Août 1989.
Je viens de passer mon baccalauréat : je pars vivre une année aux USA. Mon orientation n’est pas encore très claire pour moi. Mes parents me suggèrent d’aller passer une année à l’étranger, histoire d’apprendre une langue. L’idée me séduit : c’est parti. Tout s’organise très vite. Un jour, je reçois une lettre de ma famille d’accueil et une photo. Je me revois ensuite, dire « au revoir » à mes parents, juste avant le grand saut. J’ai le coeur gros. Je suis loin de me douter de ce qui m’attend. J’ai 17 ans. Je vais vivre une des plus belles années de ma vie.
Juillet 1990. Je prends un petit coucou qui doit me conduire à New-York. De là, je repartirai pour la France. La nuit tombe sur l’aéroport. de Syracuse. Moi je referme le livre de cette année extraordinaire. Mais je ne réalise pas encore très bien.
Il m’en faudra du temps pour comprendre tout ce que cette expérience a de grand, de merveilleux, d’enrichissant, d’irremplaçable. J’ai dit à mes parents : « Je n’aurai jamais assez de temps pour vous remercier de m’avoir permis de vivre tout cela. »
Aujourd’hui…. Je viens de refermer « Trois quatorze ». En lisant l’article sur Laurent et Pascal, je m’en suis voulu. Il y a longtemps que j’aurais dû vous dire tout le bonheur que vous m’avez donné. Souvent j’ai pensé vous écrire. Mais je n’ai jamais osé. Trop de pudeur.
Merci d’être à l’origine de tout cela. De vous être battus pour que cela tienne, pour que cela vive.
Merci au nom de tous ceux qui sont partis et de tous ceux qui partiront. Vous offrez des trésors. À chacun ensuite de trouver la bonne voie, la bonne clef. »
En août dernier, j’ai fait le voyage aux USA pour fêter les 10 ans de ma promo de « high school ». J’ai fait partir hier un petit colis pour les trois enfants de ma famille américaine. Et eux sont déjà venus deux fois en Europe. Les contacts se poursuivent donc, après des années. J’ai beaucoup de chance de les connaître. J’ai beaucoup de chance d’avoir croisé votre chemin.
Merci, du fond du coeur.
Sophie