Lettre du Mexique

Alexis, 18 ans est parti vivre cinq mois aux USA et, dans la foulée, cinq mois au Mexique. Récit de ses premiers jours à Mexico.

Hello tout le monde,

Je dis tout le monde car j’imagine que mes parents ne seront pas les seuls à lire la toute première lettre que j’envoie du Mexique. Je sais, je sais, j’aurai mis du temps, surtout qu’elle arrive deux semaines ou plus après le moment où je l’écris. Donc excusez-moi tous pour ce long retard, mais me voilà enfin. Et puis il y a Internet mais je trouve ça nul. À part du temps, on n’y parle pas de grand chose d’autre. Je vais donc reprendre du début.

Le vol a été long : 13 heures. Nous sommes sortis de l’avion comme des zombies, sans arriver à prendre conscience que nous sommes totalement seuls, dans un pays totalement inconnu, à l’autre bout de la planète. Bref, être perdu sans l’être, une sorte de sentiment de totale liberté, de responsabilité, de joie, de découverte. L’impression d’être passé d’un coup du couvent des parents à l’âge adulte – comme un oisillon qui fait son deuxième bond hors du nid et qui cette fois n’est aidé par personne (…) A l’aéroport, nous nous sommes affalés dans des sièges et avons parlé de nos aventures américaines respectives – chacun ayant vécu des trucs fabuleux et totalement différents. Nous avons passer les quelques heures d’attente en essayant comme nous pouvons de ne pas sombrer dans le sommeil, par peur de louper l’avion et de se faire voler.
Au moment du départ et de la séparation, chacun a pris son avion, moi j’étais avec la française qui parlait espagnol. Une heure de vol de plus, de nuit Je pense avoir dormi. Il faut dire qu’on était vraiment dans un état de fatigue démentiel. Tu peux dormir dans un avion, mais cela ne te repose pas et en sortant tu es encore plus fatigué qu’au début – et puis il y avait la chaleur, le stress et tout. La lanière du sac merdique de PIE ayant finalement pété (elle était en mauvais état à Paris), j’étais réduit à le traîner lamentablement derrière moi plutôt que de le porter, tellement j’étais crevé.

Arrivés à Veracruz, on a marché à pied sous la pluie chaude, pour rejoindre le bâtiment encore en construction et récupérer nos bagages. La famille était là pour m’accueillir : super sympa – elle m’a emmené à Xalapa en bagnole. Ils essayaient de me parler un peu en espagnol – je ne comprenais rien – ou en français – je ne comprenais pas plus. Ce n’est pas que le français de ma « soeur » Martha soit mauvais, mais, étant donné que j’étais fatigué et que je me trouvais dans un pays étranger, mon cerveau prend automatiquement l’option anglais, si bien qu’il fallait que je traduise de l’anglais au Français pour parler ! Finalement j’ai dormi… c’était plus simple.
Le lendemain j’ai découvert pleinement la famille et mon pauvre niveau d’espagnol. À part « je m’appelle Alexis », « j’ai faim », « j’ai soif », « je suis Français », « oui, non », je ne connaissais pas grand-chose. Mais rassurez vous, maintenant ça va beaucoup mieux et tout le monde me dit que j’ai vraiment appris très vite.

Maintenant je découvre – avec un grand D ! Je ne pense pas avoir subi le fameux choc culturel, bien qu’ici tout soit vraiment différent.

Pour ce qui est de la bouffe, ceux qui me disent qu’ils aiment bien le piquant, qu’ils viennent donc faire un tour au Mexique ! Ici, tout pique : les sucettes, les chips… tout ! Moi, à la première chips, je me suis mis à pleurer – j’ai tout de suite refilé le paquet à un pote qui, lui, l’a avalé comme si de rien n’était. Maintenant je me suis habitué, et ça va mieux côté chips, mais il y a peu j’ai voulu passer à la salsa – vous savez, ils tartinent leur viande avec ! Moi, je me suis dit ‘fait gaffe’, et par précaution, j’en ai mis juste une goutte sur ma bouchée de pizza. Je crois me rappeler qu’après j’ai bu une dizaine de verres d’eau et mangé un pain entier. Conclusion, si un Mexicain te dit que ça ne pique pas, ça veut dire que ça pique – et s’il te dit que ça pique, c’est danger de mort pour toi. (…) Il m’a aussi fallu apprendre à manger les tortillas. Au début, j’étais nul et novice en la matière : tout sort par le cul du rouleau, la crêpe se déchire et tout te tombe dans les mains – comme c’est brûlant tu secoues et t’en fous partout. Bref ç’est un peu chaud ! mais maintenant je suis devenu expert. (…)

