Et la france s’éloigne

Lorsque je me suis retrouvée seule, pour prendre ma correspondance, j’ai pleuré. J’étais entourée d’Américains, et là, j’ai pris conscience que j’étais très loin de tous mes repères (la France, la famille, les amis), je ne savais pas où j’allais ni chez qui j’allais ! Le coup de « cafard » a passé. Mais la première semaine a été très éprouvante. Ma mère d’accueil et ma soeur d’accueil ne montraient aucun signe d’amour. Si je pleurais le soir, elles ne venaient pas me voir pour me consoler et pour m’aider à me projeter dans le futur. Elles m’incitaient à rester vivre avec le passé… Suite à un problème avec ma mère d’accueil, j’ai changé de famille.

Maintenant tout va mieux ! Ma mère me reprend quand je fais des fautes, elle ne cesse de me dire que mon anglais s’améliore, ainsi que mon accent. Mon père m’apprend à jouer de la guitare, et dès qu’il le pourra, il m’emmènera à la chasse. Ma soeur est très timide et adorable, elle va m’apprendre les sauts sur le trampoline. Mon frère vit à 3 heures de la maison (à côté du Lac Supérieur) et veut me rencontrer au plus vite car il adore la montagne, la musique. Nous avons beaucoup de points en commun. J’ai l’impression que tout s’enchaîne : l’école, le sport, l’anglais. Je ne me sers presque plus du dictionnaire, mon cerveau enregistre tout seul. La France s’éloigne de plus en plus. Quelques messages aux futurs participants : foncez ; n’hésitez pas —les premiers jours tout est grand, gros… et puis, doucement, l’exceptionnel devient le quotidien ; les Américains sont très accueillants, ils ont le sens de la famille, de la solidarité, de la patrie ; ne jugez pas, ne faites pas la tête, souriez ; ne comparez pas — oubliez qu’aux US le fromage n’est pas bon— ; profitez de tout ; évitez de parler français ; ne perdez pas votre temps au téléphone ou à faire des MMS.

Élodie, Little Falls, Minnesota
Une année scolaire aux USA