Une famille, un second refuge

Linus avait 15 ans quand il est venu vivre une année en famille en France. Quatre ans après la fin de son séjour, il témoigne de ce partage familial et scolaire. Fort de son expérience, il délivre quelques conseils précieux à tous les étudiants qui envisagent d’emprunter le même chemin que lui.

Linus, Allemand, une année en France avec PIE - L'accueil en famille - 1

Pourquoi je voulais être étudiant d’échange ?
J’ai décidé de partir une année à l’étranger afin de m’immerger dans une nouvelle culture et de la découvrir sous un autre angle. Je voulais améliorer mon français et vivre une expérience particulière qui me permettrait de gagner en indépendance et en autonomie. Ma sœur était également partie à l’étranger et son expérience représentait un autre argument convaincant.

 

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Ma famille…
Ma famille d’accueil habitait dans un petit village du nom de Montélier, dans le département de la Drôme. Ce village était très bien situé, à 30 minutes de Valence en car. En plus de cela, je faisais du hand dans le village d’à côté, qui était accessible en voiture en moins de 10 minutes. Je pouvais apercevoir l’impressionnant massif montagneux du Vercors, ce qui était très agréable et nouveau pour moi qui suis originaire d’une région d’Allemagne de forêts et de collines .

L’aîné de la famille est parti aux États-Unis pendant que j’habitais chez eux. Je suis tombé dans une famille passionnée par le sport, autant que moi. Mon père d’accueil et le benjamin étaient inscrits dans le club de tennis du village. Le cadet faisait du hand dans la même équipe que moi. Ils aimaient tous jouer dans le jardin que ce soit au pingpong, au foot ou autre. Mon père d’accueil adorait cuisiner des plats typiquement français et asiatiques… ils étaient tous absolument délicieux. Ma mère d’accueil adorait chanter et jouer de la musique. On habitait dans une grande maison, de type maison de campagne —en réalité une ancienne ferme— avec une cuisine et une terrasse d’été”, une écurie, un jardin, une piscine, un potager. De quoi vivre une belle expérience.

Cela m’a toujours fait plaisir et je suis toujours ravi de les revoir pour partager à nouveau quelques jours ensemble. Je repense aux bons souvenirs quand je suis chez eux. Cette nostalgie est quelque chose d’inoubliable. Leur maison s’est transformée en un deuxième refuge pour moi.

 

Linus, Allemand, une année en France — L'accueil en famille avec PIE — 4Ce que j’aimais faire avec ma famille d’accueil…
Je passais la majeure partie de mon temps libre avec le plus jeune. On faisait plein de choses différentes. On adorait se baigner dans la piscine, faire des batailles de “nerf”, jouer aux jeux vidéo, au foot et au pingpong. À part cela, j’ai bien aimé faire du hand avec le frère cadet. Ma mère d’accueil et moi regardions chaque soir une série française, ce qui me permettait d’apprendre de nouveaux mots et expressions. J’aimais également discuter avec mes parents d’accueil sur tout et n’importe quoi. Avec mon père d’accueil, qui était passionné de foot, on passait du temps à discuter de ce sport.

Linus, Allemand, une année en France — Vacances sur la Côte-d'Azur avec les étudiants d'échange PIEMon meilleur souvenir !
Il y a plein de merveilleux souvenirs qui me reviennent quand je repense à mon année passée en France. S’il fallait choisir un moment précis, je dirais la semaine au cap d’ail. J’ai visité de magnifiques endroits tout le long de la Côte d’Azur. Cette semaine m’a donné l’occasion de retrouver les autres étudiants étrangers rencontrés lors du stage d’accueil à Paris en août 2018. Cela nous a permis d’échanger nos expériences dans des situations semblables. J’ai pu découvrir des cultures inconnues et inexplorées à mes yeux auparavant. Étant donné que j’ai toujours été passionné par les cultures lointaines, cette semaine m’a consolidé dans l’idée que c’est vraiment intéressant de découvrir des mondes avec des rites et rituels différents des miens .
Bien que je sois rentré en Allemagne depuis maintenant quatre années, je reste toujours en contact avec ma famille d’accueil. Je leur ai rendu visite plusieurs fois depuis mon retour. Cela m’a toujours fait plaisir et je suis toujours ravi de les revoir pour partager à nouveau quelques jours ensemble. Je repense aux bons souvenirs quand je suis chez eux. Cette nostalgie est quelque chose d’inoubliable. Leur maison s’est transformée en un deuxième refuge pour moi. À part cela, on s’écrit réciproquement des messages et j’appelle parfois mon petit frère d’accueil pour jouer à des jeux vidéo. Ils font toujours partie de ma vie et j’en suis vraiment ravi. Cette année passée chez eux a été une expérience inoubliable, incroyable, et que je tenterais à nouveau si j’en avais l’occasion.

