Noces d’argent
PIE en France, ASSE aux États-Unis. Une association à but non lucratif d’un côté, une « Non Profit Organization » de l’autre. Un même objectif : permettre à des adolescents de vivre une année scolaire à l’étranger. Des valeurs communes : travailler en dehors de toute considération politique, ethnique ou confessionnelle – s’en tenir à la notion d’accueil bénévole – favoriser autant que faire se peut le dialogue. Une constance dans les relations basée sur la confiance, l’indépendance, la compréhension mutuelle des intérêts et des contraintes de l’autre. Ces deux structures sont totalement indépendantes. La chose est plutôt rare dans la profession – elle donne toute sa valeur à l’attelage : connaissance du contexte, présence et influence dans le pays d’accueil, réactivité, dynamique. Mais elle impose en retour une grande rigueur et une grande écoute : compréhension des particularités culturelles – ajustements des politiques – échanges… Quelques exemples : ASSE a toujours tenu compte de la spécificité de l’école française (faible niveau en langue, exigence des professeurs – bulletins et commentaires – réticence longtemps prononcée à l’égard de ces échanges…) et a veillé à apporter son soutien à des jeunes qui le méritaient, mais qui semblaient condamnés par leur inadaptation à l’école française. PIE, de son côté, a tenu compte de la difficulté des jeunes américains à s’adapter à notre système.
PIE et ASSE ont, à l’évidence, travaillé main dans la main – ailleurs – chez leurs confrères -, les organismes s’en remettent généralement aux décisions et aux directives de l’organisme central (le plus souvent un organisme américain). PIE et ASSE ont, quant à eux, avancé sur un pied d’égalité. PIE a toujours eu son mot à dire. PIE a pu et su se faire entendre et son influence a été déterminante dans le bon développement de ces échanges. Une fois par an, et sans jamais faillir, nos organismes se réunissent pour mettre sur la table les problèmes, pour chercher des solutions, pour parler pédagogie, projets, le tout sans se perdre dans des luttes de pouvoir ou des stratagèmes politiques qui font parfois tant de mal à notre profession.
PIE et ASSE ont traversé des périodes fastes… et des périodes plus difficiles : hier la hausse du dollar (1985), la guerre du Golf (1991), le 11 sept. et ses suites… aujourd’hui la difficulté à inscrire les jeunes dans des écoles américaines – difficulté rendue plus prégnante par la crise économique. Et demain ?… Gageons que la bonne entente entre nos deux organismes permettra de gérer au mieux ces nouveaux obstacles.
En 25 ans de « vie commune », PIE et ASSE ont permis à plus de 6 000 jeunes de partir, et à autant de familles d’accueillir. Trois Quatorze tenait à saluer cette performance, fruit d’un quart de siècle de partenariat loyal et prolifique. Notre journal le fait à sa façon, en publiant notamment le portrait de Bill Gustafson, le directeur d’ASSE.
Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°49