Michel Montastier, consultant informatique — Parcours d’ancien

En  images : Michel d’hier (lors de son séjour PIE aux USA)… et d’aujourd’hui.

Michel, une année scolaire aux USA avec PIE en 1981Michel, consultant informatique — Une année scolaire aux USA avec PIE en 1981

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PARCOURS D’ANCIEN — MICHEL MONTASTIER

Michel fait parti de la première promotion PIE : 1981. Son regard, 36 ans après les faits, sur cette   année à l’étranger est particulièrement riche en enseignements. Car le temps donne tout son poids à ce séjour ;  on s’aperçoit, en effet que, pour Michel, plus il passe plus l’expérience prend de sens.

Année de séjour : 1981
Lieu de séjour : Bellingham, Washington, USA
École : Sehome High School
Lieu de vie actuel : Champ-sur-Marne
Profession : Consultant informatique
Employeur : CGI
Marié, 2 enfants

ENTRETIEN — 3.14 — Comment débute ta relation à PIE?
Michel — Tout cela me paraît si loin. Je crois que c’était par le “Club des 4 vents”. J’avais fait des petits séjours linguistiques et je me souviens que j’étais toujours déçu de rentrer. Je me souviens donc que j’étais très demandeur. Quand j’ai entendu parler d’un séjour long, j’ai dû me dire : “Voilà la solution.”

3.14 — En quelques mots, quel souvenir gardes-tu, 36 ans après, de cette année à l’étranger  ?
Qu’il est beaucoup plus difficile de revenir en France (à la fin de son séjour) qu’il ne l’est de partir. Je savais en quittant les USA que je fermais une belle parenthèse, que je quittais définitivement cette nouvelle vie. J’ai vraiment eu l’impression de “mourir un  peu”. Je redoutais en fait de ne jamais retourner aux USA. Et c’est ce qui s’est passé. C’est bizarre, mais, je n’y suis jamais retourné. J’ai échafaudé pas mal de plans dans les années qui ont suivi, notamment l’idée de faire des études universitaires, mais ça ne s’est jamais fait (notamment en raison du coût des études).

3.14 — Des souvenirs précis de ton séjour…
J’ai vécu dans une famille bien américaine (même s’ils étaient Italiens d’origine), une famille nombreuse (12 enfants), qui a été merveilleuse. Je vivais avec trois des enfants à la maison (les autres étaient déjà partis). Ils avaient l’habitude des enfants à l’évidence et m’ont très bien reçu. J’ai été accueilli avec générosité et chaleur. J’ai vécu une vie “tout ce qu’il y a de plus ordinaire”, mais pleine. Dans mon lycée, l’intégration a été assez facile. Il y avait pas mal d’étudiants étrangers ; ça a peut-être un peu nui à ma progression en anglais, mais je garde aussi de bons souvenirs.

3.14 — Qu’est-ce qui t’a le plus frappé dans cette expérience ? As-tu rencontré des difficultés d’intégration ?
Pas du tout. Tout a roulé tranquillement. Ce qui m’a le plus surpris, à l’époque, c’était l’engouement des jeunes pour leur école, l’attachement que les Américains avaient pour leur “High School”, le sérieux avec lequel ils s’investissaient dans les activités artistiques ou sportives, dans les clubs, qu’ils soient artistiques, sportifs ou autres (il y avait même des clubs de maths, etc.). Ils abordaient tout cela de façon professionnelle en faisant des statistiques, en étant pointilleux sur l’organisation. J’ai à l’époque été frappé par cette rigueur et cet investissement qu’ils mettaient dans tout ce qu’ils faisaient. Une rigueur que l’on retrouve dans tous les aspects de la société.

