CHAQUE ANNÉE, ENTRE 1997 ET 2008, un donateur anonyme a offert à un adolescent le séjour proposé et organisé par PIE. Douze jeunes ont ainsi pu tenter l’aventure de l’année scolaire à l’étranger. Sans cette bourse totale, aucun d’eux n’aurait eu les ressources financières pour envisager un tel départ. Trois Quatorze a tenu à saluer ce geste unique, en retrouvant les douze bénéficiaires de cette bourse, en les interrogeant sur la portée de leur séjour et sur leur parcours depuis leur retour.
Comment as-tu connu PIE ?
Par le bouche à oreille. Quelqu’un m’a parlé de l’association. J’ai pris l’initiative d’appeler le numéro inscrit en dernière page de la brochure. Je suis tombée sur Danièle Charamat. On a discuté du programme.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
J’ai toujours voulu voyager. Mon père était dans la Marine Nationale et quand j’étais petite, recevoir des cartes me faisait rêver. J’avais surtout une vraie passion pour les langues, je souhaitais devenir bilingue. Ajoutons à cela le stress de l’école, la pression du bac : j’étais en « Première littéraire » et j’avais besoin de sortir de ce cadre.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Jamais, je dis bien « jamais » je n’aurais pu partir sans cette bourse. La rencontre avec Danièle a été déterminante. Elle m’a rapidement donné confiance. Elle a prouvé à ma famille que tout cela était viable. J’étais si emballée et si enthousiaste qu’il n’était même plus concevable pour moi de ne pas partir. Mais il y avait un gros problème : le coût. Ma mère, qui avait élevé trois enfants et travaillait dur, connaissait de grandes difficultés. Impossible pour elle d’assumer un tel truc. Ce n’était pas faute de vouloir, c’était faute de pouvoir. Mon rêve s’est donc envolé, emportant mes espoirs et mes aspirations. C’est alors que ma déléguée m’a parlé de cette bourse et a décidé de proposer mon dossier. Je lui serai toujours reconnaissante. Quand elle m’a annoncé la bonne nouvelle, j’ai eu du mal à y croire. Je me suis dit alors que j’avais une bonne étoile.
Un moment fort de ton année
Il y en a beaucoup. J’en retiens deux : le soutien que m’ont apporté ma famille d’accueil, ma déléguée américaine et tout mon entourage américain à la suite de l’annonce d’un drame familial en France. Je n’oublierai jamais. Et puis mon bonheur et ma fierté à la remise de la « graduation ». Ce diplôme venait saluer tous mes efforts. J’avais même la meilleure performance dans certaines « Classes ».
Ton parcours depuis ton retour
Bac Littéraire, puis fac de lettres à Nantes. J’ai eu mon DEUG. Je rêvais de repartir. Après avoir retrouvé mon ancien copain anglais, j’ai choisi de partir vivre à Milton Keynes. Là j’ai refait ma vie à zéro… L’adaptation a pris du temps et m’a demandé beaucoup d’efforts. Mais mon aisance en anglais m’a aidée. J’ai commencé une carrière en informatique. Aujourd’hui je travaille chez IBM en tant que responsable spécialiste software.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas partie ?
Comment savoir ? Ce qui est sûr, c’est que je n’aurais pas autant vécu et autant appris, et que je n’aurais jamais rencontré autant de gens et que je ne serais pas arrivée où j’en suis arrivée aujourd’hui.
Un message adressé au donateur
Merci, merci et merci. Ce séjour a changé ma vie. Aucun message ne sera assez fort pour exprimer ma gratitude. Ce geste d’une grande générosité m’a aidée à réaliser et à comprendre beaucoup de choses, et m’aide aujourd’hui encore à garder la foi dans les gens, à voir en eux ce qu’il y a de bon.
Ta devise
Rien n’est impossible.La vie est courte, alors il ne faut pas attendre pour faire ce que l’on a à faire et dire ce que l’on a à dire.
Comment as-tu connu PIE ?