Mon professeur de français et de littérature —qui était pour nous comme un professeur principal— a pu m’aider à améliorer mon français en me distribuant des tâches spécifiques, adaptées à mon niveau de langue. Je lui suis toujours très reconnaissant de s’être autant investi afin de maximiser mes progrès.

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À propos de mon lycée
J’étais inscrit dans un lycée privé avec mon frère d’accueil. Il était en seconde tandis que j’étais en première. Lors de mon expérience en tant qu’étudiant étranger, les sections L, ES et S existaient encore. J’étais en L, parce qu’il y avait peu d’élèves dans cette section, ce qui était un avantage pour moi. Mon professeur de français et de littérature —qui était pour nous comme un professeur principal— a pu m’aider à améliorer mon français en me distribuant des tâches spécifiques, adaptées à mon niveau de langue. Je lui suis toujours très reconnaissant de s’être autant investi afin de maximiser mes progrès. Même si la pédagogie et la manière d’enseigner étaient très différentes de celles de l’Allemagne, j’ai apprécié cette expérience, et les cours m’ont permis de progresser que ce soit à l’écrit ou à l’oral.
J’ai aussi eu l’impression que la vie scolaire était très conviviale en France, parce que la majeure partie des élèves restaient dans l’enceinte de l’école pour manger au self, ce qui n’est pas le cas en Allemagne. Le fait d’avoir suivi les cours avec des Français était un atout majeur pour m’immerger dans la culture étrangère.

Ce que je conseillerais à un étudiant d’échange ?
J’ai plusieurs conseils à donner à de futurs étudiants d’échange pour qu’ils puissent également vivre une expérience enrichissante et inoubliable.
Premièrement, il faut se rendre à l’évidence qu’il y a de vraies différences culturelles entre votre pays d’origine et votre pays d’accueil. Même pour moi qui suis pourtant originaire d’un pays frontalier. Il faut donc essayer de s’adapter aux coutumes de la famille d’accueil. Je ne dis pas que c’est facile, mais à force d’habitude vous allez vous y habituer et peut-être même en adopter  quelques-unes.

Deuxièmement, il faut être à l’écoute des membres de la famille d’accueil et respecter leurs règles. C’est primordial pour pouvoir établir une relation de confiance. Il faut s’investir au quotidien. C’est-à-dire aider la famille d’accueil aux tâches ménagères et participer à la vie quotidienne. Je songe ici au fait de passer du temps avec eux en regardant la télé, en jouant à des jeux vidéo, des jeux de société, en pratiquant un sport, etc. Tout cela dépend des centres d’intérêts que vous aurez en commun.

Vous ne vivez qu’une fois. C’est pourquoi je vous conseille vivement de saisir l’opportunité de partir à l’étranger.

Troisièmement, je ne vais pas vous mentir, mais il faut garder à l’esprit que vous serez adolescent lors de votre séjour à l’étranger. C’est pourquoi votre comportement ou celui de votre famille d’accueil pourront engendrer des disputes, ce qui est tout à fait normal… On se prend bien la tête avec ses parents naturels ! En l’occurrence je vous suggère vivement, compte tenu de ma propre expérience, de chercher l’échange, d’être ouvert au dialogue et de proposer votre aide afin d’apaiser les tensions. Il peut arriver que vous vous trouviez dans ce genre de situation tendue, mais ne vous découragez pas, ou ne le prenez pas pour vous, car cela arrive à tout le monde de passer une mauvaise journée.

Enfin, à l’ère des réseaux sociaux, c’est difficile de ne pas être en contact avec son pays d’origine en permanence. Sans vous contraindre d’arrêter d’utiliser les réseaux sociaux, je vous conseille de limiter le temps passé sur Instagram et autres, Le contact avec vos proches de votre pays d’origine est un point indispensable à aborder. J’ai conscience que cela peut paraître difficile d’être éloigné d’eux et je sais que vous aimeriez garder contact… Néanmoins, il serait contreproductif pour vous de leur écrire et de leur parler en permanence, parce que tout ce temps passé avec eux, vous ne le passerez pas avec des personnes sur place. Sachez que l’immersion totale est l’objectif à atteindre pour profiter au mieux de votre expérience à l’étranger.

Vous ne vivez qu’une fois. C’est pourquoi je vous conseille vivement de saisir l’opportunité de partir à l’étranger.

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