J’ai été transvasée d’un pays à l’autre au début du mois de septembre. Je n’ai pas très bien compris. Je ne me suis rendu compte de rien. Jusque là, Je n’avais jamais mis les pieds en Russie. Ah, l’aventure ! Tout va si vite, tout est si rapide. En moins de trois heures vous êtes plongé dans un autre monde. On vous parle une langue, qui vous semble plus ou moins incompréhensible. Vous dites : –Da, Da !”, sans vraiment savoir pourquoi (et sur quoi) vous avez donné votre accord. Si vous êtes culotté, vous répondez en posant des questions ; mais vous ne comprenez pas les réponses. Du matin au soir, on vous nourrit de –Bortsch”
(une soupe aux légumes typiquement russe !) et, croyez moi, au petit matin (pour peu que vous soyez habitué au pain, au beurre et au chocolat) ce n’est pas évident. Le 1er octobre , alors que vous vous rendez tranquilement
à l’école, les premiers flocons vous tombent dessus. Comme ça, sans prévenir. Tiens… L’hiver arrive vite ici ! En cours votre petit dictionnaire s’avère vite insuffisant pour contrôler le flot des paroles déversées par les professeurs. Rien n’est évident, mais on s’accroche, on persévère… Et c’est génial. On finit par aimer les –R” roulés, la soupe aux légumes (même à 7 heures du mat), le froid qui pique, le métro et les trolleys pleins à craquer… Et puis il y a les coupoles dorées, et ce premier –Da” que vous dites à bon escient. Oh joie !
Lucy, Moscou
Un an en Russie