À l’occasion d’une présentation faite dans mon lycée par la déléguée régionale de l’association.
Pourquoi ce projet à l’étranger ? Envie de découvrir de nouvelles contrées. Besoin d’apprendre une langue. J’ai pensé à mon avenir professionnel. Je savais ce que je voulais, instinctivement.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ? Je n’ai pratiquement plus de souvenirs. Comme si ma vie avait véritablement commencé à ce moment-là.
Un moment fort de ton année Je ne suis pas sentimentale. Je ne retiens pas d’événements mais plutôt des acquis : expérience, débloquages, acquisition de réflexes pratiques, « débrouille »…
Ton parcours depuis ton retour Maîtrise d’anglais puis « Business & Development ». J’ai énormément déménagé, bougé. Aujourd’hui je vis en Suisse, à Genève. Je fais de la recherche et du management de projets sur les réformes économiques et politiques dans le monde arabe. D’une façon générale et même si ça m’a pris du temps, je crois que je suis parvenue exactement à ce que je voulais… alors tout va bien !
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas partie ? Je serais devenue conseillère financière du bureau de poste de ma petite ville natale.
Un message adressé au donateur Je ne pense pas qu’il attende quoi ce soit.
Ta devise Tout est question d’équilibre.
Comment as-tu connu PIE ?
En fouinant. J’ai fait le tour des organisateurs. J’ai choisi une structure qui ne paraissait pas être là simplement pour se faire de l’argent.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
C’était juste avant le bac. Les copains et les copines parlaient de la fac, d’indépendance, de vie étudiante. Moi je voulais faire ma vie ailleurs, si possible dans un pays qui inspire la curiosité, qui donne envie. Mon idée… c’était même de ne jamais revenir. J’avais un petit avantage, parce que j’avais sauté le CE1.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Je pouvais « consommer » cette année. Je m’étais mis dans la tête de l’utiliser pour faire un truc qui serait un déclic dans ma vie, un truc génial. J’ai choisi cette option. J’avais monté mon dossier toute seule : photocopies, courriers, présentation, formulaire, avec l’espoir que mes efforts paieraient. Je n’ai jamais baissé les bras. À l’école, dans ma famille, au boulot… on m’a toujours qualifiée de « débrouillarde ». S’il y a un truc impossible à obtenir c’est à moi qu’on s’adresse, c’est toujours pour ma pomme. Et bien, sur ce coup-là, cela m’a été utile : je suis arrivée à mes fins. Mais l’aboutissement de ce projet est le fruit d’un binôme : d’un côté, mes efforts, et de l’autre, la générosité d’un donateur. Car une personne a payé tout ça. Une belle petite somme en plus… Une somme qui n’était certainement pas à la portée de tout le monde, en tout cas pas de ma famille (parce que si, à ma naissance, la fée « Ténacité » s’est penchée sur mon berceau, la fée « Compte en banque » n’en n’a pas fait autant). La leçon à tirer de tout cela c’est que la réussite n’est pas un trait de caractère. Elle résulte de la combinaison entre aspirations, volonté… et générosité de certains individus, prêts à donner pour le bonheur d’autrui. Une belle leçon de vie donc, qui donne confiance dans l’être humain.
Un moment fort de ton année.
Une anecdote : quand Mrs. Helms m’a sortie de son cours parce que je défendais la France, patrie des droits de l’homme, qui avait aboli la peine de mort depuis des années !
Ton parcours depuis ton retour
J’ai suivi un cursus de Géographe à l’Université de St.-Etienne. Puis je me suis tournée vers l’enseignement. Il était vital pour moi de transmettre à mon tour : un plaisir d’avoir pu rendre certains jeunes un peu plus curieux de ce qui se passe. Cinq années d’enseignement dans ma région d’origine, puis j’ai repris mes études, l’an dernier, à Grenoble. Quelques mois de formation, quelques belles rencontres et quelques kilomètres plus loin… Je vis maintenant en Lorraine, où j’oeuvre pour le devenir du territoire transfontalier entre la Belgique et le Luxembourg. En tant que géographe, je suis chargée d’études spécialisées dans les questions de mobilité au sein de l’agence d’urbanisme Lorraine/Nord. J’estime avoir franchi une étape de plus.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas partie ?