Leur bouffe est principalement constituée de poulet, steack, riz, salsa, soda et ‘frijoles’ (je pense que ce sont des pois chiches cuisinés différemment), le tout dans des tortillas. Ils sont plutôt comme les « amerlocs » et bouffent rarement ensemble, et leurs heures sont pires. Je bouffe donc le matin en me levant à 6h00, puis à 10h30 la pause à l’école, pendant laquelle une sorte d’échoppe s’ouvre où tu peux acheter un casse-croûte (c’est là que j’ai acheté les chips), ensuite je mange vers 3h-4h de l’après midi (seul ou avec quelqu’un de passage – mon « frère », ma « soeur », mes « parents » ou la dame de ménage), et le soir je mange quand je veux, ce qui tombe en général vers 21h-23h (en gros quand mes « parents » mangent). Et il m’arrive souvent d’aller manger des « churros », la petite gâterie sucrée, la meilleure de la planète dans l’endroit le plus cool de la planète – en plus ça coûte pas cher.

Dans les premiers jours, j’ai essayé de découvrir la ville, et après le premier tour que j’ai fait avec Martha, je suis tout de suite allé chercher une carte. Cette ville semble être un vrai labyrinthe, mais finalement c’est assez quadrillé comme en Amérique. C’est juste plus resserré et les noms des rues sont assez chauds à voir quand on ne sait pas s’y prendre… mais j’ai fini par apprendre le truc. La maison est plus ou moins en haut de la colline, alors je sais que tant que je monte, je suis sur la bonne voie. Mais maintenant, à force de pousser mes explorations de plus en plus loin et de marcher des heures durant dans la ville, je connais assez bien. C’est seulement les noms des rues et autres lieux que je ne mémorise pas.

La circulation est aussi très différente. D’après ce que j’ai compris, tu peux conduire à partir de 14 ans si tu as l’autorisation des parents, mais sinon, c’est à partir de 16 ans. Ici, les piétons n’ont aucun droit, personne ne ralentira, à la limite ils klaxonnent, mais c’est tout. Les bagnoles n’ont pas non plus l’air de respecter beaucoup de règles. Ils foncent tous dans tous les sens, slaloment, se doublent à contresens, freinent comme des fous et surtout klaxonnent. C’est le truc ici : ils ont tous les sons possibles et imaginables et il y en a même qui font des chansons. Et comme la circulation c’est le bordel, il y a toujours des petits bouchons qui se forment où tout le monde klaxonne à qui mieux mieux, et on a droit alors à un concert mal accordé. Les bus sont aussi du lot et n’ont pas d’horaires, si bien qu’il vaut mieux être bien en avance avant d’en prendre un car des – parfois il faut attendre plus d’une demi-heure ! quant aux chauffeurs de bus, il sont aussi fous que les autres. Le mélange de bagnoles est impressionnant : il y a de vraies épaves, sans portes, toutes rouillées, avec des tournevis qui tiennent le pare-brise, elles perdent des boulons en roulant (comme la bagnole de Gaston La Gaffe), et il y en a d’autres toutes neuves, avec des portes qui s’ouvrent automatiquement quand t’appuies sur un bouton.

