Clichés

Je suis partie le 2 septembre 2005 de Paris, direction Washington DC et New York City, où j’ai passé quelques jours avec un très bon groupe – sincèrement ! Le 6 septembre, j’ai rejoint ma famille à Seattle, le 12 septembre (après un court voyage au Canada !) j’ai découvert l’endroit où j’allais passer les 9 prochains mois… J’ai découvert aussi mon lycée ! Bienvenue à Mabton Jr/Sr High School… 250 élèves (à 94 % Mexicains) dont 7 étudiants d’échange ! Je vis en famille avec une Allemande, et une Ouzbek qui parle russe… Cuisine allemande, musique russe… l’échange culturel est indéniable. Question dépaysement, on ne m’a donc pas loupée ! Mes parents d’accueil sont formidables. En fait, ils sont… superextra- formidables ! Ils nous ont accueillies toutes les trois. Et croyezmoi, ce n’est quand même pas rien ! L’école, je l’adore ! Je m’éclate tous les jours. La relation avec les profs est vraiment différente. Je m’entends par exemple tellement bien avec ma prof de musique : on s’offre des cadeaux pour nos anniversaires, on s’envoie des photos par internet. Ma classe préférée est « Band ». Si vous jouez d’un instrument, foncez ! Au début, j’ai eu l’impression d’arriver en plein dans une série américaine, style « Dawson » ou équivalent : les bus jaunes, les « cheerleaders », les casiers, les hautparleurs, le salut au drapeau, les vestes de l’école, les joueurs de football, les filles populaires, les « geeks », les « gothiques », la cafétéria… J’avais le sentiment d’être dans le cliché permanent. (mais aux beaux Américains que je pensais rencontrer se sont substitués de tout aussi beaux Mexicains, et à la place des pizzas et autres hamburgers, moi je mange des tacos, des « burritos », des « nachos » !).

À l’étranger, l’humeur change vite. Parfois on rigole, on se rend compte qu’on fait des progrès, on rencontre des nouvelles personnes, on flirte grâce à son accent, et puis tout d’un coup, un détail ne va pas et tout retombe : la famille alors nous manque, ou les amis, ou encore le simple fait de parler français. Mais ça fait partie des règles du jeu. Dans l’ensemble, je vous assure que ça se passe bien, pour peu qu’on y mette du sien. De toute façon, on est obligé de mûrir, vite, très vite. Il ne faut pas avoir peur d’aller vers les gens. Si j’ai un autre conseil à donner à un futur participant, c’est de ne jamais avoir honte de son accent, car je vous l’assure : « French is cute ! », « French is “classe” » ! Moi, par exemple tout le monde me connaît, je suis la « French Chick » (la « Minette française ») et je prends ça comme un compliment.

Je me surprends aujourd’hui à porter le tee-shirt de l’école, à hurler « Go vikings » durant les matchs de basket (le « School spirit », croyezmoi, ça manque en France ; mais ça c’est une autre histoire !).

Bénédicte, Prosser, Washington
Une année scolaire aux USA