Dans les jours qui ont précédé mon départ, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Et pour tout dire, j’étais persuadée qu’en arrivant ici, ce serait si dur que je pleurerais plus encore. Et pourtant, me voilà Américaine depuis plusieurs semaines et tout me semble facile. Je ne suis pas « homesick » pour un sou. De temps en temps, j’envoie un mail à ma mère ou au reste de ma famille, histoire de leur faire savoir que je suis toujours en vie. De temps à autre, je parle à mes amis via facebook. C’est tout. Je n’en fais pas plus car j’ai une nouvelle vie et je veux la savourer. Mon école, orientée « Art », est formidable à tous points de vue : cours, élèves, ambiance. Ma mère d’accueil est jeune et gentille. Elle m’apprend des trucs tous les jours. Elle me parle de l’histoire du Texas, qui, cela dit au passage, est assez fascinante. On visite les musées, les villes alentour. Je vis au milieu de nulle part. Ça pourrait être dur et ça ne l’est pas. Souvent, le matin quand je me lève, j’ai la chance de surprendre un daim ou deux, en train de jouer dans le jardin avec Shilon, notre chien. C’est étrange vraiment, car pour la première fois de ma vie, j’ai l’impression d’être moi-même à cent pour cent. Et ça c’est le pied. Je suis bien ici. J’espère y revenir vite.
Joanna, Wimberley, Texas, Un an aux USA