Je n’avais pas de plan B à l’époque. Mais il y avait plein de possibilités : fac d’anglais pour enseigner les langues étrangères, médecine pour sauver des vies, art du spectacle…
Un message adressé au donateur
Ce n’est pas le fait qu’il m’ait permis de partir qui est marquant. Ce qui est marquant, c’est le geste en luimême, le don de soi, le sens du partage et de la générosité. Il a comblé une brèche et m’a permis d’aller de l’avant, de rêver. Moi je n’ai jamais baissé les bras, mais mon donateur, lui, m’a autorisée à lever la tête.
Ta devise
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
Comment as-tu connu PIE ?
Par hasard, grâce à une affichette. Il était question d’immersion totale et les destinations étaient très intéressantes. Alors j’ai renvoyé le coupon…
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
J’avais ce projet en tête depuis quelques temps, encouragée que j’étais par la petite amie de mon frère qui avait été scolarisée sur le long terme à l’étranger. J’avais essayé de partir via le lycée français de Tokyo, mais comme je n’avais pas de parents sur place, ils me demandaient des frais monstrueux. De façon plus générale, je me sentais un peu enfermée, j’avais envie de voir la vie sous d’autres cieux et j’avais un vrai amour pour le Japon.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Sans cette bourse je n’aurais tout simplement pas participé au programme. Or cette année au Japon a largement orienté la suite : mes études (ethnologie) puis, plus tard, une autre année d’études à l’étranger.
Un moment fort de ton année
Quand je suis arrivée dans ma famille d’accueil, on m’a vite initiée à la nourriture locale. J’ai découvert alors les « Umeboshi » (genre de prunes, mises en saumure et consommées telles quelles ou avec du riz blanc). Passé le premier choc, j’ai apprécié cette spécialité. Un jour, en rentrant du lycée, je tombe sur ma grand-mère qui me dit : « C’est toi qui manges mes prunes dans le bocal ? » Confuse, je bafouille un « Oui » et commence à me confondre en excuses. Ma grand-mère éclate de rire, puis elle m’avoue qu’elle est ravie de voir que, moi, la petite française, j’apprécie ses prunes et que je suis la seule à en manger. Elle avait les larmes aux yeux. Cela a été le début d’une belle complicité.
Ton parcours depuis ton retour
Bac. Études de sciences humaines à l’université. Puis je suis repartie pour une année d’études à Bangkok. J’ai ensuite bossé en bibliothèque. Comme beaucoup de jeunes diplômés, j’ai connu le chômage, alors j’ai travaillé comme bénévole à la Croix Rouge, en Vestiboutique, à l’apprentissage du français comme langue étrangère, comme formatrice « Initiation aux Premiers Secours »… Et depuis deux ans, je suis secrétaire à la faculté de Médecine de Montpellier.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas partie ?
J’aurais essayé de partir plus tard en tant qu’étudiante. Mais l’expérience n’aurait pas été la même (implication, apprentissage du japonais…)
Un message adressé au donateur
Merci, merci encore, et encore merci. Je ne pourrai jamais le dire suffisamment. Ce que vous avez fait pour moi était un geste magnifique.
Ta devise
« Demander c’est avoir honte un jour, ne pas demander c’est avoir honte toujours. » Cette devise est pour moi un encouragement à la curiosité et à l’apprentissage.
Comment as-tu connu PIE ?
Je n’avais qu’un projet en tête : partir aux USA. J’ai voulu organiser mon voyage tout seul. Mais à mon âge et sans moyens, j’ai vite compris que cela allait être difficile. J’habitais à la campagne, il n’y avait pas internet… et personne ne me prenait au sérieux. Je ne savais même pas qu’il y avait des organismes qui s’occupaient de ça. Tout a changé le jour où j’ai croisé la mère d’accueil d’une élève allemande de mon lycée !
