Julie connection

J’ai eu plusieurs casquettes à PIE : candidate, participante, ancienne, correspondante locale, stagiaire, animatrice, accompagnatrice, soeur d’accueil, salariée… Trois Quatorze fait donc partie de mon quotidien. Et pourtant je n’ai jamais pris le temps d’écrire ou de témoigner. Si je devais m’adresser aux futurs participants ou à leurs parents, je serais l’ancienne et la salariée. Je leur dirais de ne pas avoir peur. À tous ceux qui me disent qu’ils auraient pu partir mais qu’il ne l’ont pas fait, je réponds que la peur fait partie du jeu, qu’ils ne doivent pas gâcher cette opportunité. Peur de quitter votre famille ? Quoi de plus normal, dans la mesure où vous ne connaissez pas encore la famille qui va vous accueillir ! Peur de laisser votre enfant partir ? Mais pensez au cadeau incroyable que vous lui offrez.

Si je m’adressais à la promo 2005, c’est la casquette d’accompagnatrice que je mettrais. Je penserais à vous, Brice et Dimitri, qui êtes actuellement au Japon. Je sais que vous allez très bien tous les deux, que vous progressez de jour en jour, que vous avez de nouveaux amis. Bref, je sais que malgré les « Ouh-lala, ça va être dur » des premiers jours, vous êtes fiers de vous. Et en vous voyant monter dans l’avion, en vous entendant rire comme des gamins au décollage (vous disiez : « Ça ressemble à Space Mountain »), en vous voyant déchiffrer vos premiers kanjis, en vous voyant batifoler dans un magasin de foot à 5 étages, vous extasier devant les dimensions d’une cannette de Coca, vous photographier avec les maillots de l’équipe nationale, j’ai su que, vous comme moi, avions, un jour, fait le bon choix.

Enfin, si je m’adressais aux anciens, ce serait en tant que membre de PIE Connection. Je leur dirais que c’est par nous, grâce à notre expérience, notre vécu, notre recul aussi, que ces expériences voient le jour. C’est à nous de passer le relais. J’aimerais que les anciens ne se sentent pas exclus d’une association qui a été faite par eux et pour eux.

En écrivant ces quelques lignes, je réalise à quel point cette décision de partir, prise il y a 6 ou 7 ans, a eu des répercussions sur tous les aspects de ma vie. C’est excitant de penser que ce n’est pas prêt de s’arrêter.

Julie / Un an aux USA en 1999