internationaux, de la culture et de l’éducation ont sans conteste fait partie des plus touchés par la crise sanitaire. PIE a donc été atteinte de plein fouet par la déflagration Covid. En février/mars 2020, quand la maladie s’est répandue dans toute l’Europe (et dans le monde), l’association a dû, comme tant d’autres, faire face à une situation parfaitement inédite, qui menaçait à la fois le court, le moyen et le long terme. Il a fallu gérer dans le même temps l’urgence (autrement dit la sécurité des participants et des familles), l’avenir proche (autrement dit la saison à venir) et l’avenir plus lointain (car le Covid plongeait tout le secteur dans une nouvelle ère).
Trois éléments majeurs ont contribué alors à sauver PIE :
L’esprit associatif, lequel s’est manifesté à travers la compétence des dirigeants (CA en tête), le travail acharné des salariés, le soutien de proximité des délégués, la confiance de la grande majorité des adhérents.
L’équipe dirigeante, sous l’égide du CA et de Bernard Mermillon, a pris très vite des mesures assez radicales en veillant, d’un côté à préserver la santé de tous, de l’autre à agir au nom du principe d’autonomie de chacun. Au nom du concept associatif et de la situation de crise majeure, le CA a pris également une mesure financière essentielle qui visait, au cas où les départ à venir s’avéreraient impossibles, à la survie de l’association et donc à la sauvegarde du bien de tous et de chacun. Les salariés ont travaillé sans compter pour faire face d’abord aux demandes et aux besoins de rapatriement, pour calmer le stress bien naturel des parents, pour réserver des vols de plus en plus rares et sans cesse reportés, pour modifier heure après heure les routings, pour continuer à assurer le suivi de ceux qui souhaitaient poursuivre l’expérience…, pour réamorcer ensuite l’activité, pour modifier les séjours et les adapter à la crise, pour informer en permanence… en un mot, pour « faire et défaire » quasi quotidiennement, et ce pendant plus de deux années, histoire de rester en mouvement, donc en équilibre, donc « en vie ». Le soutien des bénévoles a été essentiel dans la mesure où ils ont assuré un travail de proximité auprès des participants et des parents, travail plus précieux et indispensable encore en cette période de flou et d’isolement qu’en temps ordinaire (contacts, échanges, dialogue…). La confiance de la grande majorité des adhérents est sans doute le signe le plus tangible de la force du corps associatif, laquelle a habité PIE sur la période. Elle s’est manifestée à plusieurs niveaux (écoute, patience, acceptation de mesures radicales —changements de destination, changements de planning, évolution des programmes, annulations des stages, retenues ou avoirs, etc.). Cette confiance était certainement basée sur des échanges sains et surtout sur la volonté clairement affichée de la grande majorité des jeunes participants de partir « à tout prix ». Au nom sans doute d’une forme de force de vie, ces derniers ont choisi de faire confiance et de s’en remettre à PIE, en maintenant leur projet et en allant de l’avant… et leurs parents les ont suivis.
Le maintien des déplacements aux USA dans le cadre des séjours à visa. C’est là qu’intervient l’élément capital —sinon chanceux du moins heureux— : le fait que les États-Unis aient, à l’été 2021, émis des visas aux étudiants High School et Campus, a permis à PIE de faire partir aux USA tous ceux qui avaient choisi de maintenir leur candidature au programme (soit 80% de ceux qui s’étaient inscrits avant le début de la crise). Dans la mesure où, à l’image de PIE, ASSE a continué, au plus chaud de la crise sanitaire à « y croire » —en recrutant familles et écoles— et dans la mesure où, en France, le programme Accueil a pu se maintenir, PIE a réussi presque miraculeusement cette année-là à maintenir 50% de son activité.
Les aides d’état. Elle ont permis à PIE, d’un côté, de réaliser de véritables économies (en adaptant, grâce au chômage partiel, le temps de travail aux nécessités du moment) et donc de compenser partiellement la perte d’activité sur l’année 2020 ; et de l’autre, grâce au prêt garanti par l’État et au maintien de la trésorerie, d’aborder avec sérénité le moyen terme.
C’est peu de dire que, sur la période, PIE a joué son avenir, et il n’est pas faux de prétendre que le couperet n’est pas passé loin. La seconde année Covid (2021) fut instable et incertaine, mais s’avéra être au final une année relativement bonne en termes de nombre de participants au « Départ » et à l’« Accueil ». Elle a permis à PIE de rétablir l’équilibre financier mis à mal en 2020.
