Au départ, dix mois, ça paraît un gouffre. Ça sonne creux, un peu comme un verre de sangria vide. Et puis le verre se remplit d’images, de rencontres, de vocabulaire, d’amis, de famille… Bientôt il déborde de rire, de musique, de paellas, de siestes au soleil, de matchs de volley, de surf, de petits-déjeuners sur la terrasse avant de filer vers le lycée, de « bocadillos » dévorés sur la plage… Mon verre s’est empli de bonheur. Le bonheur c’est ma sangria à moi. J’ai de la chance. J’essaie d’en être consciente, de profiter de chaque instant. Et puis, je veux trinquer. Je veux une tournée générale. Alors il faut que j’aide d’autres verres à se remplir. Tout le monde doit passer une année à l’étranger. En Afrique du Sud, en Espagne, aux Etats-Unis, peu importe où, mais il faut partir. Merci à tous les barmans de PIE et à ma — mes — familles.
Pia, un an en Espagne en 2007