Ici la nature est sauvage. Aucun arbre n’est taillé, aucune pelouse n’est tondue. A cause du climat tropical les arbres poussent à une vitesse incroyable. On a très vite l’impression d’être dans une forêt vierge. Je parle de forêt alors immédiatement vous pensez aux Indiens. Eh bien, croyez-moi, il y a ici bien plus de surfistes que d’Indiens. Et ceux qui restent ont échangé leur arcs et leurs flèches contre des voitures, leurs jupettes contre des jeans et leur dialecte pour le portugais. Certains d’entre eux arrivent même à devenir ministres (…)
Le climat tropical permet l’épanouissement de certaines espèces animales. Je pense, par exemple, aux piranhas. On raconte que pour faire traverser aux troupeaux de bœufs les fleuves amazoniens où se logent ces fameux poissons carnivores, les meneurs de troupeaux choisissent une de leurs bêtes, la plus maigre en général, et la laisse se faire dévorer. Pendant ce temps ils passent sans problème avec le reste du troupeau. On raconte aussi que dans cette région les crocodiles nagent sur le dos.
La cuisine brésilienne est assez différente de la cuisine européenne. Elle est très nourrissante et plutôt rustique. L’ordinaire est à la base de riz (arraz), de haricots (feijao) et de viande (plus ou moins sèche suivant les régions). Les deux plats les plus typiques sont la ‘feijoada’ et le ‘chimasco’. La ‘feijoada’ est plus un repas complet qu’un plat. Personnellement je n’en raffole pas car il s’agit de manger les pieds, les oreilles et la queue du porc. Ca ne me donne pas vraiment d’appétit, mais essayez vous aimerez sûrement.
La bière est la boisson la plus consommée au Brésil, qu’elle soit en pression, en canette ou en bouteille. Elle est toujours servie très fraîche. Et pour ceux, comme moi qui n’aiment pas la bière il reste les jus de fruit. On en trouve partout et on ne les paye pas chers. En ce moment, vous payez 12 kakis 3 Frs, 2 Frs une mangue et moins de 3 Frs le kilo de bananes. Ils font des mélanges de fruits qu’ils appellent ‘Vitaminos’ : un vrai délice. Le ‘guarano’ est une boisson gazeuse qui est faite à base d’un fruit d’Amazonie. Elle concurrence le Coca-Cola.
Le Brésil est le seul pays d’Amérique du sud à parler Portugais (résultat de la colonisation portugaise). Et le Portugais – je ne peux pas vous le cacher – est une langue plus difficile que l’Anglais – mais qu’elle est belle ! Au début, ce n’est pas simple, mais les Brésiliens sont tellement attentifs qu’ils répèteront 15 fois la même phrase pour que vous puissiez comprendre. Et s’il le faut en gesticulant dans tous les sens.
Les Brésiliens savent prendre leur temps. Ils disent très souvent ‘da tempo’ (autrement dit, y’a pas le feu) et finissent toujours pas arriver en retard. Tout cela pour vous dire que ça ne sert à rien d’arriver à l’heure à un rendez-vous car de toute façon il vous faudra attendre.
En général les Brésiliens ne gardent rien pour eux. Ils vont tout vous dire. Si un Brésilien vous aime, il vous couvre de bisous, de cadeaux et de de compliments. S’il y a un problème vous en prendrez ‘plein la tête’. Mais deux heures après tout sera oublié.
Une des émissions préférées des Brésiliens est ‘La Novela’. C’est un feuilleton télévisé dont les épisodes (quotidiens) de 40 minutes s’étalent sur 6 mois ou 1 an. Ce sont des histoires mélodramatiques où se mêlent de façon un peu embrouillée les rêves et la réalité. En général c’est assez bien fait. Et moi qui n’aime pas trop me faire prendre par ce genre de choses, j’avoue que j’aime bien les regarder. Dès qu’on a vu un épisode on a envie de voir la suite !