Laurent était délégué général depuis la création de PIE (en 1981), autrement dit depuis 40 ans ! Cette délégation sur la très longue durée, couplée au fait que Laurent était à la fois l’instigateur premier du projet PIE et son animateur principal depuis l’origine, avait fini, au regard de beaucoup de connaisseurs et de fidèles de PIE, par associer son image à celle de l’association… et inversement.
3° — UN PASSAGE DE TÉMOIN
La fin de cette décennie a été marquée également par un changement majeur à la direction de PIE : Laurent Bachelot —co-fondateur de l’association et délégué général historique— a pris sa retraite à l’été 2021 et dans la foulée de son départ en tant que salarié, a été élu Président de l’association, en lieu et place de Jean-Louis Berquer, (autre co-fondateur).
Un événement de taille, dans la mesure où Laurent était délégué général depuis la création de PIE (en 1981), autrement dit depuis 40 ans ! Cette délégation sur la très longue durée, couplée au fait que Laurent était à la fois l’instigateur premier du projet PIE et son animateur principal depuis l’origine, avait fini, au regard de beaucoup de connaisseurs et de fidèles de PIE, par associer son image à celle de l’association… et inversement. Son départ est donc un petit choc.
Mais sa portée est amoindrie par :
a/ le fait que Laurent prenne la présidence de l’association et qu’il soit donc placé à la tête de l’organisation et de son conseil d’administration ; de par son poste et ses nouvelles fonctions, il garde à la fois une vraie responsabilité administrative et juridique, un œil sur l’institution et un rôle auprès des instances et du réseau ;
b/ son remplacement par Maya Ludwiczak, laquelle est présente depuis des années au cœur de l’association ; parce que Maya est une ancienne participante, parce qu’elle connait parfaitement les programmes, les séjours, le bureau et les salariés, les délégués en activité, les partenaires étrangers et les institutions nationales où PIE est représentée ; parce que l’organisation interne n’a pas de secrets pour elle ; parce qu’elle a intégré par ailleurs l’histoire de PIE et s’est toujours montrée fidèle à son esprit et attachée à son développement, et parce qu’elle s’est imposée au fil des ans comme un rouage incontournable de PIE… et parce qu’elle a, à n’en pas douter, les qualités de la fonction… sa prise de fonction s’est faite dans la douceur et dans la confiance. Même si elle annonce forcément une approche un peu différente, et —sur le moyen comme sur le long termes—, d’inévitables ajustements, cette nomination se présente donc sous les meilleurs auspices.
La combinaison des trois facteurs précités (conflit avec l’ancien directeur administratif et financier, crise sanitaire et nécessaire passage de témoin) ont amené l’association à effectuer en trois ou quatre ans une mue importante et, sans doute aussi, régénératrice.
LES NOUVEAUTÉS
Côté programmes, la séparation complète et définitive avec Calvin-Thomas a permis à l’association d’élargir son champ d’action en restant fidèle à sa ligne de conduite, à savoir le séjour éducatif de longue durée.*
Deux programmes importants verront le jour : en 2015, l’année universitaire aux USA (PIE CAMPUS) et, en 2018, l’année au pair aux USA (L’AMÉRIQUE AU PAIR).
Le programme universitaire entrait parfaitement dans le champ d’action de PIE en tant que prolongation naturelle du programme High School, et venait répondre à une forte demande de nos «anciens». Ce programme est assez exceptionnel en termes d’ouverture et d’offre pour les étudiants, dans la mesure où il leur permet de suivre de 1 à 4 années d’études supérieures aux USA —césure ou parcours diplômant—, de bénéficier d’une bourse d’études conséquente —avoisinant en moyenne les 50%—, et donc d’étudier sur un campus américain à partir de 13 000 dollars l’année, logement et repas inclus ! Le lancement du programme a été facilité par le fait que le délégué général de PIE était l’instigateur et un des créateurs du projet aux USA. Les débuts sont plus que prometteurs : 5 participants en 2015, plus de 50 cinq ans après, et sans doute 100 en 2022. En termes d’inscriptions, PIE CAMPUS a été ralenti mais peu impacté par le Covid. Cela est triste à dire, mais la poursuite de la crise sanitaire et le Brexit devraient au contraire continuer à être favorables à son développement, puisque, sur l’Europe, les propositions d’échanges universitaires pour les jeunes Français se réduisent actuellement comme peau de chagrin.