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
L’anglais, la culture américaine, l’idée de l’immersion totale… et même si ce n’était pas la motivation première, une situation familiale pas très simple à l’époque. Je rêvais d’ailleurs.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Sans elle, c’est simple, je ne serais pas parti. Le peu d’économies que j’avais réussi à réaliser m’ont permis de couvrir mes dépenses sur place.
Un moment fort de ton année.
C’était un mardi… un certain 11 septembre. J’étais en cours d’Histoire quand le proviseur a annoncé via les haut-parleurs qu’un avion venait de s’écraser. Sur le coup je n’ai pas vraiment compris, mais j’ai saisi que quelque chose ne tournait pas rond ! La suite vous connaissez. Il y a eu aussi les Jeux Olympiques de Salt Lake City : le passage de la flamme devant mon lycée, la cérémonie d’ouverture, les matchs de hockey, les rencontres avec les athlètes et les journalistes…
Ton parcours depuis ton retour
Bac en classe européenne. DEUG en droit et en Langues Approfondies. Master II de droit en partenariat avec l’ESSEC. Stage à la direction d’Air France avec embauche à la clé.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas parti ?
J’aurais été triste. Mais je serais tout de même parti… certainement par un autre biais. Je parlerais moins bien anglais, j’imagine.
Un message adressé au donateur
C’est vous qui avez rendu tout cela possible. Ce séjour a été une étape déterminante. C’est grâce à ce séjour que j’ai grandi, que je me suis construit, que j’ai fait des rencontres inoubliables, que j’ai tissé des liens très forts et toujours vivaces, avec ma famille d’accueil notamment. D’un point de vue scolaire et professionnel, ce séjour a été — et reste — un atout. Ma gratitude est impérissable.
Ta devise
« Where there is a will, there is a way. »
Comment as-tu connu PIE ?
J’ai vu une affichette dans mon lycée. Le soir, j’ai dit à mon père : « Papa, je veux partir ! » Il m’a répondu : « C’est une bonne idée. » Alors j’ai appelé PIE.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
Partir à l’aventure, parler anglais,découvrir un autre univers.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Ma mère ne voulait pas que je parte et mes parents n’avaient vraiment pas les moyens. Si j’ai pu réaliser mon projet, c’est grâce au soutien de mon père, grâce au soutien de PIE (mes déléguées Dominique et Liza) et grâce surtout à cette bourse. Le jour où je l’ai obtenue, j’étais euphorique.
Un moment fort de ton année
J’ai changé de famille au mois de novembre. Or, la famille qui m’a accueillie avait prévu de longue date de s’absenter à Noël. J’ai donc passé les fêtes chez des amis à eux, des gens que je ne connaissais pas. J’avais l’impression d’être abandonnée. J’appréhendais un peu. Et le jour de Noël est arrivé… Sous le sapin, il y avait des montagnes de cadeaux. Quand j’ai réalisé que la plus haute montagne m’était destinée, que tous ces gens que je ne connaissais pas — voisins, amis des voisins — avaient pensé à moi, je me suis retrouvée émue aux larmes. Je n’étais pas une inconnue, pas une intruse. Je faisais partie du pays, de la famille.
Ton parcours depuis ton retour
En revenant je ne voulais pas retourner en terminale. Alors j’ai entamé une formation de serveuse à l’autre bout de la France. Puis j’ai repris mes études. Sans baccalauréat, j’ai réussi à intégrer la fac de Nancy, en droit d’abord, puis au second semestre en LCE d’anglais. Aujourd’hui je vis à Montpellier, je suis en seconde année BTS de gestion PME/PMI, et je travaille en alternance dans une école d’infographie.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas partie ?
Je serais certainement partie plus tard. Peut-être en Erasmus. Mais cela n’aurait pas eu la même saveur. Je ne serais pas partie aux USA. Et si j’étais partie après avoir économisé des mois, je ne serais certainement pas partie dans le même cadre et je n’aurais jamais trouvé ce que j’ai trouvé en partant avec PIE. Les choses ne seraient donc pas les mêmes aujourd’hui.
