Willem, participant au séjour d’une année scolaire à l’étranger a choisi de partir vers un pays méconnu et lointain. Il nous raconte ses 4 premiers jeudis en Mongolie.
Jeudi 21 août.
C’est le jour de mon arrivée en Mongolie. Je viens y vivre une année. Je suis à bord d’un avion russe d’Aéroflot, un Tupolev 154. Je me réveille. Je discute avec les gens autour de moi. L’avion amorce sa descente, on aperçoit les montagnes, les troupeaux, les yourtes. L’avion se place face à la piste et atterrit. Sur le tarmac il y a de vieux coucous à hélices de la compagnie mongole MIAT, de vieux hélicoptères de l’armée – ils sont tout rouillés – et d’autres merveilles aéronautiques, dignes de figurer au musée. Un bus vient prendre les voyageurs à la sortie de l’avion. Je récupère mes bagages et mon père d’accueil, Gantumur, vient à ma rencontre. Lhagva, ma mère, et Sunderja, ma petite sœur, nous attendent sur le parking. Le parking de l’aéroport est à peine plus grand qu’un supermarché. Nous roulons vers la Capitale. On croise quelques voitures japonaises flambant neuves, signe de la réussite économique de leurs conducteurs, et puis de vieilles Lada militaires recyclées. On traverse le quartier de Buyant Ukha, le quartier pauvre de la ville : c’est une yourtville où s’entassent les nouveaux arrivants. On passe devant une centrale électrique et puis on rejoint Enkh Taivan, une des artères principales de la ville. On prend un chemin de terre entre deux palissades et nous arrivons dans mon quartier. L’appartement est un trois-pièces avec salle de bains. Il ressemble à n’importe quel H.L.M. français. Après avoir mangé un peu, nous allons au bureau de mon père – il est directeur d’une entreprise générale de messagerie. Nous croisons de nombreux bus sur lesquels est écrit : « développement coopération Mongolia-Japan ». Le long de la route, il y a des immeubles en construction pour nouveaux riches – ils sont tout en brique. Nous passons devant le marché noir d’Ulaan Baatar – il y a foule, plein de marchands de laine, de fruits, de légumes, de produits nettoyants…
Jeudi 28 août.
Le matin, nous allons chercher mon petit frère, Nyamtseren, à l’hôpital. Après, nous visitons le muséum d’histoire naturelle, avec son dinosaure géant et sa collection d’animaux empaillés. L’après-midi, je vais sur le terrain de sport, courir avec mes copains Ankhbayar (champion de Mongolie de sprint) et Munkhbayar. C’est le père d’Ankhbayar qui nous entraîne : il est prof d’athlétisme.
Jeudi 4 septembre.
Quatrième jour de classe. Le matin je fais mes devoirs : je rame. L’après-midi ce sont les cours (voir page 6). Le professeur entre dans la classe, les élèves se lèvent, il dit : « Comment ça va ? » « Bien ». « Asseyez-vous ! » Il y a 5 à 6 cours de 55 minutes par jour. L’ambiance est bonne, les profs sont sympas. Les élèves portent une chemise blanche. Moi j’ai un costume, comme mon petit frère. Le soir en rentrant, je découvre ma petite sœur avec le crâne rasé. C’est son anniversaire, elle a trois ans. Je remarquerai le lendemain qu’il y a beaucoup d’autres gamins au crâne rasé dans le quartier.
Jeudi 11 septembre.
Aujourd’hui, je crois qu’il ne s’est rien passé de particulier.
Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°38