Quant à l’année au pair aux USA, elle a vu le jour en 2018, autant pour compléter une offre toujours un peu trop restreinte en termes de programmes que pour soutenir l’activité de notre partenaire historique ASSE avec qui nous vivons en interdépendance. En élargissant sa gamme de séjours de longue durée, PIE se renforce et offre des alternatives et des perspectives à son public et à ses adhérents. Ce programme de formation professionnelle, d’apprentissage de l’anglais et de garde d’enfants est exceptionnel : la participante l’Amérique au pair peut en effet envisager de séjourner toute une année aux États-Unis dans un cadre de vie familial, voyage et frais payés (assurance, cours d’anglais, stage de formation), le tout en touchant une rémunération qui lui permet largement d’équilibrer son budget. Le lancement du programme a malheureusement été totalement perturbé par le Covid, en raison de la non-délivrance de visas au pair pour les USA à partir de mai 2020. Mais la réouverture des frontières aux participantes au pair à l’automne 2021 annonce des lendemains plus radieux.
* On notera que, dans le cas de la crise Covid, quelques entorses à la règle du séjour de plus de trois mois seront faites : quelques échanges courts seront en effet mis en place, mais dans le seul but de proposer des solutions alternatives aux parents et aux jeunes suite à l’annulation de séjours. Sur le Canada ou l’Australie, on abaissera également la durée minimum des séjours à deux mois à la demande des écoles et donc des partenaires, afin de faire face à l’exigence liée à la forte demande sur place versus la taille de la population (respectivement 38 et 25 millions d’habitants).
Côté destinations, les années 2010 se sont enrichies de quelques nouveautés (la Corée, l’Estonie, les Pays-Bas, Sainte-Lucie…) et appauvries suite à quelques défections (la Suède, la Turquie…). Quasiment tous les échanges avec les pays autres que les États-Unis ont été malheureusement fortement impactés par la crise sanitaire. Sur toutes ces destinations, les années Covid sont synonymes soit de ralentissement (Canada, Japon, Europe en général) soit de coup d’arrêt brutal (Australie et Nouvelle-Zélande notamment). La politique de diversification et d’élargissement prônée par PIE depuis des années, afin de ne pas dépendre des seuls USA, s’en est trouvée nettement contrariée. Mais gageons que la sortie de crise correspondra à une nouvelle inversion de tendance à ce niveau. Elle ne pourra bien entendu se faire que si nos partenaires —historiques ou nouveaux—, résistent et sont présents au moment de cette reprise.
L’équipe de salariés a naturellement évolué tout au long de la décennie.
En régions — Au bureau de Paris, après le départ de Margaux Demailly, se sont succédés Simon Rousset, Sarah Gonzales, Sarah Souini, Anne-Nelly Llorca et enfin Manon Brevet. À l’Ouest, Coralise Foulet (La Rochelle) a succédé à Pascale Albert (Nantes) et a été remplacée par Sarah Souini (Bordeaux) ; dans le Sud-Est, c’est Claire Bonneton qui a pris la suite, puis Danielle Mérope-Gardenier, laquelle a œuvré pendant des années (depuis les environs de Forcalquier) avant de laisser la place à Sarah Gonzales (à Lyon). Les passages de témoins se sont tous faits avec harmonie et calme… parfois en interne et souvent par un habile jeu de chaises musicales, chacun des responsables de régions ayant apporté sa contribution et coloré à sa façon l’édifice PIE.
Au bureau national — Les années 2010 sont marquées —après le départ d’Axelle Boudet—, par la présence en tant qu’assistante des programmes de Lena Chamoreau, Sarah Gonzales, Julie Péchier, Cécile Leculée… et l’arrivée en 2015 de Gladys Asensi. Cette dernière, ancienne mère de participante, a, par sa constance (elle est toujours en poste), sa connaissance du programme HS (notamment, mais pas seulement dans sa dimension administrative), sa patience avec les parents et sa ténacité avec les jeunes, vraiment imprimé sa marque sur le programme. Plus de 1 500 dossiers de jeunes sont « passés » dans ses mains… C’est dire !
Mais le changement majeur de la décennie tient, nous l’avons vu, au départ du directeur administratif et financier et aux bouleversements induits par cet événement. Le DAF n’allait pas être remplacé poste pour poste, d’autant que concomitamment à ce départ, Jean-Marc Bruley (fidèle comptable depuis des années) était malheureusement tombé malade : tout le service allait donc être réorganisé, et au-delà même du service, l’organisation interne allait, sur les années à venir, être bousculée.