Un message adressé au donateur
Donateur anonyme, je pense à vous parfois, je trouve merveilleux ce que vous faites. « Make the impossible possible. » Vous donnez un billet de loterie gagnant à des inconnus. Vous changez les vies.
Ta devise
C’est une citation de Nietzsche : « Il faut avoir un chaos en soi-même pour accoucher d’une étoile qui danse. »
Comment as-tu connu PIE ?
La fille d’amis de mes parents était partie en Chine avec PIE.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
J’avais envie de m’investir dans quelque chose qui ait du sens. Je voulais m’éloigner de la monotonie de ma vie de lycéen de seconde, de me mettre à l’épreuve, de quitter mon quotidien, de voir du pays.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Mes parents n’avaient absolument pas les moyens de financer un tel séjour.
Un moment fort de ton année
La compétition de patins à glaces à laquelle j’ai participé avec mon petit frère d’accueil. Nous sommes partis à 200 kms d’Oulaan Bator. La steppe était enneigée, les gens se déplaçaient tous à cheval ou à moto. Il faisait – 26°C, le ciel était bleu, c’était magnifique. À Bulgan, nous étions logés dans l’internat du collège. Là j’ai rencontré un copain avec qui j’ai correspondu plusieurs années. Côté compétition, j’avais été désastreux mais j’ai tout de même ramené le prix du participant qui venait de la région la plus lointaine. J’ai été interviewé par la télé locale (c’est l’époque où je commençais à me débrouiller en mongol, où je pouvais avoir de vraies discussions mais où je m’embrouillais encore pas mal). Aujourd’hui, j’aimerais bien revoir la bande de l’interview !
Ton parcours depuis ton retour
Bac, puis Prépa Littéraire aux Grandes écoles (à l’internat de Brest) : dur mais enrichissant (pendant ce temps, ma famille a accueilli Zack, un jeune Mexicain). Je fais maintenant des études d’Histoire à la fac de Leipzig, en Allemagne. Là-bas, je peux suivre des cours de mongol. Je suis retourné plusieurs fois en Mongolie (dont 2 mois en 2008), J’ai beaucoup utilisé mes connaissances en mongol pour venir en aide aux demandeurs d’asile ou aux sans-papiers. J’ai été pas mal sollicité comme traducteur.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas parti ?
J’aurais peut-être fait de l’histoire mais sûrement pas de « Prépa ». Je pense que je serais moins épanoui, que mon histoire personnelle serait moins riche, et que j’aurais, par conséquent, moins de choses à apporter à mon entourage. Le fait de parler mongol m’aide énormément. C’est un atout majeur ; ça peut faire sourire, mais pourtant, je peux vous assurer que s’il est très profitable de parler anglais, il est encore plus profitable de maîtriser une langue rare.
Un message adressé au donateur
Je n’ai pas trop eu le temps de lui exprimer ma gratitude et ma reconnaissance. Je m’en veux un peu de m’être montré aussi égoïste. Je dirai que c’est par lui que tout a commencé. Je suis sûr d’une chose c’est que je lui dédierai le récit de mes aventures mongoles, le jour où je les publierai.
Ta devise
Ne jamais se laisser abattre.
Comment as-tu connu PIE ?
Par le biais d’amis de mes parents.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
C’était mon rêve.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Le coût était trop important pour mes parents. Sans la bourse je ne serais pas partie.
Un moment fort de ton année.
Le départ pour la France (autrement dit le retour, les adieux) : ce fut déchirant. Les Etats-Unis étaient devenus mon pays.
Ton parcours depuis ton retour
J’ai repris mes études là où je les avais laissées : Bac littéraire, lycée hôtelier à Bordeaux. Aujourd’hui, je suis serveuse dans un restaurant.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas partie ?
Je serais partie de toute façon. J’aurais tout mis en oeuvre pour ça.
Un message adressé au donateur
Merci, merci, merci. Que dire d’autre ? Merci pour votre générosité. Sachez que je compte aller vivre là-bas, aux USA.
