En image : Annabelle en famille
L’expérience d’une année scolaire à l’étranger est très variable d’une famille à l’autre. Annabelle et Sophie, participantes en Australie, témoignent.
Par Annabelle, The Angle, New South Wales
Une année scolaire en Australie
Je vis à vingt minutes de tous magasin dans une maison entouré de champs et d’animaux: ça peut être dur parfois. J’aurais pu être ailleurs sans doute, mais —et oui, il y a toujours un «mais»—, j’aurais pu me retrouver avec une famille que je n’aurais pas aimé… alors que ma famille d’accueil est la plus belle chose qui me soit arrivé. J’ai voyagé en Australie et ils m’ont fait découvrir des choses incroyables, j’ai rencontré une grande partie de leur famille et j’ai été accepté comme si j’en faisais partie. Quand j’ai douté (pas beaucoup d’amis, envie de rentrer, tristesse, école… ils étaient toujours là pour moi, pour me rappeler que ce que je faisais c’était la plus belle chose qui pouvait m’arrive et que s’ils m’avaient choisi, c’est parce qu’ils voulaient aider une étudiant à réaliser son rêve, celui de découvrir le monde. Mon aventure n’a pas été parfaite, mais j’ai toujours eu cette famille pour me réconforter et je ne l’oublierai jamais.
Par Sophie, Cathedral City, Californie
Une année scolaire aux USA
Je voulais principalement fuir la routine, et découvrir une nouvelle culture. J’espérais arriver à surmonter ma timidité, à être plus sure de moi et à augmenter mon savoir. Je suis donc partie sans grande préparation, je pensais mon anglais franchement limite, je savais très peu de chose de ma famille d’accueil. Je m’étais protégée de la déception. Je ne voulais pas avoir d’attente particulière. Ma famille d’accueil s’est révélée dérangée et il n’y avait pas d’adulte pour m’aider. Cette situation m’a permis de forger une amitié inébranlable avec ma soeur italienne. J’ai rapidement découvert que j’avais des attentes précises: en fait, je ne souhaitais pas retrouver les défauts des Francais. Malheureusement, ils étaient là, pire que je ne pouvais imaginer. À l’école, Nous avons dû surmonter un mur d’indifférence et cette hiérarchie popular-loser que je déteste tant. J’ai fait le coup d’appeler la France en larmes, ce que je me reproche encore et déconseille fortement: je n’ai fait qu’inquiéter mes parents. Mon changement de famille a été probablement le pire moment de mon expérience. Ma représentante s’est finalement montrée super : je ne la remercierai jamais assez de m’avoir sortie de ma situation.Ma seconde famille d’accueil n’avait rien à voir avec moi —à vrai dire, nous avions très peu de choses en commun— mais l’expérience de ma première famille m’a rendue très tolérante et je me suis vite adaptée. Avec le temps, j’ai enfin trouvé des amis… mais j’ai dû chercher longuement. Tout est devenu plus facile. Le problème de l’anglais s’est estompé petit à petit. J’ai appris beaucoup sur la culture californienne et, par la même occasion, beaucoup aussi sur la culture française. Je sais maintenant à peu près quel genre de personne je veux être, ou, du moins quel genre je ne veux pas être. J’ai grandi. Cette année m’a endurcie et m’a ouvert les yeux sur des nouveaux mondes. J’ai désormais deux maisons, les USA bien sûr, et la France aussi, que j’ai appris à aimer plus que jamais, avec le recul. Aujourd’hui, à deux mois de mon départ, je ne regrette rien et je suis très heureuse d’avoir tenté le coup. Pour ceux qui hésitent, je dirai qu’il faut être prêt à affronter des difficultés, pour trouver au final un équilibre et un vrai bonheur. Mais à mon avis, oui, ça vaut le coup, et c’est certainement une expérience unique.