3.14 — Avec plus de 30 ans de recul qu’estimes-tu avoir appris pendant toute cette année ?
J’ai compris là-bas qu’il n’y avait pas qu’une seule façon de faire les choses, qu’il n’y avait pas un seul modèle, une seule forme de pensée, un tronc unique. En bougeant à l’adolescence, j’ai réalisé que les choix de société variaient d’un pays à l’autre et qu’il fallait admettre que tout le monde ne vivait pas avec les mêmes règles et principes. Cela paraît évident, mais c’est en vivant avec d’autres gens et selon un autre modèle que cette vérité prend tout son sens. C’est tout bête, mais ce séjour m’a complètement ouvert l’esprit.
Et j’ajoute, plus concrètement, qu’à l’occasion de ce séjour, j’ai vraiment découvert l’informatique. J’ai eu l’occasion de suivre, pendant un semestre, un cours de programmation informatique et j’ai été vraiment fasciné. On en était aux balbutiements de la micro-informatique et cette expérience d’un semestre à été un élément déclencheur de tout mon parcours professionnel. En un mot, je suis parti aux USA indécis quant à mon avenir et à mes choix, et je suis revenu sûr de ce que je voulais faire. À ce niveau-là, la “High School” m’a beaucoup apporté. C’est un gros avantage de leur école. Elle permet de toucher à tout, de s’essayer à des choses nouvelles.

3.14 —  Que fais-tu aujourd’hui ?
Je suis consultant informatique, en gestion de systèmes et en maintenance. Je dois réfléchir aux évolutions des serveurs et des postes de travail. Disons que je fais de l’ingénierie.

3.14 —  Quelles études as-tu suivies ?
J’ai fait un BTS informatique de gestion, puis une formation/certification Microsoft.

3.14 —  Utilises-tu la langue anglaise aujourd’hui ?
J’ai toujours considéré que l’anglais avait été un gros atout pour moi, car en informatique le langage de base (ne serait-ce que le vocabulaire) est anglais. Je dirais même que le mode de pensée est anglo-saxon (syntaxe, raisonnement). Pour moi, l’anglais est à l’informatique ce que le latin est au français. Donc l’anglais est au centre de mon activité. Et ma maîtrise de la langue a toujours été un énorme avantage dans mon travail (pour trouver l’info, pour éviter les contresens, pour gagner du temps, pour raisonner même). C’était encore plus vrai dans les premiers temps, parce que tout était exclusivement en anglais, et parce qu’il y a 30 ans, il y avait moins de gens qu’aujourd’hui qui parlaient anglais.
Au niveau des relations humaines, l’anglais m’a énormément aidé également.

3.14 —  Quelles relations gardes-tu avec les USA ?
J’ai toujours des relations avec ma famille ; la fille de ma sœur américaine est venue en France et ma fille a été un été à Portland chez elle. Quelques années après mon retour, j’ai revu ma sœur américaine, et régulièrement (l’année dernière encore) mon frère américain (capitaine dans la « Navy » et qui travaille maintenant pour la diplomatie américaine en Europe).

3.14 — Un mot sur ta relation à PIE.
Je suis venu aux vingt ans de l’association, à La Villette. J’avais été impressionné par le développement de l’association. Il y a peu, j’ai croisé des amis qui avaient envoyé leur fils aux USA et j’ai découvert par hasard, que c’était par PIE.
En même temps, je reste étonné qu’il n’y ait pas plus de jeunes qui soient tentés par l’expérience. Quand je parle de ce que j’ai fait à 17 ans, on me parle toujours “d’année perdue”… ça me fait bondir ! Je pense que c’est assez typique de la culture française et d’une société qui reste tout de même assez tournée sur elle-même. Cette histoire de vivre comme un Américain, un Japonais, pendant un an, c’est tout de même merveilleux. On se situe aux antipodes du tourisme. C’est la vraie vie.

3.14 — Que serait le Michel d’aujourd’hui s’il n’était pas parti à 17 ans ?
Je ne suis pas sûr que ce séjour ait changé ma personnalité, mes goûts, mon style, ni même mon parcours. Ce que ce séjour a bouleversé, sans doute, c’est ma façon de voir les autres et d’être ouvert à une autre forme de pensée. Je ne sais pas si j’aurais été autrement si je n’étais pas parti, mais je sais et je sens que j’aurais… comment dire… un truc en moins. Ce séjour reste ma plus forte expérience de vie en termes d’intensité. Cette aventure ne fait pas partie de mon passé. Elle est encore en moi, elle fait partie de moi. J’y pense très régulièrement.

PIE 1981 — Première promo — 13 participants (dont Michel Montastier, 1er rang au centre) et le délégué général (Laurent Bachelot, en haut à droite)

PIE 1981 — Première promo — 13 participants (dont Michel Montastier, 1er rang au centre) et le délégué général (Laurent Bachelot, en haut à droite)

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