C’est tout l’organigramme de PIE qui, à l’orée des années 2020, allait être modifié. Ce bouleversement entraînant, ou plutôt allant de pair, avec une évolution marquante de la structure.
Côté “organisation générale” – Le départ du DAF a provoqué et révélé des failles au niveau du secteur comptabilité et administration auxquelles il a fallu remédier. La reprise en main a été assurée dans un premier temps (début 2018) dans l’urgence, par Anne Le Meaux et Daniel Ventre, l’expert-comptable. Elle a été suivie d’une remise à plat complète du système, par Françoise Fekkaï et par un nouveau cabinet d’expertise comptable. Anne a apporté sa rigueur et a gardé le cap malgré l’ampleur de la tâche. Françoise a posé un regard neuf sur la structure et apporté dynamisme et allant. Toutes les deux, très expérimentées et très professionnelles, ont stabilisé le secteur administration/comptabilité. L’assise est maintenant saine… Les crises ont parfois du bon !
Dans la foulée de ce bouleversement, et comme conséquence indirecte du Covid et plus directe du départ de Laurent, c’est tout l’organigramme de PIE qui, à l’orée des années 2020, allait être modifié. Ce bouleversement entraînant, ou plutôt allant de pair, avec une évolution marquante de la structure. Il faut dire qu’en parallèle de tous ces événements, il était apparu qu’une distance de plus en plus grande se créait entre le réseau local des délégués bénévoles et « l’exécutif » (autrement dit le bureau et les salariés). Le fait était dommageable et un peu ridicule pour une organisation de la taille de PIE. On est donc revenu alors quasiment aux origines en remettant au goût du jour l’organisation par programmes et en articulant l’organigramme autour de quatre pôles : la High School (en séparant la gestion du Départ de celle de l’Accueil), le Campus et au Pair ; chacun de ces pôles étant désormais administré par une responsable : Gladys pour la HS Départ, Manon pour la HS Accueil et Meghan pour PIE Campus et l’Amérique au pair. Manon Brevet est une ancienne participante au programme (USA 2012), elle est membre d’une grande famille PIE, elle a été déléguée, stagiaire ; elle a rejoint l’équipe en 2020 et assure, en parallèle de son poste de responsable Accueil, la tenue et l’organisation du bureau de PARIS ; Manon est la dernière venue mais elle semble avoir toujours été en poste (tant à Paris qu’à l’accueil) : un poisson dans l’aquarium PIE. Meghan Jones, quant à elle, est Franco-Anglaise ; elle s’est distinguée en tant que stagiaire (en provenance de l’université de Bath) pour sa curiosité et son allant ; elle a rejoint PIE juste avant que n’éclate la crise du Covid et a donc été d’emblée plongée dans le vif du sujet. Elle a résisté, c’est dire son efficacité ! Mais, on s’en voudrait de citer les nouveaux salariés sans saluer les deux «super-sub» (remplaçantes de luxe) que sont Françoise Hardy et Danielle Mérope-Gardenier.
Depuis sa mise en place en 2021, ce nouveau système (axé autour des 4 pôles) est chapeauté par Sarah Gonzales, notre nouvelle directrice des programmes (en lieu et place de Maya). Sarah est connue de tout le réseau. Elle a débarqué du Laos, où elle exerçait comme prof de FLE, un jour de « stage Départ » en 2012, pour ne plus nous quitter… sinon une année, le temps de faire son « tour du monde ». Ancienne participante au programme (USA 2002), elle a occupé de nombreuses fonctions à PIE et a animé plusieurs de nos bureaux. Partout et en tout elle est appréciée : elle allie souplesse et disponibilité, et un sens de la diplomatie extrême ; cela tombe bien : elle supervise également tous les “counselings” !
La dizaine 2011-2021 a également été marquée par le lancement en 2012 d’une nouvelle version du site, par la mise en place en 2011 d’une version numérique de 3.14, le développement de l’activité sur les réseaux sociaux et le changement de base de données
Conséquence majeure de ce changement global : les délégations régionales disparaissent et on est à même maintenant de recréer des liens de proximité avec les bénévoles ; chacun d’entre eux a en effet un contact direct avec tous les salariés, au lieu de n’en avoir qu’avec son seul responsable de régions. Ne restent donc plus que deux bureaux : le bureau national et le siège parisien (lequel est indispensable pour gérer aéroports, ambassades, visas, transferts et autres… en raison de la centralisation à la française !).
