Partir aux USA c’est un rêve. Avant le grand saut, on se pose plein de question, on cherche à y répondre, on s’excite, on imagine, on se rassure, on projette. On ne peut pas réaliser. Mais, quand le moment tant attendu arrive, alors on réalise. On réalise que ce qu’on imaginait n’avait pas grand chose à voir avec la réalité, et que la préparation, quelque part, ne servait à rien… Sinon à être prêt ! Mais prêt à quoi ? A l’inimaginable. La réalité prend doucement le pas sur le rêve. On ne se souvient plus de ce que l’on avait imaginé.
Après quelques mois, il m’arrive de me demander : « Ai-je réalisé mon rêve ? ». « Et, au fait, c’était quoi mon rêve ? ». Partir pour échapper à la routine ? Mais, là où je suis, à quelques milliers de kms de la France, j’ai retrouvé une autre routine. Alors, quoi de neuf ? Rien, si ce n’est qu’avant, je me disais : « Je vais le faire », et que maintenant, je me dis : « Je l’ai fait » (et ça je dois reconnaître que je me le dis avec une certaine fierté ; ce n’est pas une question de supériorité, c’est un truc très intérieur ; oui, c’est cela, intérieurement, je me sens plus forte). Et toute la différence est là. Je crois que la teneur de mon rêve c’était simplement de le vivre. Mais c’est ce « simplement » qui fait toute la différence (car auparavant ça paraissait si compliqué) et c’est ce fait de « vivre » qui me semble aujourd’hui si grand. Tout ça est un peu flou, mais c’est difficile d’expliquer ce que l’on ressent.
Pour finir je veux, avec une grande humilité, montrer en quoi je suis une faible personne, une personne qui sans l’aide des autres ne serait jamais parvenue à réaliser son rêve. Je veux tout particulièrement témoigner de ma reconnaissance envers « mon papa et ma maman ». Je vous dis que je vous aime très fort et vous remercie de m’avoir permis de vivre ce que je vis.
Kelly, San Angelo, Texas
Une année aux USA en 97-98