Aujourd’hui je sais que je suis le plus heureux des hommes. Voilà deux mois que l’on m’a parachuté dans ce monde de fous et déjà j’y ai pris mes marques. La routine s’est même installée peu à peu. Les gens à qui je tiens ne me manquent pas, même si je pense souvent à eux. C’est si excitant de parler en américain, de parler à tant de personnes si différentes en se disant : « Tiens, avec elle ou avec lui, je vais peut-être devenir ami ». C’est passionnant d’essayer d’obtenir la confiance de sa famille d’accueil. Le plus intéressant c’est de tout regarder de l’autre côté de la lorgnette, d’avoir soudain un autre regard, de jeter un oeil moqueur sur la France et les Français. Je me pose beaucoup de questions sur moimême. C’est ça qui me surprend le plus. Je m’interroge sur ma famille, sur la façon dont j’ai été éduqué. Je veux comprendre et me faire ma propre opinion. Je me rends compte que j’ai de la chance d’être ici, et même si ma famille n’est pas la meilleure, je sais que peu de personnes ont la chance de faire ce que je fais.
Raphaël, Long Lake, Minnesota Une année scolaire aux USA