Et c’est la même chose pour les maisons. Elles sont toutes super colorées et comme dans les films de cow-boys. Il y en a de toutes neuves et en super état – mais pour le reste, la majorité en fait, on se demande comment ça tient debout, un amas de briques et de poutres avec une porte. Elles ont toutes des terrasses (les toits), avec plein de chiens débiles qui gueulent partout et qui vivent dans leur propre merde et pisse. Sur ces terrasses, généralement, il y a aussi du linge à sécher, ainsi que l’antenne télé et le ballon d’eau. Aucune maison n’a de chauffage (faut dire qu’ils n’en ont pas vraiment besoin) et toutes les vitres, portes et autres ouvertures sont couvertes de grilles pour éviter que les voleurs entrent. Et comme on peut sauter de terrasse en terrasse (comme dans les films), les serrures des portes sur les toits sont super blindées. En règle générale la ville donne plutôt une impression crade, poussiéreuse, piteuse et chaotique. Les gaz et la poussière m’ont donné énormément d’asthme au début, mais ça va, je suis habitué maintenant.

Des minuscules magasins s’entassent de partout, les uns sur les autres, et vendent de tout et de rien. Dans ma rue qui n’est pas une rue importante, il y a un truc Internet, un micro supermarché et une maison qui te fait de la bouffe super bonne. Il y a d’autres maisons qui vendent d’autres trucs, mais je ne connais pas trop. Tu trouves donc facilement tout ce que tu veux. Par exemple, quand je suis à la capoiera, si j’ai soif, il suffit que je sorte dans la rue et fasse dix mètres avant de trouver un machin qui me vendra des boissons de toutes sortes. Mon « frère » mexicain a par exemple acheté à un copain une X-Box, deux Game-Cubes et deux play-stations, avec tous les jeux et manettes qui vont avec, ainsi que des télés et tables pour les télés. Et après, il va louer un local où il va installer tout ça et où les gens pourront venir jouer à condition de payer. Mais en attendant, vu qu’il n’a pas encore de local, j’ai le droit à une télé, une table et les consoles que je veux.

Le premier jour, lors de ma première balade, j’ai même eu le droit à un chien mort dans le caniveau – c’est « sympa » à voir. La ville et la maison pullulent de blattes, il y en a partout. Pour les poubelles, il faut aussi voir ça : un mec court avec une cloche pour prévenir du passage imminent du camion poubelle, et les gens sortent leurs poubelles et les entassent au coin de la rue en un tas immense. Il y a de la musique partout et à toutes les heures. Des mecs viennent jouer de la guitare dans les rues pour de l’argent, certains sont même déguisés en clown. Cette ville me fait un peu penser à l’Egypte.

Comme vous le savez sans doute, vu que la première école ne plaisait pas à ma famille, ils m’ont donc changé pour une dont ils connaissaient le directeur. À cause de ça, j’ai donc commencé l’école avec quatre jours de retard. Mais les profs et les élèves sont super sympas et m’ont bien accueilli.

Muchos saludos de parte de los amigos de Alexis aquí en México

Voilà, des amis ont tenu à dire bonjour.

Donc, comme je disais, j’ai été super bien accueilli. Il faut dire que je suis dans une petite école (350 élèves) et que par la force des choses, j’ai été l’attraction de l’école au début Il faut dire que les blonds frisés aux yeux bleus, ça ne pullule pas. Le premier jour, c’était du genre « je marche dans l’école et tout le monde se retourne », et en classe si je disais un mot, tout le monde s’agglutinait autour de moi. Tout le monde venait me dire bonjour et me présenter à leurs amis – quant aux questions des filles c’étaient du genre : « Est ce que tu as une copine ? », et quant à celles des mecs : « Tu les trouves comment les filles mexicaines ? » Ça a été comme ça pendant deux ou trois jours, puis ils se sont calmés petit à petit et ont finalement arrêté de s’agglutiner autour de moi. J’ai appris que toutes les élèves des autres classes me surnomment Zidane !
Je pense être tombé dans cette classe car il y a une Américaine et ça m’a énormément aidé de pouvoir parler anglais au début. Mais je m’en suis vite passé. J’apprends assez vite et j’arrive à me débrouiller ou me faire expliquer ce que je ne connais pas.

