Il me reste si peu de temps pour profiter de mon bel état, « Le Maine ». Au départ j’avais le sentiment d’être tombée dans un endroit perdu. Et puis j’ai vite réalisé qu’en fait, tout le monde tombait loin des villes et dans des endroits paumés. Pourquoi ? Mais parce que c’est comme ça l’Amérique !
J’ai dû changer de famille ; pour différentes raisons ; à un moment j’ai eu peur de changer car je craignais de tomber sur une famille plus difficile, j’avais peur de trop bouleverser mon année. Mais j’ai compris que quand quelque chose n’allait pas, il fallait chercher, être prêt à bouger. J’ai compris qu’il me fallait lever les obstacles au bonheur.
Il n’y a que les participants de PIE qui peuvent réaliser la chance qu’il y a à être étudiant d’échange : être loin, indépendant, seul, heureux. Heureux parce qu’on a les yeux ouverts sur le monde, parce qu’on se construit, à l’écart des préjugés. Partir c’est élargir son champ de vision. Ce n’est pas changer, c’est changer de point de vue, c’est apprendre qu’il n’y a pas qu’une façon d’apprendre, c’est comprendre ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas, c’est passer du temps avec soi-même, c’est s’ennuyer parfois — au point de se dire : « Mais qu’est-ce que je fais là ? » — c’est se demander pourquoi les gens sont comme ils sont, c’est faire preuve de tolérance, c’est savoir remercier ceux qui vous accueillent et qui vous aident à prendre en main votre vie nouvelle. Parce que je crois que « Partir » c’est aussi aimer revenir. Et je sens qu’il me reste à apprendre cela.
Claudia, Gardiner, Maine
Une année scolaire aux USA