D’une minute à l’autre votre humeur peut complètement basculer, tout peut se retourner, un rien peut vous rendre heureux, ou vous mettre par terre.
Vous admettrez qu’il est difficile dans ces conditions de choisir une tonalité à notre petite chronique.
Faire rêver les futurs étudiants ou faire peur aux parents, déjà si inquiets ?
Je voulais changer de vie. Complètement. Partir au bout du monde, changer de famille, d’école, de maison, d’habitudes. J’étais consciente des difficultés, mais je me sentais assez forte pour les supporter. Je me suis retrouvée dans une famille formidable, en banlieue de Sydney. Que demander de plus ? Tout le monde m’enviait. Je me rendais compte de la chance inouïe qui était la mienne. Mais rapidement, je me suis mise à envier ceux qui étaient placés en rase campagne, perdus au milieu des fermes. Pourquoi ? Parce que j’avais beau être au bout du monde, la tête en bas, dans un pays bien différent, avec d’autres valeurs, ma vie, au final, n’avait pas changé tant que ça : je prenais le bus, le train et je me retrouvais à Sydney, pour aller en cours. Sydney ou Paris : franchement, quelle différence ?
Alors, j’ai sérieusement songé à changer de famille, mais la peur d’avoir tout à recommencer une seconde fois m’a fait réfléchir plus longuement. D’autant que ma famille est plus que géniale.
Je suis maintenant intégrée dans mon milieu, dans mon école, dans ma vie australienne. Ce n’est pas simple tous les jours, et la vie n’est pas forcément celle que j’imaginais. Parfois le quotidien me pèse, parfois la vie est monotone. Mais elle l’est ici comme ailleurs. L’emplacement géographique ne signifie, somme tou-te, pas grand-chose. Et puis ces moments de lassitude sont éphémères, et un rien suffit à les effacer de ma mémoire.
Marianne, Cabarita, New South Wales, Un an en Australie