Ca se bouscule

Mon départ est arrivé bien vite. Je faisais partie des derniers à être inscrits dans le programme, car j’ai découvert que ce truc existait très tard. C’est ma mère, de retour d’un voyage aux USA, qui, un matin, alors que je partais à l’école, m’a dit : « Tom, ça te plairait d’aller passer un an aux Etats-Unis, dans un programme d’étudiants d’échange ? » Et moi j’ai dit : « Oui ! » Je n’ai pas hésité une seconde. Alors la course folle a commencé : papiers, formulaires à remplir… Le 31 août, à 16 h 29, j’ai eu une famille (à quelques heures près je ne partais pas). Il faut croire que la chance était avec moi. Le 9 septembre, j’étais parti. Je passe sur les détails, sinon pour vous dire que ce jour-là j’avais le trac, mais que la joie et la curiosité ont pris alors nettement le dessus. Sur place, tout était nouveau, tout beau : famille, voiture, maison, ville… Mais ça n’a pas duré. J’ai eu des problèmes relationnels avec ma « mère » d’accueil, qui a fini par me mettre à la porte, un vendredi soir ! Mes voisins m’ont aidé. J’ai trouvé refuge chez eux jusqu’au lendemain. Ce jour-là, une nouvelle famille est venue me chercher. Au départ, elle devait m’accueillir provisoirement… mais j’y suis en fait depuis trois mois, et j’y resterai sans doute cinq de plus. Les membres de cette famille sont tous plus formidables les uns que les autres (soit dit au passage, je précise que, contrairement à ce qu’on entend souvent dire en France, les Américains sont des gens plutôt chaleureux, intéressants, drôles et très gentils). Dans cette histoire, il y a forcément des moments difficiles — c’est absolument inévitable — mais il y en a aussi des merveilleux — et ceux-là, on ne les oublie jamais.

Tom, Lake Forest, California, Un an aux USA en 2010