Juste formidables

Ce fut l’une des journées les plus bizarres de ma vie. J’étais à la fois tellement content et tellement triste, et excité, et enthousiaste aussi. Dire au revoir à ses proches et se dire qu’on ne va pas les revoir pendant dix mois… c’est la sensation la plus folle de ma vie.
L’avion décolle, et bientôt j’atterris à Chicago, content comme un enfant, tout excité à l’idée d’être enfin aux États-Unis. À l’aéroport, j’ai eu ma dernière conversation en français, du moins en face-à-face, en vrai, avec quelqu’un (quelqu’un de PIE). Et puis, nouvel envol, direction San Antonio, Texas. J’imagine alors la rencontre avec ma nouvelle famille. Ce moment que j’ai attendu avec une telle impatience approche.
La rencontre a fini par arriver: j’ai vraiment adoré cet instant, car j’ai découvert alors des gens formidables… juste formidables. J’ai été gâté dès mon arrivée. Vous n’allez pas me croire, mais ma famille m’avait préparé un panier «accueil»!
Je suis dans une famille qui aime le sport; mon frère d’accueil fait du basket — tout comme moi, on a donc pu créer des liens très rapidement, et cela a vraiment facilité mon intégration. Mes parents sont géniaux avec moi, toujours à me demander si je vais bien, toujours aux «petits soins». Croyez-moi, c’est tout de même très agréable de savoir qu’on est aimé. Je connais ma famille depuis un mois à peine, mais je partage déjà tant de choses avec eux. C’est fou. Concernant l’école, j’ai l’impression d’être dans une série, avec les «Cheerleaders», les joueurs de football, etc. Je suis le seul étranger de la ville. C’est avantageux : tout le monde vient me parler, beaucoup de filles m’aiment bien. J’ai des amis fixes et, en prime, tous les jours je rencontre de nouvelles personnes, Quand on me croise dans les couloirs, on me dit: «Hi Frenchie!» Je me plais vraiment beaucoup dans mon nouvel environnement. Ce que je trouve énorme ici, c’est l’importance du sport: la passion pour l’équipe, les couleurs de l’équipe, les «Cheerleaders»… La France me paraît si loin… chaque moment passé sur «Skype» avec ma famille me rend bizarre, presque triste. Je ne regrette vraiment pas d’avoir demandé à mes parents de m’envoyer aux États Unis. Je suis vraiment content, je me rends compte de la chance que j’ai. Je suis un caribou corail heureux.

PAUL
Devine, Texas — Une année aux États-Unis