L’APB (Admission Post Bac) est cette plateforme qui permet aux lycéens d’accéder à l’enseignement supérieur. Contestée dès sa création pour son approche déshumanisante et pour le manque de transparence de son algorithme, confrontée l’an dernier à des dysfonctionnements techniques majeurs, cette procédure laisse, en ce mois de juillet, quelques 87 000 étudiants « sur le carreau ». Maxime est l’un d’entre eux. À moins de deux mois de la rentrée, il n’avait pas reçu d’affectation. Mais il a trouvé, via PIE CAMPUS, la solution à son problème.
3.14 — À propos de la procédure APB, on parle, cette année, et unanimement, d’un «immense gâchis». Au grand nombre de candidats qui n’ont pas reçu d’affectation, s’ajoute la question du tirage au sort qui aboutit à des affectations qui frisent l’absurde. Il semble, Maxime que tu aies été victime de ce «gâchis» ?
Maxime — Oui c’est clairement mon cas. J’ai été refusé au deux premières phases d’admission. La seconde fois mes trois premiers vœux ont été écartés et on m’a proposé le quatrième établissement que j’avais coché. Mais cet établissement ne correspondait ni à mon choix profond ni à mes attentes. Je visais une licence universitaire STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives…) et on me proposait une autre voie. En gros, j’étais évincé de ma filière. Il n’était pas question d’accepter. Les sciences de l’éducation m’intéressaient aussi mais il n’y avait aucune ouverture de ce côté-là.
3.14 — Tu as donc dû refuser ce quatrième choix, lequel ne correspondait pas du tout à tes orientations?
Maxime — Oui. Et un refus ne me laissait aucune chance d’être admis dans la troisième phase.
3.14 — Tu sais qu’une phase de procédure complémentaire d’admission a été mise en place en septembre, et qu’elle offre de nouvelles possibilités. Il s’agit d’une sorte de rattrapage.
Maxime — À propos de cette nouvelle procédure, on nous parle de «seconde chance»… C’est le grand bazar. Sincèrement, je n’ai plus aucune confiance dans ce système. Tout cela me paraît tout à fait aléatoire. Et, personnellement, je n’ai aucune envie de jouer mon avenir aux dés.
3.14 — Quand tu as appris, début juillet, que tes premiers choix étaient rejetés, quelle a été ta réaction?
Maxime — C’était dur. On voit soudain tout son projet qui tombe à l’eau et l’avenir qui s’obscurcit. Je me retrouvais sans solution, sans visibilité. Un tel refus équivalait non seulement à une impasse à court terme (l’année à venir est compromise), mais surtout à un bouleversement de mon projet professionnel et même à mon projet de vie.
3.14 — Une fois le choc encaissé, comment as–tu réagi?
Maxime — J’étais un peu en colère. J’ai parlé de mon problème et de ce que j’estimais être une injustice à tout le monde. Mes parents ont fait de même. Et c’est comme ça qu’une solution s’est présentée. Un ami de mes parents nous a parlé de son fils qui s’était inscrit peu de temps auparavant dans une université américaine, via une association française. Mon premier réflexe (et le premier réflexe de mes parents) ça a été de me dire : « Les études aux USA, c’est trop cher… », « C’est pas pour moi… » et de toute façon « C’est trop tard ». Mais ils nous ont expliqué que leur fils rejoignait une université dans le Wisconsin pour moins de 14 000 euros pour l’année et que cette somme comprenait tout : les cours, le logement, les repas…
3.14 — Vous n’y avez pas cru en fait?
Maxime — Tout à fait. Mais on a vite été voir sur le site de PIE (le programme s’appelle PIE CAMPUS). C’était difficile à croire, mais honnêtement tout collait. J’ai joint PIE et j’ai compris : 1°/ que je pouvais suivre des études dans les sciences du sport, 2°/ que le budget n’était guère plus élevé que ce que j’avais prévu en France (puisque dans la meilleure option, la fac que j’avais choisiem’obligeait à prendre un logement…), et 3°/ que je pouvais entamer mon cycle d’études par une formation en anglais pour me mettre au niveau.
3.14 — Et qu’as-tu fais alors?
Maxime — J’ai passé deux jours à tout lire, à me renseigner. Mes parents pouvaient m’aider. Dans la mesure où ils étaient d’accord, je n’avais plus qu’à foncer.
3.14 — Mais tu perdais tout de même une année?
Maxime — Non même pas. L’association m’a expliqué qu’aux Etats-Unis, le système universitaire était structuré en semestres et que l’on pouvait entamer ses études en janvier ou en août, indifféremment. En m’inscrivant avant le mois d’octobre, je pouvais partir en janvier 2018. Autant dire demain.
3.14 — Comment expliquer que le budget ne soit pas plus élevé?
Maxime — On bénéficie des aides financières spécifiques consacrées par les universités américaines aux étudiants étrangers. Or les universités sont actuellement à la recherche d’étudiants européens. C’est assez bien expliqué sur le site de PIE. C’est l’association qui assure le lien entre les étudiants français et les campus américains et qui nous permet de nous inscrire. Ils connaissent très bien le sujet.
3.14 — As-tu envisagé que tu puisses échouer ? que les études là-bas ne te conviennent pas ? que la culture ne te plaise pas ? que tu ne t’adaptes pas au campus ?
Maxime — C’est l’aspect le plus étonnant du système. Je peux très bien envisager de partir seulement un semestre (et si je ne m’adapte pas, je rentre en France, avec une bonne pratique de l’anglais), soit décider de faire tout mon cursus là-bas et de revenir diplômé. La bourse que me donne l’université reste valable sur toute la durée du cursus, soit 4 ans.
3.14 — Que vas-tu étudier exactement là-bas ?
Maxime — Tout ce qui touche aux sciences du sport, et également au business du sport. et aux sciences de l’éducation. Il y a là-bas, si j’ai bien compris, la possibilité d’étudier plusieurs domaines en même temps et de se spécialiser au fur et à mesure de ses études. On peut aussi pousser dans un ou deux domaines prioritaires et complémentaires. L’ami par lequel j’ai connu le système, est pour sa part inscrit en business et en communication (création web).
3.14 — Comment envisages-tu la suite maintenant?
Maxime — Pourquoi ne pas rester 4 ans et revenir diplômé d’une fac américaine! Je sais que dans mon domaine, un diplôme américain (équivalent d’un Master 1 ou 2) est très coté et qu’il ouvre la porte à plein de métiers en France ou ailleurs. Ce que je sais c’est qu’il y a dix jours, j’étais au fond du trou et que soudain j’ai l’impression de rêver… et que ce rêve va se concrétiser. Pour le reste, on verra ce que l’avenir me réserve. Mais pour l’instant j’ai retrouvé la motivation.