Dans cette nouvelle rubrique, les participants peuvent raconter (en les romançant ou non) leurs histoires de coeur, ou livrer leurs sentiments sur la question de l’amour à l’étranger. Aujourd’hui : deux témoignages, deux poèmes et une réflexion critique sur le flirt aux USA. A suivre.
A Mon Roméo,
Il y a huit mois je te murmurais : on ne sait jamais. Ce que nous réserve l’avenir. On ne sait jamais, si notre coeur commence à battre pour quelqu’un d’autre. On ne sait jamais si je pourrai attendre. Et bien aujourd’hui je peux te dire que les milliers de kilomètres qui nous ont séparés n’ont rien changé. Ils nous ont plutôt rapprochés. Notre histoire d’amour n’était pas si tragique. Il est vrai que j’aurais pu succomber, mais aucun Canadien n’a encore réussi à capturer mon coeur, aucun ‘Hi, Honey’, ni ‘Hello Beauty’ murmurés timidement à l’oreille ne m’a fait flancher. Les départs ressèrent les coeurs séparés. Juliette n’a pas à regretter d’avoir passé dix mois loin de son Roméo. See you. JULIETTE.
Susie est américaine.
Elle vit en France. Elle nous raconte sa rencontre avec son futur mari. C’était il y a 20 ans…. Il était ‘exchange-student’…
What does it take to leave your country, your family, your home ? Leave your job, friends, and even your native language ? It takes love.
Our love story began in the year of Deep Purple, Cat Stevens, Santana… In 1975.
He was our small high school very first exchange student and a novelty to us all in rural america. Exotic and mysterious with long black hair, his physic tall and skiny covered with his only pair of cigarette tight jeans. Surely not the football player type I was familiar with !
We offered him as many opportunities available and he created some of his own. By taking initiative, he never refused an invitation. His openness (?), curiosity (?), allowed him to experience religious retreats, snowmobile camping, theater productions, guitar lessons, and numerous sports, activities he was never any good at. He even managed to obtain a special place on the Senior Homecoming Court. He left a lasting impression on me, and the positive image of France due to his tremendous efforts to adapt, accept and to tolerate the radical difference found in our two cultures. After our graduation, I was not to have contact with him for eleven years. He, however, remained a faithful adopted son to his American family, visiting them and his long time friends he had made all over the country. It was during one of these return visits that our paths recrossed, fate made its move and here I am, in France today, happily married to the director of PIE : Laurent Bachelot. SUSIE
Love and Money
Les Américains ont conservé des règles très puritaines au sujet des relations entre les filles et les garçons. Je vais vous parler de ce que les Américains appellent ‘a date’. Vue de loin, l’histoire a l’air très romantique. Le garçon vient chercher la fille en voiture, ils vont tous deux voir un film…, puis il la raccompagne, lui dit au revoir… et c’est tout. L’histoire s’arrête là. THE END. Le hic c’est que la petite soirée a coûté au mec au moins 100 balles (entrées, pop-corn, soda…), sans l’avoir même embrassée ou plus si affinités ! La galanterie est si poussée aux USA qu’une fille ne mettra jamais le doigt dans son portefeuille si elle sort avec un garçon. Je dois dire que je ne m’attendais pas à ça.
Autre exemple. Au bal de fin d’année (‘Prom’), il faut s’habiller en smoking (location : 300 Frs), puis emmener sa cavalière au restaurant (si possible, le plus chic de la ville, disons… 350 F), puis se rendre au bal (qui dure exactement 3 heures et coûte la modique somme de 150 F). Ensuite il faudra se procurer les photos souvenirs (90 francs). Ensuite on ajoutera une fleur pour orner la robe de la cavalière (100 F). Je passerai très rapidement sur la location de la limousine, qui reste heureusement une option, mais que la moitié des couples environ préfère louer pour se déplacer entre la salle de bal et le resto.
Ce n’est pas que je sois égoïste ou radin, car j’ai toujours pensé que quand on aime on ne compte pas, mais où est l’amour dans tout ça ? Il y a un petit quelque chose qui me gêne là-dedans. Peut-être que ce soit si conventionnel et si faux. Moi, j’ai eu la chance d’y aller avec une copine que j’aimais beaucoup, mais j’ai plusieurs copains qui ont cassé leur tirelire pour des filles qu’ils n’appréciaient pas tant que ça ! FRED
A MA FAMILLE,
Vous m’avez vue
Vous m’avez vue grandir, rire, pleurer, grossir (n’est-ce pas Alex ?), vous m’avez vue seule, surprise, craintive, confuse, frustrée (à cause des verbes), vous m’avez vue comprendre, contente, heureuse, jalouse, froide, malheureuse, vous m’avez vue changer, sortir, aimer, crier, disputer, écouter, vous m’avez vue dans le jardin, la serre, la cour, vous m’avez vue… Vous m’avez appris à sourire. Je vous remercie avec tout mon coeur. GRETCHEN
Poëme
A l’âge de la poésie, écrits des morceaux d’histoires d’amour, histoires d’aimer et d’être aimé. Exprime les sentiments les plus profonds de ton coeur, partage avec la personne la plus proche de toi. La jeunesse, si belle, qu’elle nous fait pleurer de joie. La vie sentimentale enfin. Les traversées des ponts. Les ponts du coeur. VICTORIA
Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°21