L’Appareil Photo de Tania, Par La Famille Boisseau

« J’ai une certaine valeur, puisqu’il m’arrive de faire de belles photos. A Paris, j’ai vu la Tour Eiffel, le Trocadéro, les Champs… Que c’était beau. J’aurais dû ramener de très beaux souvenirs. Mais de retour dans la Mayenne, après passage au labo, on s’est aperçu que ma pellicule était vierge. Quelques jours plus tard j’ai fixé de beaux visages et de beaux sourires (ceux de Maura, Emma, Ingrid, Astrid, Sarah), mais ma propriétaire a oublié ma pellicule dans une pizzeria (pizzeria dont elle ne connaissait pas plus le nom que l’adresse). J’ai bien cru que ces portraits ne verraient jamais le jour.
Heureusement que le propriétaire avait l’oeil ! Vous l’avez deviné, Tania, ma propriétaire est plutôt étourdie et voyager avec elle est une vraie aventure. Je sais quand je pars, mais je ne sais jamais où je vais atterrir. Ainsi, un soir que mes amis du Mans nous ramenaient, Tania et moi, chez ma famille d’accueil, Tania m’a négligemment posé sur le toit de la voiture. Por qué ? No lo se ! Toujours est-il que je suis resté la-haut un certain temps. A 10 heures du soir j’étais toujours sur le toit, à m’accrocher de mon mieux à la galerie pour ne pas m’envoler. J’y suis même resté toute la nuit sur ce toit de malheur. J’avais vraiment peur que quelqu’un me vole. J’ai vu quelques chats rôder autour de la voiture. Et ce n’est qu’au petit jour que nos amis m’ont découvert transi de froid. Et ma patronne dormait paisiblement. Elle pensait m’avoir oublié sur la banquette arrière !…
Je m’en souviendrai ! Les chaussures et le blouson de Tania pourraient vous raconter des aventures identiques, mais ce serait trop long et le temps nous manque. Prochainement, je dois faire un périple en Allemagne. Je suis content, mais au même titre que d’autres objets, je suis un peu inquiète. Quant au retour au pays, le 2 juillet prochain, je suis encore plus inquiet. Je voudrais bien revoir le Mexique et j’espère
qu’elle ne me laissera pas dans l’avion ou qu’elle ne m’oubliera pas dans les toilettes de l’aéroport. »

L’appareil photo de Tania. Propos recueillis par la famille Boisseau