Un an maintenant qu’Arianne est partie. C’était le 20 août. Nous l’avons accompagnée à l’aéroport. On s’angoissait pour tout : la famille, la rentrée scolaire programmée trois jours plus tard : « Comment va-telle faire ? que va t-elle comprendre ? comment va-telle choisir les matières ? etc. » Eh bien… elle a tout géré, seule, pendant 10 mois. À croire qu’elle avait appris « Trois Quatorze » par coeur. Elle a tout fait comme prévu, comme écrit… à la lettre. Elle a suivi l’évolution classique, question moral et question langue ; elle a vécu le spleen de novembre, la bonne forme de janvier, et « à partir de mars, elle a senti que « c’était génial »… On s’est bien doutés de notre côté que c’était dur. Elle ne s’est jamais plainte, n’a jamais rien dit. On se demandait parfois ce que les « Oui, oui tout va bien » cachaient. Une fois seulement, elle a craqué ; c’était au téléphone, en novembre : grosses larmes, parents affolés… au secours PIE et Margaux. On ne tombe pas toujours dans la famille géniale. Là c’était « rien que des vieux », du chômage, de l’ennui aussi, le tout au fin fond de l’Ohio. Alors, au lycée, Ariane s’est donnée à fond dans les activités et est devenue « populaire ». Elle s’est fait rapidement une multitude d’ami(e)s : « Hello French Frite », « Hello Frenchie », « Hello “R“ ». Maintenant qu’elle est rentrée, elle se couche tard, histoire de garder le lien (nous parents, remercions aujourd’hui « Facebook » contre lequel nous avons tant pesté lorsqu’il s’agissait de s’épancher avec les copines françaises). Il reste maintenant les mauvais souvenirs (La famille : « Ah non, je ne veux pas retourner chez eux »), et les bons aussi : la série « Glee » par exemple (qu’elle regarde aujourd’hui en V.O., parce que « c’était exactement comme ça ! »).
Mère d’Arianne, Un an aux USA en 2010