Le téléphone brésilien est différent du nôtre. Pour utiliser les cabines publiques il faut vous procurer les fameux ‘fichas’ (jetons) dans les kiosques à journaux.
Le premier jour de plage les garçons sont toujours plus à l’aise que les filles. Il faut dire que, pour ceux qui n’ont pas l’habitude, se promener avec un fil dentaire (le fameux string brésilien) n’est pas très agréable. Mais ici, contrairement à ce qui se passe sur les plages européennes, les seins doivent être bien cachés et les fesses doivent être bien à l’air.
La pauvreté existe bien au Brésil. Mais elle a des aspects très contradictoires. Beaucoup de gens touchent le salaire minimum qui est de 500 Frs. Et, même si les prix sont beaucoup plus bas qu’en Europe, cela n’est pas grand chose. Surtout si on a plusieurs enfants et un loyer à payer. Les différences de salaire à l’intérieur d’une même entreprise peuvent aller de 1 à 60. Il y a donc de grandes inégalités. Mais le pays ne souffre pas de la faim. Le climat et la terre sont favorables. Les hivers sont inexistants et les arbres fruitiers produisent toute l’année. Les bananiers, par exemple, se reproduisent tous seuls et à une vitesse incroyable. Et le plus dur est de trouver des gens pour ramasser toutes les bananes. Le Brésil est le pays du gaspillage. Les gens peuvent vivre dans une misère noire et cependant, gaspiller la nourriture. Il est étonnant également de voir que les ‘favelas’ (ces véritables cabanes de carton et de tôles ondulées) sont toutes équipées de télés et de chaînes Hi-Fi.
La maladie la plus grave au Brésil est l’analphabétisme.
Le ‘Carnaval’ est bien sûr le principal événement de Rio et du Brésil tout entier. On le considère ici comme l’événement numéro1 de la terre. Le peuple l’attend avec impatience et le prépare près de six mois à l’avance. Le Carnaval est avant tout considéré comme la récompense des petites gens pour toute leur année de travail. Pendant 4 jours et 4 nuits, ils oublient les problèmes et la vie quotidienne, pour se plonger dans un monde de rêves, de délires, de danses, et de samba. A Rio, le défilé des écoles de samba est très particulier. C’est un spectacle parfaitement préparé (qui demande un travail fou), parfaitement organisé et grandiose. Le Carnaval se fête de manières variées suivant les régions. A Salvador, il se déroule dans la rue et plus au nord il dure plus longtemps. Dans les clubs, on organise de véritables bals costumés. La chaleur et l’excitation se mêlent à la fête. Les plus beaux costumes sont rapidement remplacés par de simples cache-sexe. Les gens dansent sur les tables. C’est très particulier… Mais c’est un spectacle à ne pas manquer.
La fac est un endroit lui aussi très particulier, puisqu’il ressemble plus à un lieu de rencontre que de travail. Rien à voir avec la France où les amphithéâtres sont bondés d’élèves. Ici (du moins dans la fac de communication où je me trouve) les classes ont environ une trentaine d’élèves. Il est assez difficile de donner un nombre précis car les élèves changent de classe pendant les cours et une grande majorité d’entre eux ont l’habitude d’arriver très en retard. Et pas seulement de quelques minutes. Certains arrivent dans les cinq dernières minutes. D’autres partent avant la fin. C’est une sorte de va-et-vient permanent qui est parfois gênant pour celui qui s’intéresse au cours. L’ambiance est assez libre. Tout le monde fume et écrase ses mégots par terre. On mange (en général des pop-corns, des glaces et des bonbons), et on boit (café, coca et ‘guarana’). c’est une véritable aire de pique-nique. Les profs et les élèves se tutoient et malgré tout cela le résultat des études est assez bon puisque les meilleurs journalistes de Sao Paulo sont sortis de cette fac…
Il y aurait, comme cela, beaucoup de choses à raconter, et je pourrais en raconter d’avantage, mais je préfère que vous découvriez le reste par vous-même.
Marie, une année scolaire au Brésil
Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°18