Maintenant je sais ce dont je suis capable. Je me demande parfois si j’ai fait tout ça pour prouver aux autres ou à moi-même que je pouvais le faire. J’appréhendais beaucoup le fait de rester éloignée de ma famille et de mes amis pendant tout ce temps. Le « homesick », voilà quelle était ma peur. Finalement, ça n’a pas été si terrible. Bien sûr qu’il y a des moments pas faciles, mais franchement, je m’attendais à bien pire. Je suis partie en « Formule Découverte USA » ; cela m’a permis de faire la connaissance d’un groupe super sympa, qui m’a beaucoup motivée pour poursuivre. L’inconnu – qui s’ouvre devant chacun d’entre-nous – nous rapproche. Heureusement, dès qu’on arrive, on est tout de suite dans le truc, pas le temps de réfléchir. Tout le monde vous parle et rigole. Et du coup, on pense beaucoup moins à ce qu’on laisse derrière nous.
J’appréhendais un peu la rencontre avec ma famille d’accueil, mais je me suis très bien entendue avec Paula, la fille de 15 ans. Quand je suis arrivée, c’est elle qui m’a présenté ses amis, qui m’a montré les coins les plus intéressants d’Orlando. Ça m’a beaucoup aidée parce que j’étais vraiment paumée au début ! Sa mère est très gentille aussi, par contre son père ne s’occupe pas trop de moi, je n’ai pas eu l’occasion de lui parler beaucoup. Ils vivent dans une jolie maison dans un quartier plutôt aisé en périphérie d’Orlando, avec une piscine, et des palmiers et des manguiers dans le jardin. Il y a encore des moments où je ne réalise pas que je suis aux États- Unis. Je me retrouve à la fin du mois de novembre en pleine nuit, en maillot de bain avec des copines, dans un jacuzzi ! Je suis en débardeur dans la rue, à presque huit heures du soir. Et il ne fait pas froid. Ce sont des petites choses comme ça qui m’étonnent chaque jour, qui rendent cette aventure parfois irréelle. Il y a beaucoup d’étrangers ici. J’ai même l’impression qu’il y a plus d’étrangers que d’Américains. Même ma famille d’accueil est brésilienne. Je ne regrette absolument pas d’avoir pris la décision de partir. Ce que je regrette c’est d’avoir décidé de ne partir que 6 mois. Par manque de courage. Je sais que ça fait peur, mais il faut parfois savoir se jeter dans le vide. Et il faut profiter de sa jeunesse pour oser faire des trucs comme ça ! Parce qu’après, c’est trop tard.
J’aimerais que le récit de mon expérience influence ceux qui le liront, et les aide, autant que j’ai pu être influencée et aidée par tous ceux que j’ai lus dans Trois Quatorze avant de prendre ma décision.
Marion, Orlando, Floride
Un semestre aux USA