En image : Marie-Amélie
Marie-Amélie, Hot Springs National Park, Arkansas,
Une année scolaire aux USA
Lorsque tu décides de partir pendant une longue durée à l’étranger, tu ne sais pas ce qui va se passer, mais tu sais que tu veux y aller… Tu veux découvrir de nouvelles choses. Au début, tu stresses, tu as peur, tu ne sais plus pourquoi tu as choisi de partir. Mais après un ou deux mois, tu es habitué à ta «nouvelle» vie. Tu commences à t’amuser, tu rencontres des gens, tu passes de bon moment avec eux.
Lorsque tu pars à l’étranger, tu fais des choses que tu n’aurais jamais pu faire en France. Moi, je me suis retrouvé dans un ranch, au milieu d’animaux, un élevage, et chaque jour je devais participer aux travaux de la ferme. C’est le genre de choses que je n’aurais jamais eu l’occasion de faire en France, et c’était vraiment à découvrir. Parfois, on partage des moments amusants. Je me souviens par exemple qu’au début de l’année, avec ma première famille d’accueil, nous sommes allés à une compétition: on devait marcher avec des chèvres devant un jury; bref, une sorte de salon de l’agriculture, en plus petit! À l’école, il y a des matières que tu nous n’avons pas en France; je prends par exemple des cours de «Relations humaines». Dans cette «Class», on apprend à se connaître: c’est très intéressant.
Lorsque tu reviens d’une année à l’étranger, tu as grandis, tu as mûri, tu es plus autonome, tu peux te débrouiller «seul(e)». Tu viens de passer un an dans un lieu que tu ne connaissais pas, une famille que tu ne connaissais pas, confrontée à une culture totalement différente de la tienne. J’encourage tous les étudiants, s’ils en ont la possibilité, à vivre cette expérience. Même si parfois c’est dur; même si parfois ça fait peur!
À propos de mon changement de famille:
Après avoir passé cinq mois dans ma famille d’accueil, je me suis blessée au genou, en pratiquant le basket à l’école. Le médecin a préconisé alors une opération, mais le problème, c’est qu’il s’agissait d’une récidive,car j’avais déjà eu cette intervention en France, un an auparavant. L’assurance du coup, ne me couvrait pas. Comme ce n’était pas un cas d’urgence, je souhaitais voir ça en France, à mon retour, avec mon chirurgien. Je ne voulais en fait ni être opéré ni être rapatriée. Mes parents ont donc décidé, avec mon accord, d’appeler ma famille d’accueil afin de trouver une solution à ce problème. C’est au cours de cet appel, que ma mère d’accueil a dit à mes parents qu’elle ne voulait plus me garder. J’étais vraiment mal à ce moment, parce que je n’y pouvais rien si mon ligament croisé était à nouveau rompu; en fait, je n’ai pas compris pourquoi ils me rejetaient ainsi. J’ai appelé ASSE, pour savoir ce que je devais faire pour changer de famille. J’ai envoyé des messages à tous ceux que je connaissais pour savoir si quelqu’un pouvait m’aider… m’aider à trouver une nouvelle famille d’accueil pour que je puisse terminer mon séjour. J’ai posté un message sur la page Facebook de PIE. Ma sœur, qui était partie deux ans auparavant avec PIE a lancé un appel sur sa propre page Facebook. Pendant ce temps, dans ma famille, l’ambiance était glaciale. Plus les jours passaient, moins mes parents d’accueil m’adressaient la parole. Je devais me débrouiller seule avec une attelle au genou et des béquilles. J’ai fini par trouver une nouvelle famille (grâce au groupe Facebook de ma sœur), une famille qui m’a ouvert sa maison, et qui m’a permis ainsi de terminer mon année. Ces trois semaines ont été les plus dures de l’année: pas facile en effet de rester enfermée toute la journée avec des personnes qui vous ignorent. Mais une fois que cela est passé, j’ai eu l’impression d’en sortir grandie. Quand on regarde derrière soi et qu’on réalise ce qu’on a fait pour se sortir d’un mauvais pas, on se rend compte qu’on a mûri et qu’on a réussi à supporter et à surmonter des moments a priori insupportables. On se dit alors que le reste de l’année, on va le vivre allez à fond et que rien ne pourra nous arriver de pire. Je tiens à remercier PIE pour avoir fait accélérer les choses. J’ai eu un problème à l’autre bout du monde, et ils m’ont aidé: je n’étais pas seule.