En image : Alexandre, “producteur laitier”
COMPTER LES JOURS
Alexandre, Bungador, Victoria
Partir une année scolaire en Australie
Août. Me voilà arrivé sur mon nouveau continent : tout a changé ou disparu. C’est l’hiver, huit heures de décalage horaire, les cours ont repris il y a bien longtemps, je ne connais plus personne et je ne comprends plus rien. «Où suis-je?» et «Que fais-je ici?» sont les questions qui me viennent à l’esprit ces premiers jours. Je me retrouve dans une ferme, loin de tout… Il n’y a rien autour de moi, à part des vaches, des prairies et des forêts. Oui j’ai bien dit: une ferme et des animaux de partout ! Sans wifi ni réseau téléphonique à la maison. Comment communiquer avec mes proches, je suis perdu.
Pourquoi ai-je choisi de quitter pour dix mois ma famille, mes amis, ma vie que j’aimais tant en France ?
Je pleure pendant des jours. Je compte les jours, les heures et les minutes.
Oui le début est difficile, très difficile.
Je dois me faire à l’idée, je dois évoluer et vivre l’instant présent. Ne pas m’isoler dans ma tristesse, observer les différences et grandir : après tout ce sont les objectifs que je me suis fixés en choisissant de vivre cette expérience.
Afin de m’adapter au mieux je décide «d’apprendre le métier» —producteur laitier— et de me faire au mode de vie de ma famille: nourrir et soigner les animaux, assurer la traite des vaches, les réparations en tout genre… Voilà les activités que je partage au quotidien avec mes parents, en rentrant de l’école, et le weekend aussi.
Novembre. Ma famille en Australie est extraordinaire, mes amis Australiens sont très ouverts et adorables, ma nouvelle vie est juste un bonheur. Mon anglais ne cesse de s’améliorer. Cette expérience est incroyable. Je n’aurais jamais pensé m’investir autant et avec autant de passion à la ferme. Je ne veux pas en faire mon métier, loin de là, mais je souhaite dire aux jeunes qui veulent partir à l’étranger, que l’on peut tomber dans un lieu lointain et un mode de vie exotique, un monde que l’on ne choisit pas, et que c’est une chance. C’est une chance d’apprendre un métier, une chance d’apprendre un mode de vie. Je ne remercierai jamais assez les organismes qui préparent à cette expérience et, bien sûr, je ne remercierai jamais assez mes parents qui ont investi dans ce voyage pour mon éducation scolaire et mon éducation «à la vie», la vie de tous les jours. Il me reste seulement six mois maintenant, je n’ai plus besoin de compter les jours. J’ai juste à faire en sorte que chaque jour compte!