Sept mois. J’ai plus appris en sept mois qu’en 18 ans d’existence. Les débuts furent difficiles. Au départ on pense aux séries télé : piscine, accès centre ville… Et puis la réalité s’impose : une maison minuscule, une famille pas super accueillante, la barrière de la langue. Là, je me suis dit : «Qu’est-ce que tu fous là ? » Les semaines passent. Du côté de l’école, ça va. Les gens sont accueillants, c’est le nouveau monde, merveilleux. Les amis trouvent mon accent « sexy ». Avec la famille d’accueil par contre, ça ne va pas fort. Je me dis alors que ça vient peut-être de moi, je fais tous les efforts possibles, mais en vain. Un jour, j’en parle à un prof, on contacte l’association, et le processus de changement s’enclenche.
Une semaine plus tard, je dis adieu au lycée, à mes amis, à mes copains, à mes professeurs. Je pleure. Ils pleurent, tous. Je me retrouve seule dans un bus — on est le 11 novembre — et là je me dis que c’est dur, vraiment. Et je me demande alors si j’ai pris la bonne décision. Je sens au plus profond de moi que je suis repartie pour une autre aventure.
Aujourd’hui, je ne regrette rien. Je suis la plus heureuse au monde. Ma « host family » est absolument géniale. Je les aime fort. L’intégration à l’école s’est bien passée aussi. J’ai de nouveaux amis, aussi géniaux les uns que les autres. C’est simple, j’adore l’Amérique et ses habitants. La barrière linguistique est tombée. Quel bonheur de pouvoir parler et comprendre l’anglais. Côté adaptation, il m’a fallu accepter que tout n’était pas mieux dans mon pays.
Bientôt il va falloir refermer une page de ma vie : rentrer. Et cette fois-ci, je n’aurai pas de date retour pour les USA. Vais-je revoir tout ce beau monde un jour ? L’idée que « non » m’effraie.
En un an, j’en ai appris bien plus sur le monde, les autres et moi-même que je ne pouvais l’imaginer.
Cécile, Willis, Texas
Une année scolaire aux USA