DOSSIER — PIE, L’ÉCOLE & LA PÉDAGOGIE
À PROPOS DE L’ACCUEIL DES JEUNES ÉTRANGERS
La parole à … Gwenola Arrondeau, Directrice adjointe du Lycée Sainte-Croix du Mans
Depuis 3 ans, notre lycée s’est engagé dans un partenariat avec PIE. Notre collaboration a permis à une dizaine de jeunes étrangers (Taiwanais, Australiens, Sud-Africains, Autrichiens, Américains) de venir découvrir la France et de s’intégrer à la jeunesse française. Ces jeunes s’assimilent complètement aux élèves français, en suivant les cours et en participant aux différentes activités proposées tout au long de l’année: conférences-débats, concerts, voyages.
Les premières semaines de ce type de séjour sont toujours un peu déroutantes pour ceux qui y participent, mais je suis toujours fascinée par l’extraordinaire capacité d’adaptation des jeunes, alors même que certains d’entre eux n’ont, à leur arrivée, aucune connaissance de la langue française. Leur prise en charge par un jeune du lycée durant ces premières journées me paraît tout à fait précieuse. Elle leur permet de se repérer dans le lycée, de comprendre son fonctionnement et celui de la cantine, de connaître le nom des professeurs… Les progrès sont fulgurants.
Au départ les explications se font souvent en anglais (sans oublier le langage universel des signes), mais passée la première période, aux alentours des vacances de la Toussaint, le français prend le relais. Les consignes sont alors mieux maîtrisées.
En janvier, ces jeunes s’expriment couramment en français, et nous pouvons alors envisager de les préparer au «Diplôme d’études en lange française» (ce qui sera pour eux une reconnaissance de leur maîtrise du français).
Au retour des vacances d’hiver, les efforts se concentrent sur la maîtrise de l’écrit. L’objectif alors est de réaliser un reportage suivi d’une conférence auprès des élèves (de leur classe ou de leur niveau) sur leur pays d’origine, et sur leur vie là-bas ; ils témoignent enfin de leur immersion. Chaque semaine, ce travail est corrigé: ils sont guidés par un enseignant. En juin, la séparation est toujours très émouvante. On se promet de garder le contact. Ces jeunes restent dans nos mémoires: ils ont relevé un défi et ont souvent réussi à atteindre leurs objectifs.
Article paru dans le Trois Quatorze n° 54