Je me retrouve à mi-chemin. Et je me retourne, et je vois mes bafouillages du début : ma frustration de ne pas me faire comprendre, mon mal du pays. Alors je compare avec les conversations que j’ai aujourd’hui avec mes amis, avec ces blagues que nous partageons avec ma famille d’accueil, avec mes rêves en anglais, avec mon français qui file (quand j’appelle en France, je me surprends à dire : « What ? »). Je crois avoir dépassé le stade de l’adaptation. Je suis intégrée à ce nouveau monde… A moins que ce ne soit moi qui l’ai intégré. J’ai déjà participé à deux spectacles, et je dois reconnaître que j’étais fière qu’on me félicite à coups de « good job », « you were great ». Je suis fière également d’être « cheerleader ». Je suis devenue la « french cheerleader », celle dont on aime bien l’accent. Celle qui ne sait plus vraiment si elle est si différente ou si proche des « girls » d’ici !
Betty, Wilmington, Delaware / Une année scolaire aux USA.