Gwenaëlle Weimar, Une année scolaire en Allemagne

Je suis partie avec un point faible : l’idée n’était pas vraiment de moi. Quand mes parents me l’ont proposé (mon frère était parti aux US avec la même formule), j’ai pensé : « Oui, pourquoi pas ? ». Je n’ai jamais été du genre décidée.
J’ai ensuite cherché les bons côtés que je pouvais en tirer : d’abord, le bilinguisme car c’est à nous de consolider l’Europe. Mais la meilleure « excuse » pour moi, c’était que je me trouvais un caractère faible et absolument associable et que j’avais du mal à m’accepter ainsi. Cette année de recul et de séparation par rapport à un monde qui me connaissait « telle quelle » me permettrait d’avoir une nouvelle image, sans préjugés. Un nouveau départ en somme, une deuxième chance pour me forger ce caractère fort, cette sociabilité et cette confiance en moi tant souhaités et qui m’avaient tellement manqués jusqu’ici. En fait, parce que j’étais plutôt du genre déprimée (et déprimante), j’ai eu une peur horrible du « coup de blues » prévu autour de Noël. Tellement peur que, chaque fois que je sentais le cafard pointer son nez, je serrais les poings, gifflais mon manque de personnalité et avançais d’un pas. Je ne me suis jamais autant battue. Et ce comportement combatif a changé ma vie ! J’ai une toute autre attitude à présent : optimiste, entreprenante et sociable… Un
miracle ! Enfin presque car un caractère ne se forme pas en 10 mois, mais au cours de toute une vie. Cette année restera pour moi ma source de force où je puiserai chaque fois le courage d’avancer pas à pas. Alors à tous ceux qui hésitent encore (surtout ceux qui se reconnaissent dans l’image de celle que j’étais « avant de partir » ), un conseil : lancez-vous ! Un an à l’étranger, c’est une expérience inoubliable qui vous apportera quelque chose que vous aurez du mal à trouver ailleurs. Et à tous les parents « indécidables », laissez-le (la), c’est une chance incroyable que vous lui offrez et non seulement il (elle) vous en sera reconnaissant, mais il (elle) vous en aimera d’autant plus :
« L’absence agrandit l’amour ! »

GWENAËLLE
Weimar, Allemagne – Janvier 96