Il y a trois mois, je lisais les témoignages des participants.
J’étais là… à prévoir, à rêver, à tenter d’imaginer. Maintenant je vis la chose et je vous écris. Premier enseignement aux futurs participants : attendez-vous à ce que cela se passe tout à fait autrement que ce que vous aurez imaginé. Cela n’aura rien à voir. Quand on y pense, on ne réalise pas à quel point c’est difficile et formidable. Le truc, c’est que l’on confronte un rêve à une réalité. En partant on perd un peu de soi, mais chaque jour qui passe vous amène un petit quelque chose. Un peu de vous-même que vous découvrez, que vous faites surgir, un bout de vous-même que vous ne connaissiez pas toujours et que vous mettez à nu. Dans ma tête, il y a tout ce que j’ai quitté et que je regrette : mes amis — ceux qu’avec impatience j’attends de serrer dans mes bras —, ma famille — qui m’a écoutée et qui m’a permis de vivre cette expérience, et les petits plats français ! Ici, je suis l’« étrangère ». Cette étiquette est collée à ma peau. On m’appelle la « French Girl », mon « french accent » me pour-suit, me trahit. Ici, il y a tout ce qui ne fonctionne pas comme vous voulez que ça fonctionne, il y a tout ce qui n’est pas comme on vous a appris que ça devrait être, il y a tout ce qui ne ressemble pas à ce que vous connaissez, à ce que vous attendez. Mais il y a aussi, ici et dans ma tête, l’opportunité de découvrir un pays, de parler anglais. Il y a l’ambiance des matchs de foot — avec les cheerleaders —, les supporters peints aux couleurs du lycée, la place qu’on se fait dans sa nouvelle famille, ces personnes que l’on découvre et qui deviennent de bons amis, la possibilité de faire du sport, d’appartenir à une « team » et de prendre du bon temps avec elle, les grands centres commerciaux.
Cette année va nous changer, c’est sûr. Rien ne sera plus comme avant. J’ai des projets plein la tête : des voyages… Je veux visiter le monde.
Cyrielle, Lexington Park, Maryland, Un an aux USA