Ta devise
Les souvenirs ne meurent jamais.
Comment as-tu connu PIE ?
Sur un salon étudiant. J’y ai rencontré d’anciens participants ainsi qu’une responsable du programme.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
J’ai toujours eu un esprit plutôt aventurier, et une tenace envie de découvertes et d’ailleurs. J’avais le sentiment — j’éprouve toujours ce sentiment d’ailleurs — que ce sont les rencontres avec les gens qui m’enrichiraient plus que tout. Je voulais donc faire de nouvelles rencontres tout en côtoyant une nouvelle culture.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Je me rappelle encore de ma frustration quand j’ai pris connaissance du coût d’une année scolaire à l’étranger. Sans cette bourse, un départ avec PIE était absolument irréalisable !
Un moment fort de ton année
La cérémonie de remise des diplômes en fin d’année. On est tous ensemble, on se prépare à la remise des diplômes, certains sont souriants, d’autres anxieux, d’autres peaufinent leur speech. On se dirige tous ensemble vers le stade où a lieu la cérémonie. Les gradins du stade sont remplis, tous les parents, toutes les familles sont là. Je discute avec mes amis, on se remémore plein de choses, et on se rend compte que cette année a été extraordinaire pour nous tous et surtout que c’est, d’une certaine manière, la fin de quelque chose pour chacun d’entre nous… Ce jour-là, j’étais très ému. J’ai réalisé alors que je n’allais pas tarder à rentrer en France et que tous ces gens qui m’entouraient allaient prendre des trajets différents.
Ton parcours depuis ton retour
Première année en LEA (langues étrangères appliquées) à la fac en France, puis une seconde année en Bavière, en Allemagne, par l’intermédiaire du programme Erasmus. Là, je reviens d’une troisième année que j’ai passée à étudier à Salzburg, en Autriche. Je suis donc pour l’instant titulaire d’une licence.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas parti ?
Je nourrirais le rêve de partir. Je serais toujours aussi curieux, je crois.
Un message adressé au donateur
Ce donateur anonyme m’inspire le respect. J’ai un sentiment très profond de gratitude et de reconnaissance envers lui. Il m’a permis de réaliser un rêve incroyable. Son aide financière a non seulement été déterminante, mais m’a également déterminé à essayer d’être le meilleur « ambassadeur » possible à l’étranger. Il m’a permis de continuer à espérer, à croire que tout était réalisable. Il m’a mis en selle. Monsieur, Madame, je vous remercie du plus profond de mon coeur.
Ta devise ?
Profiter de chaque jour, qui est déjà bien trop court !
Comment as-tu connu PIE ?
J’ai connu le programme par le biais d’Amy, une américaine venue passer une année en France via PIE.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
J’entendais Amy parler avec ses amis ou sa famille au téléphone et j’ai eu envie de tout comprendre. Et puis, Sophie Sorba, sa maman d’accueil m’a également motivée. Elle me disait que j’avais le profil. Un jour que l’on discutait avec d’anciens participants elle m’a dit : « Un jour, ce sera toi qui seras assise à cette table et qui parleras de ton année. » Cela a fini de me convaincre.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
La question financière s’est révélée être le gros problème. La bourse a tout débloqué.
Un moment fort de ton année
C’était le jour de Noël. En partant à la messe avec mon grand-père, j’ai eu un vrai moment de faiblesse. J’ai pensé à mes parents. J’étais triste. Mon père d’accueil, avec qui le courant passait — et passe encore — très bien, m’a alors prise par le bras et m’a glissé à l’oreille : « On ne sera jamais ta vraie famille, on ne compte pas la remplacer, mais sache qu’ici aux Etats-Unis, tu auras toujours une famille. » J’ai su alors que j’étais — comme ils aiment encore à le dire— « Their French Daughter ».
Ton parcours depuis ton retour
Terminale, Bac, puis BTS de commerce international.
Qu’aurais-tu fait si tu n’étais pas partie ?
