La vache

Bientôt deux mois ! Deux mois que je suis en plein désert, au milieu de nulle part. J’ai malgré tout réussi à trouver des timbres, du papier, et un stylo, pour vous écrire. Ma chambre est tapissée de photos de vaches, pas vraiment souriantes. Vous connaissez le choc culturel ? Et bien, les vaches sont l’épicentre de mon choc culturel à moi. J’y ajouterai également le climat et les terrains arides qui s’étendent à perte de vue. De toute façon, ici, en dehors de la sacro-sainte pelouse du terrain de foot il n’y a pas un pet de vert. No man’s land ? pas complètement. Il y a tout de même quelques pèlerins qui ont trouvé le courage de s’installer là. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est, a priori, bien difficile à expliquer. Quant à moi, rejetée dans ce milieu hostile, je trouve que je me suis plutôt bien adaptée. Ça doit être à cause de ces quelques autochtones . Ils sont si chaleureux, si –friendly” (voilà le terme exact) et surtout animés par une sorte de brin de folie. Mais devinez quoi ? J’ai comme l’impression que moi aussi. Alors, plus on est de fous…

Marie-Pierre, Fallon, Nevada
Un an aux États-Unis