Je dois laver mon linge à la main. Au début ça m’a traumatisée. Je pleurais toute la journée à cause de ça. Mais, petit à petit,
je m’y suis habituée. Je fais tremper le linge tous les vendredi soirs et le samedi matin, je frotte. Pour les jeans et les pulls, c’est plus difficile : je n’arrive pas à rincer. Mais je ne fais aucune remarque à ce sujet parce que ce serait vraiment déplacé de toute façon, je crois que je vais passer mes vacances chez une copine qui a une machine à laver…
22 heures : je reviens de chez des voisins. La femme était très gentille mais ce n’est pas le genre de personne avec qui je m’entendrais très bien. On a parlé des échanges. Elle me disait que pour elle ça devait fonctionner dans les deux sens : « tu reçois , donc tu dois donner ». J’en suis intimement persuadée, mais pas comme elle l’entend. Elle voudrait en fait que je donne des cours de Français, dans ma famille et dans mon école. Mais je ne crois pas du tout que je sois venue pour travailler. A la rigueur je veux bien aider Blanquita – ma soeur, mais je ne suis pas enseignante, je n’ai pas été formée pour ça. Si je peux apporter quelque chose aux Mexicains, c’est
en parlant, en donnant mon avis, en expliquant la France, et surtout, oui surtout, par ma présence. Je sais moi que j’ai beaucoup appris des USA quand nous recevions Suzanne à la maison ; et pourtant elle ne m’a jamais donné aucun cours d’Anglais ! Sinon la dame était très gentille, elle m’a dit où je pourrais trouver une laverie automatique. Elle va me donner l’adresse.
JENNY – FRANCAISE – MEXIQUE