L’école commence à 7h00 du matin et finit à 14h00 avec des cours de 50 minutes et 15-20 minutes de pause à 10h20 pour le casse-croûte. Il y a une espèce de boutique pour cela, où ils vendent chips, sucettes, sandwich, coca… tout cela, je le répète, est bourré de piment : même les sucettes arrachent la tronche.
Il m’arrive de commencer plus tard ou de commencer plus tôt, alors, il y a des jours où je sors à 12h20 de l’école.
Pour ce qui est de la compréhension des cours, j’ai encore beaucoup de mal, surtout en philo : là je ne comprends rien. Il y a aussi comme en France des profs cons et d’autres sympas, ainsi que certains qui ne savent pas se faire respecter et d’autres qui savent. Tout le monde doit porter un uniforme. Les chaussures en cuir m’ont fait des giga ampoules les premiers jours, mais maintenant ça va. Toutes les salles sont vides de décoration, sauf une photo du Pape ou de Marie, ainsi qu’une croix – de temps en temps on a droit à une messe dans la cour avec des chants. Je connais la plupart des airs grâce aux scouts, mais là les paroles sont en espagnol – le tout est accompagné à la guitare – c’est plutôt sympa.

Et il y a aussi la capoeira qui me passionne vraiment. Au retour, je pense que j’essaierai de faire moins de musique (cor et harmonie, pas plus) et plus de capoeira, il doit y avoir plus de cours dans Nantes, pas loin de l’école. Mais je tiens à préciser que j’adore toujours autant la musique et que ça me manque d’ailleurs beaucoup de ne plus pouvoir jouer. Aux USA, c’est dans le cadre de la musique que j’ai rencontré tous mes supers potes et il faut dire que l’ambiance dans un orchestre est généralement géniale. Donc, je me suis un jour pointé dans une académie de capoeira en disant : « Bonjour, je m’appelle Alexis, je viens de France, et je veux capoeirer ici », eh oui, je n’étais pas capable de mieux au début. Mais, comme tous les caporalistes sont fraternels, ils m’ont tout de suite super bien accueilli (encore mieux qu’à l’école) et maintenant j’y ai de bons amis. Il y en a même un qui m’a peint un T-shirt.
Et puis, il y a le frère de mon prof, qui lui est vraiment fort et qui a commencé à venir à certain cours. Il a dû décider qu’il fallait que je devienne bon car là, il m’entraîne plus que les autres pendant les cours, et ces quelques derniers jours, j’ai progressé à grande vitesse. Par exemple, au dernier cours, c’était dans le genre : « Alexis continue, les autres reposez-vous. » Et puis, il me fait les vieux trucs vicieux qui n’arrêtent pas de me faire tomber par terre et après c’est : « Allez, on reprend, » et là t’es trop crevé et t’as envie de dire : « et moi je peux pas me reposer, siouplait, » mais j’en fais rien car j’apprends encore mieux et ça me motive trop. Il m’a même offert son T-shirt. Ça doit vous paraître con, mais c’est comme Pilou qui racontait à tout le monde qu’il s’était fait marcher sur le pied par Zidane. Quand un dieu de la capoeira t’offre un T-shirt où il y a son nom dessus, ça donne un bon coup de motive. Enfin bref, je suis super motivé dans ce domaine, et avec voile et musique je compte bien en faire un max (je parle pas des scouts car c’est hors catégorie et que ça vient avant tout, et pour ce qui est de l’avion je me rends compte qu’il va encore me falloir attendre un peu). J’ai quand même réussi à prendre un méchant coup dans le nez par accident., je pissais le sang des deux narines et j’étais ouvert de l’extérieur. Le mec a d’ailleurs tapé tellement fort qu’il s’est ouvert le pied. Je sais pas si vous imaginez comment il faut faire pour s’ouvrir le pied (en étant pieds nus) sur le nez d’un mec. Bref, j’ai été un peu sonné et il y a eu beaucoup de sang, mais heureusement rien de cassé et tout a bien cicatrisé. Et je pense aussi me mettre bientôt à la piscine, pour faire un peu travailler mon dos, mais rien n’est encore fait.