En dix ans, le réseau de délégués s’est encore développé : certains ont malheureusement disparu (Gérard à La Rochelle), certains ont pris un peu de distance, mais d’autres, des nouveaux, ont rejoint les plus fidèles et les plus anciens (dont Annette, Domitille, Cécile, Hugues, Martine et Éric, Luc, Pascale, Tiphain, Virginie… sont aujourd’hui des emblèmes). Impossible de citer tous les nouveaux, mais difficile de ne pas évoquer, Adèle, Agathe, Agnès, Arthur, Anna, Aymone, Béatrice, Bernadette, Bertille, Bertrand, Brieuc, Brigitte, Calixte, Camille, Catherine, Capucine, Charlotte, Célia, Christine et Paul, Christine et Alain, Claire, Clara, Clémence, Delphine, Dominique, Léa, Émilie, Fabrice et Sandra, Flora, Fleur, Félicité, Hélène, Jeanne, Johanna, Julie, Julie-Elisa, Juliette, Justine, Joseph, Luc, Lauriane, Laurence, Laura, Lisandre, Léa, Lola, Lorena, Louise, Manon, Marie, Marie-Claire, Marie-Amélie, Marie-Hélène, Marie-Thérèse, Matthijs, Maya, Merredith, Milie, Monica, Monique, Mylène, Myriam, Nadine, Nathanaïs, Olivia, Olivier, Orianne, Pascale, Pauline, Pierre, Rose-May, Sabrina, Sandrine, Servane, Sophie, Solène, Théo, Tom, Véronique, Vincent…
Tout ce beau monde, qui reste plus que jamais la force vive de PIE (voir Partie 1), se réunit une fois l’an (quand le Covid l’y autorise) autour de l’équipe de salariés à l’occasion de la réunion des délégués… !
La dizaine 2011-2021 a également été marquée :
– par le lancement en 2012 d’une nouvelle version du site, sous l’autorité de Xavier (communication-conception-rédaction), Fred (conception-référencement) et Nicolas Girard (web graphiste) ; ce site, totalement remodelé et qui s’apparente presque plus à un site d’information qu’à un site classique de séjours linguistiques, s’avère très performant au niveau du référencement naturel ;
– par la mise en place en 2011 d’une version numérique de 3.14 ; cette adaptation devenait indispensable au vu de l’évolution de la communication et parce que rien ne permet de garantir la survie de la version papier sur le moyen ou le long terme ; le e-3.14 se décline en deux versions : la «Bleue» s’adresse au réseau de proximité (salariés, actifs, CA), soit environ 250 personnes ; elle est publiée une fois par mois et traite essentiellement du fonctionnement interne ; la «Jaune» s’adresse au réseau large (anciens participants et parents, fidèles non actifs de l’association…, soit environ 4 000 personnes ; elle est publiée une fois tous les deux mois et reprend les bases du 3.14 papier : photos, impressions et commentaires, interviews, portraits vidéos ou rubriques plus spécifiquement numériques…
– par le développement de l’activité sur les réseaux sociaux ; PIE était jusque-là (faute de temps et sans doute aussi de compétences) assez discret, avec une activité régulière mais limitée sur les seuls Facebook et Instagram ; le développement s’est fait à partir de 2021 sur Instagram et TikTok via Éléa Pizetta et sur Twitter via Vincent Vladesco, lesquels font des mises à jour et des posts réguliers ;
– et, « last but not least », par le changement de base de données : la base 4D était devenue vieillissante et obsolète ; le passage à SaleForce, orchestré par Maya et Afif —qui a demandé un énorme travail d’adaptation— était indispensable et s’est avéré salutaire ; les possibilités de SF sont immenses et bien mieux adaptées à nos besoins (performance, ergonomie, centralisation des données, échanges internes et externes, e-mailings, suivi counseling, suivi administratif, comptabilité, gestion et analyse des données, contacts, rapports de performances, relation avec les participants, anticipation des besoins…) ; en moins d’une année, l’outil était déjà appréhendé par les salariés et en passe de l’être par les délégués : une évidente réussite.
