La période Toussaint-Noël a été chargée : les contrôles n’ont pas arrêté de pleuvoir, sans parler du concert de Noël avec le choeur du lycée (…). Les fêtes de fin d’année ont sonné nos quatre mois et demi de présence ici… et donc d’absence là-bas ! Noël en Allemagne, c’est une belle période de l’année. Chaque famille ouvre consciencieusement le matin son calendrier de l’Avent ; dans la cuisine brûle chaque dimanche l’une des quatre bougies (une pour chaque semaine) ; un peu partout sur les places fleurissent les « Marchés de Noël » aux mille couleurs, aux odeurs de « Glühwein » épicé et de « Plätzchen ». J’ai bien aimé ce temps de l’Avent, mais malheureusement, je n’ai pas vraiment profité des fêtes parce que j’avais beaucoup le mal du pays. A la St-Sylvestre, à minuit, alors que les feux d’artifice ont commencé à exploser un peu partout en Allemagne, je me suis dit : « et à la maison ils ont ouvert le Champagne, et ils se souhaitent une bonne année ». N’empêche, depuis que je suis arrivé, j’ai l’impression que j’ai eu plus de moments difficiles que de moments où j’étais vraiment heureux. Pourtant ma mère m’a écrit le contraire dans sa dernière lettre. C’est sans doute vrai ; peut-être simplement que ces moments difficiles se gravent plus car c’est grâce à ceux-là que l’on apprend le plus. Je ne sais pas trop. C’est compliqué : j’ai du mal à prendre du recul sur les choses parce que je vis en plein dedans. En même temps, c’est tant mieux car si j’avais pu tout prévoir à l’avance, je crois que je n’aurai jamais vécu tut ça et que,
pour commencer, je ne me serais pas laissé partir !
VANASAY
Mössingen, Allemagne – Janv 96