Sinon, au niveau visite, je n’ai pas encore fait grand chose, mais mes « parents » y comptent bien. Pour l’instant, j’ai visité la plus haute colline avec la tour de garde qui a servi contre les français, eh oui, ici il y a un jour férié pour une invasion française repoussée dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai fini par apprendre que c’était le frère que Bonaparte avait mis sur le trône d’Espagne (si vous avez lu Hornblower ça devrait revenir) qui a tenté l’invasion.

Et sinon, j’ai beaucoup marché dans la ville, mais je n’ai rien visité de spécial. Ah si, je suis allé voir le musée de la technologie qui est très intéressant, avec un bon reportage réalisé par une expédition qui est montée en haut du mont Everest. Mais ça ne vaut quand même pas La Villette. Je suis aussi allé à Veracruz (la ville), mais c’était pour le carnaval, et à part ça je n’ai pas vu grand chose. Le carnaval était génial, avec plein de musique et de soleil. Et je suis allé voir celui de Xalapa où j’ai dansé comme un fou, et me suis vraiment super bien amusé pendant trois jours.

Hola antes que nada, yo soy Osiris Annuar Ramírez Marín dode que llevó Alexis aquí a Xalapa me cae muy bien, es una persona muy buena…

Voici un ami de ma classe vraiment sympa. Il vous remercie de m’avoir envoyé au Mexique et vous dit que vous serrez toujours les bienvenus dans son humble maison et qu’il espère un jour aller me rendre visiter en France. Il s’appelle Osiris comme le dieu égyptien.

Ah oui, je pense avoir légèrement oublié de présenter la famille et la maison. Ma famille d’accueil est donc vraiment sympa. Les parents Jorge et Marie Juth (je ne suis pas sûr de l’écriture) ont plutôt l’âge de papa (ou encore un peu plus âgés). Ils sont très religieux et sont même directeur d’un mouvement religieux d’aide aux familles. Mais ils sont très sympas et ne m’ont jamais obligé à faire avec eux quoi que ce soit en rapport avec la religion. Je rigole beaucoup avec eux, et, comme les autres Mexicains, ils sont plutôt fêtards – il arrive souvent que leurs amis viennent jusqu’à minuit ou plus pour jouer aux cartes. Ensuite, il y a Martha, ma « soeur » qui est prof de français, je m’entends aussi super bien avec elle et on se marre bien ensemble, elle m’aide pour tout ce dont j’ai besoin – ses passions ce sont de les puzzles et les casse-têtes. Et il y a le « frère », Jorge (comme le père) – lui, fait une école de tourisme pour travailler dans un hôtel ou quelque chose comme ça, il passe son temps chez sa copine ou devant sa console, je m’entends aussi très bien avec lui et on joue souvent à la console ensemble, il adore aussi le football américain et il est entraîneur de l’équipe de Xalapa. L’autre « frère », José (frère jumeau de Martha), vit à Monterey en tant que joueur professionnel de foot américain, et je ne l’ai donc vu qu’en photo. Et il y a un gros chien énorme (dont je ne me souviens jamais du nom) et qui est le plus cool – il n’aboie pas, ne mord pas et adore être caressé, mais, le pauvre, il vit dans une espèce de cage, dans sa pisse et sa merde, et la famille ne s’en occupe pas tellement.

La maison, elle, est très poussiéreuse et paraît un peu vieille, mais elle est assez grande. Il y a un étage, plus la terrasse du toit, et une autre terrasse au premier étage. Elle est bourrée de petits trucs de partout et il y a une grande télé qui ne marche pas bien et que le père, qui ne travaille plus, passe son temps à regarder. Il y a une petite salle pour l’ordi et deux chiottes. Chacun a sa chambre. Et voilà, c’est à peu près tout.

Voilà, voilà. J’ai encore plein de choses à dire, mais elles ne viennent pas à l’esprit et il faut que j’en garde un peu pour la prochaine lettre, car là je crois bien avoir atomisé les records de longueur de lettre. Mais faut dire que ça fait aussi deux mois que j’avais rien écrit. Voilà, j’espère donc que cette lettre satisfera tout le monde.

Alexis, 5 mois aux USA et 5 mois au Mexique.

Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°39