EN GUISE DE CONCLUSION : 40 ANS DE CONSTANCE ET DE CHANGEMENTS
Les quarante années qui se sont écoulées ont donc été marquées par d’importants mouvements, mais elles ont également été empreintes d’une certaine stabilité. Si continuité il y eut —tant au niveau de la réflexion que de l’action— on la doit notamment à la stabilité au niveau de la direction (délégué général, CA et présidents).
PIE est identifiable : son image est teintée de décontraction autant que de sérieux, d’esprit de corps —voire même de famille, voire même de clan— autant que d’esprit d’indépendance. PIE passe pour (ou espère) être un organisme surprenant, un peu particulier, pour ne pas dire un peu « à part »… L’association, qui cherche à rester toujours innovante, cultive dans le même temps certaines caractéristiques que d’aucuns considèrent comme des archaïsmes : pas de secrétariat, pas de standard, pas d’anonymat, des brochures et un journal papiers… et un certain idéalisme !
PIE est toujours restée fidèle à ses « anciens » (et inversement). Ces derniers constituent la force vive de l’association. De stages en réunions, de rencontres en portes ouvertes, de sorties en salons, les «anciens» n’ont cessé et ne cessent de donner vie à l’organisme et aux différents bureaux. Ils passent, repassent, disparaissent, réapparaissent…, ils sont visiteurs, accompagnateurs, animateurs de stages et de « Talent Show », salariés, stagiaires… Depuis la création de l’association, la majorité des salariés de PIE a toujours été constituée d’anciens participants aux programmes. L’équipe dirigeante leur fait confiance très vite et leur permet, très jeunes, de tenir des rôles importants (entretiens, préparation)… voire même des postes stratégiques. À PIE, la valeur n’attend pas le nombre des années : ce sont les « Anciens » qui ont permis à l’association de rester « jeune » et de renouveler et d’adapter en permanence son discours.
La constance à PIE est fruit de la durée. Le réseau de délégués s’est construit sur le long terme. Certains délégués ont œuvré près de 30 ans! Certains ont su bâtir une petite équipe autour d’eux, créer un noyau, une véritable vie en région… et su préparer leur succession. Si l’association dégage une impression de fidélité et de disponibilité, c’est d’abord et avant tout à ses bénévoles qu’elle le doit. Il est assez beau de voir comment dans le nord, à la mort de Maryse Boyer, Sophie, puis Éric et Martine ont repris le flambeau, et comment à la disparition brutale des Richoud, Roseline et Laurent ont assuré la succession.
Le réseau large PIE (celui qui dépasse le cercle des bénévoles) s’est d’abord développé autour de PIE Connection, créée à l’initiative de Virginie Foucault et repris par Dominique Béhar, puis par Julie Clément et Valérie Bernhardt. Cette association dans l’association, consacrée à la relation entre anciens et à l’entraide amicale et professionnelle, s’est mue doucement en un véritable petit réseau social qui intègre aujourd’hui parents, proches de PIE et tous ceux qui s’intéressent à la vie associative et à son objet. PIE Connection a laissé la place au Réseau PIE, actif principalement à travers e.314, Facebook et Linkedin.
Le journal Trois Quatorze a participé à sa façon à la construction de l’association. Le premier numéro est sorti en 1982 ! Depuis, et sous la houlette de Xavier, Trois Quatorze a œuvré dans la régularité. Petit mais fidèle, modeste mais sérieux, il s’est doucement imposé comme l’outil de communication privilégié de PIE et a permis à l’association de se différencier. La première force de Trois Quatorze est d’exister et de perdurer (60 numéros dans sa version papier et déjà 1 an d’existence dans sa version numérique : e-314) ; la seconde est de donner en priorité la parole aux principaux acteurs de l’échange : les adolescents et les familles d’accueil.
Depuis la création de PIE en 1981, les stages Départ et Accueil se sont tenus chaque année (hors années Covid !). Ces rencontres annuelles, animées par toute l’équipe et dynamisées entre autres par Dominique, Stéphane, Etienne, Julie, Valérie, Antoine, Miguel, Julie-Élisa, Justine… ont permis de créer des liens puissants entre les participants de chaque promotion et d’alimenter l’esprit de corps de toute l’association (participants, parents, anciens, salariés, délégués…). La création des mascottes PIE en 2002 a coloré de façon ludique et juvénile ces rencontres et a renforcé ces liens.
Voilà pour la constance.
