C’est aussi plat que promis et c’est magnifique ; il n’y a pas d’immeubles, pas de panneaux publicitaire, pas de bruit de voitures, rien ; rien que le silence, la campagne, les champs, les routes longues et droites. S’il y a une ville, elle se résume à quelques cafés, quelques boutiques, une station essence. Les écoles ne sont pas grandes, mais elles ne sont pas mal du tout. On les appelle des « High schools ».
Voilà. C’est le Canada. Du moins, le Canada où j’habite. La ferme où je vis est à quelques kms du centre ville. Ma famille a un élevage d’autruches (une bonne trentaine, des petites et des grandes, des jeunes et des plus âgées). A vrai dire, je n’en avais jamais vu autant. Elle sont excellentes. Il y a deux ou trois jours, j’en ai vu une naître. On a du mal à imaginer qu’une chose si petite puisse devenir si grosse. Ils ont également une chèvre, Jasmine, qui attend deux petits (mes parents américains les appelleront Jérôme et Géraldine – Jérôme c’est mon frère). Je m’entends bien avec cette famille. Ils rient beaucoup. Leur fille, Shandar, et moi nous nous entendons très bien aussi. Je suis épatée par le nombre d’activités qu’elle pratique : chant (elle a une voix magnifique), piano, danse – classique, jazz -, karaté, « cheerleaders » (elle est la capitaine)… Ma mère canadienne veut absolument que je me trouve un petit ami. Elle me demande régulièrement si j’ai vu quelqu’un susceptible de me plaire et combien de garçons m’ont regardée durant la journée. Si je lui réponds aucun, elle fait une grimace et dit : « Ils sont stupides ».
Géraldine, Raymore, Saskatchewan
Une année au Canada en 97-98