Et je réalise que c’est bientôt la fin !

Je suis partie il y a plus de huit mois, pour me lancer dans cette aventure extraordinaire : vivre un an au Canada. Je réalise aujourd’hui que c’est bientôt la fin, alors je repense à tout ce que j’ai vécu. Sincèrement, je n’aurais jamais cru que je pourrais aimer l’endroit où j’ai atterri. Tout a commencé par ce mois de « Prépa », le plus beau mois de ma vie, quelque part en Californie. Et puis, j’ai débarqué ici, dans ce tout petit village au milieu de nulle part. Vous n’avez pas idée de l’effet que ça m’a fait : le choc. Il faut dire d’abord que j’ai toujours vécu en ville et toujours détesté la campagne. Et, pour corser le tout, il a fallu me mettre à parler anglais : plus personne autour de moi pour parler français, plus d’autres étudiants étrangers pour m’aider. Je ne savais pas quoi faire. L’affolement total. Je me suis sentie si mal pendant les trois premiers mois que j’ai vraiment failli rentrer en France. Je me suis forcée à rester en me disant que je ne pouvais pas abandonner comme ça, que je ne pouvais laisser tomber ce projet que j’avais tant préparé et tant attendu. Après un temps, j’ai changé de famille. Peu à peu, j’ai commencé à apprécier la vie au Canada. Mon anglais est devenu fluide, je me suis sentie plus confiante. Cette expérience a fait naître une force en moi que je n’avais pas auparavant. Cette année, j’ai acquis de l’assurance et de l’autonomie. Le plus surprenant dans cette histoire, c’est de s’habituer à un style de vie qui n’est pas le sien. On découvre de petites choses nouvelles : au début on les trouve décalées, étranges, voire déplacées, et puis, petit à petit, ces petites choses deviennent notre quotidien, elles deviennent ordinaires. Quant à l’anglais, c’est encore plus fort. On apprend rapidement. On progresse sans s’en rendre compte. Aujourd’hui, quand je parle en français, je ne trouve plus mes mots — honnêtement, pour écrire cet article, j’ai eu du mal, car je pensais en anglais. C’est la langue anglaise qui a pris le dessus, qui me submerge. Je suis fière d’avoir atteint ce niveau et très fière d’avoir atteint l’objectif que je m’étais fixé au départ. Je suis plus fière encore d’avoir appris à vivre et à aimer un coin où a priori je ne voulais pas rester. Je n’ai pas abandonné. Je tiens à remercier mes parents, qui m’ont soutenue dans ma décision ainsi que ma seconde famille, qui a été merveilleuse à tout point de vue avec moi. Et je remercie l’équipe PIE qui m’a donné la chance de partir et de réaliser mon rêve.

Claire, Ashern, Manitoba, Un an aux USA