J’avais pris tellement de bonnes résolutions : avoir l’esprit ouvert, ne pas critiquer, aller vers les autres. Mais, une fois sur le terrain, ça a été difficile à appliquer, voir impossible : on est tellement différents d’eux.
Et puis, il y deux semaines, quelque chose d’extraordinaire m’est arrivée. J’ai compris que j’avais passé la frontière de la barrière culturelle. Je ne comparais plus, je ne critiquais plus, j’ai simplement réalisé que c’était impossible de le faire, incohérent, stupide. Et croyez-moi, cela m’a soulagé d’un grand poids. J’ai pigé que l’on était tous différents. Eux pour moi, moi pour eux… Eux pour eux, sans doute.
Je me sens désormais comme chez moi et les 4 mois qui me restent vont être les meilleurs ; je vais les savourer. Je me sens de plus en plus proche de ma famille d’accueil. J’ai deux petits frères que j’adore.
Quitter Biggar sera difficile. Quand je serai rentrée en France, tout va me manquer, y compris ce que je ne pigeais pas, ou ce que je n’acceptais, à mon arrivée.
Elisabeth, Biggar, Saskatchewan / Un an au Canada