En ce qui concerne le mouvement —synonyme de vie— on retiendra les quatre adresses du bureau national : le 1 rue Gozlin (Paris 6) ; le 73 rue du Bac (Paris 7) ; le 12 rue Berbier-du-Mets (Paris 13), le 39 rue Espariat à Aix et le 87 bis de Charenton (Paris 12) du siège social… et les « annexes » de Rennes, Grenoble/La Terrasse, Nantes, Béthune, Banon, La Rochelle, Bordeaux, Lyon ou Amiens (un bureau qui, bien que n’appartenant pas à PIE était relié par le cœur à l’organisme puisqu’il était tenu par Maryse Boyer notre doyenne, aux côtés d’Annie Bachelot).
Difficile de parler de mouvement sans évoquer les différentes personnalités qui ont eu en main les programmes : Hélène, Françoise, Caroline, Bénédicte, Mylène, Fred, Maya et maintenant Sarah. Depuis sa création PIE a compté 65 salariés. Le salarié « type », s’il existait aurait le profil suivant : femme d’une trentaine d’année, ancienne participante au programme, célibataire, embauchée à la fin de ses études et qui reste 12 ans au sein de l’association. La personne qui correspond le mieux à cette description ressemblerait autant à Bénédicte Déprez qu’à Maya Ludwiczak… et finalement peut-être à Sarah Gonzales. Bénédicte, qui a fortement marqué son passage et qui s’est signalée par la diversité de ses actions au sein de l’association : d’abord participante, elle devient famille d’accueil (à deux reprises), puis correspondante locale ; elle fait ensuite un stage à PIE (1991), devient assistante, puis responsable des programmes en 94 ; elle quitte son poste en 2000 et entre alors au conseil d’administration. Bénédicte est aujourd’hui une des «mémoires» de l’association. Et puis Maya qui est rentrée avec discrétion dans le réseau, pour n’en jamais sortir et pour accompagner les plus importantes mutations… Et Sarah qui, nous l’avons vu, a un parcours proche, emprunte le même chemin. Toutes trois, avec la patience, la passion et le recul nécessaires, ont suivi, guidé et soutenu près de cinq mille jeunes afin qu’ils puissent mener à bien leur projet.
Si PIE n’a eu qu’un nom, PIE a eu quatre bureaux et aussi quatre logos. Le logo des partenaires américains (de février à octobre 81), un Pi grec (de 81 à 88), un cercle aux allures de barre de navigation (de 89 à 94), une fleur dont un pétale se détache et prend son envol (depuis 94, et revisité en 2012). Le bleu et le jaune ont toujours été les couleurs de l’association. Tout ce qui relève de la communication (brochure, journal, photos) a pour l’instant été confié à Xavier Bachelot et corrigé par Andrée Hamonou.
Au fil des années, les principaux prestataires de PIE ont été : les partenaires étrangers (au premier rang desquels on trouve ASSE et son directeur et ami Bill Gustaffson), les compagnies aériennes, les assureurs (dont AVI), les imprimeurs (Claudine Belz au premier chef), les agences de voyage (et principalement Jancarthier et Sylvie Nogret à Aix-en-Provence), les experts-comptables, les avocats et conseils : Charles Bonelli hier (co-créateur de la «Charte du Participant»), Philippe Janiot et Lionel Roux aujourd’hui…
PIE va piano mais sano : en 40 ans, le chiffre d’affaires de PIE n’a cessé de croître, passant de 300 000 F en 82, à 1 MF en 83, 9 MF en 2000, 2 M d’euros en 2011 et 3 M d’euros en 2021.
Le contexte actuel, largement marqué et bousculé par le Covid-19, a modifié de façon notable le paysage des séjours éducatifs. Alors que partout dans le monde les échanges courts se sont écroulés, les échanges de longue durée vers les USA, que l’on disait si fragiles, ont perduré malgré la crise et ont sauvé notre association ; mais les autres échanges sont fragilisés et avec eux les autres partenaires, et l’attrait nouveau pour le séjour long, parce qu’il bouleverse les équilibres et attise certaines convoitises, est porteur d’autant d’espoirs que de risques.
Pour vivre, PIE devra continuer à avancer, à muer, à grandir, sans pour autant jamais perdre le fil… son fil. Parions que de « grande famille » avec son sens du sérieux et de l’esprit d’entreprise, PIE saura devenir une association qui préserve son bel esprit de famille.
PIE, qui n’a que quarante ans, continue donc à tracer sa route…
À suivre…
par Xavier BACHELOT / 3.14