Je pense que je serais entrée dans la police car je voulais devenir commissaire.
Un message adressé au donateur
Sans vous, je n’aurais jamais pu réaliser cette expérience. Je vous suis infiniment reconnaissante.
Ta devise
Ne jamais perdre espoir.
Comment as-tu connu PIE ?
Sur un forum consacré au Japon.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
L’éducation à la française commençait à me fatiguer. J’avais besoin de changer d’air. J’ai comparé les organismes. PIE m’a paru plus sympa et en même temps plus apte à me fournir un cadre. Je n’avais pas d’idée précise du séjour que je souhaitais. Je me suis adaptée à ce qui se faisait (durée, accueil en famille…). J’avais décidé de prendre des cours de japonais parce que j’étais passionnée par cette culture mais je n’étais pas obnubilée par la langue et le pays. Plus que de partir au Japon, je voulais « partir » tout court.
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Ma mère était enthousiaste jusqu’à ce qu’elle connaîsse le coût du séjour. Mon père était au chômage. Il m’a dit que « ces milliers d’euros n’allaient pas tomber du ciel ! » Et j’ai eu cette bourse. Quelque part, ils sont tombés du ciel.
Ton parcours depuis ton retour
Au retour j’ai subi le choc culturel de plein front. Je n’étais plus habituée à l’alimentation française, les gens n’étaient pas aussi polis qu’au Japon, les rues n’étaient pas aussi propres. Alors j’ai décidé de repartir après avoir passé mon bac S. Je me suis accrochée pour l’avoir, avec comme seul objectif : le Japon. Cela peut paraître bête ou insensé, mais c’est cet objectif qui m’a permis de ne jamais craquer. J’ai donc eu le bac et je suis repartie. Mais il me faut attendre le mois de mars prochain pour recommencer mes études (car les années sco laires entre la France et le Japon sont décalées). Aujourd’hui, je suis inscrite dans une école de dessin à Shibuya (Tokyo). En attendant la rentrée, je travaille en tant qu’intérimaire en parallèle de mes études de japonais en autodidacte. Car je dois passer le JLPT2 (c’est un test d’aptitude en japonais requis pour travailler ou pour étudier au Japon).
Si tu n’étais pas partie ?
J’imagine que j’aurais tenté d’intégrer une école de vétérinaire ou fait une fac de psychologie. Ce que je sais c’est que je ne serais pas aussi mûre et que je n’aurais pas autant de recul, et certainement pas la même motivation pour étudier.
Un message adressé au donateur
Merci du fond du coeur. Je suis heureuse de savoir qu’il existe des gens si généreux. Mon rêve aurait pris fin sans son don. J’espère qu’un jour, ce sera à mon tour de permettre à un jeune de réaliser son rêve le plus cher.
Ta devise
Quand on veut, on peut ! Aujourd’hui, j’ai une grande détermination.
Comment as-tu connu PIE ?
Par une amie qui était partie avec PIE.
Pourquoi ce projet à l’étranger ?
Je voulais voir et vivre autre chose, sortir de mon quotidien français, découvrir d’autres modes de vie, faire une pause originale, et surtout devenir bilingue (j’adorais l’espagnol).
La bourse que tu as obtenue a-t-elle été déterminante ?
Je n’avais pas les ressources suffisantes.
Un moment fort de ton année
Les premiers jours au lycée… Tout le monde voulait me parler, et tout le monde me parlait en même temps. Je suscitais beaucoup d’intérêt et d’enthousiasme. C’était incroyable, et beau à voir.
Ton parcours depuis ton retour
J’ai d’abord tout fait pour revoir mes amis, ma famille. Ensuite j’ai trouvé un job d’été chez McDonald et puis j’ai intégré la fac de Rennes en section AES (administration économique et sociale).
Un message adressé au donateur
Sans lui je ne pouvais pas partir. Alors un grand merci, car ce fut une belle expérience dans ma vie. Une expérience qui m’a beaucoup apporté.
Ta devise
Profiter de la vie.