Anna, Arapahoe, Nebraska
Une année scolaire aux États-Unis
Voilà maintenant un mois que j’ai quitté mes parents, mes amis, mes chiennes, mon cheval, mon poisson, que j’ai quitté ma petite routine bien tranquille, que j’ai quitté tout ce que je connaissais, tout ceux/ce que j’aimais, que j’ai quitté l’Europe et la France, pour quelque chose d’inconnu, de nouveau, de difficile, de troublant, quelque chose qui, je le sais, me changera pour toujours, me fera sûrement grandir, changera ma vision du monde.
En un mois, j’ai eu le temps d’avoir plusieurs coups de blues… certains plus durs que les autres. J’ai eu le temps de découvrir un nouveau sport qui me plait énormément (et que je pratiquerai peut-être à mon retour), j’ai eu le temps de faire des rencontres incroyables, et celui de réfléchir aux raisons qui m’ont poussée à quitter mon cocon familiale, à quitter ma vie; j’ai eu le temps d’apprendre ce que c’est que de se battre contre soi-même, contre ses limites, le temps d’apprendre ce que c’est que de travailler dur pour réussir, et le temps surtout de découvrir un nouveau pays, un nouvel environnent, un nouveau continent, une nouvelle culture, un nouveau style de vie.
Oui j’ai vécu des moments tristes (sans doute parce que c’était le premier mois). Je ne me faisais pas vraiment d’illusions sur le fait que ça allait être dur, mais tout de même… je ne m’attendais pas à cela!
En un mois, j’ai aussi eu le temps de rencontrer une personne extraordinairement gentille, accueillante et généreuse, Melonie, qui m’a invité à dormir chez elle une nuit avant un tournoi. J’ai eu le temps aussi de rencontrer deux amis absolument “fous”, Derek et Dalton, qui me font mourir de rire ; j’ai eu le temps de créer des liens, des amitiés avec les membres de la meilleure des équipes de volley-ball au monde, et celui de détester Robert (“Yes, I hate you Robert!”), et de rencontrer un Mexicain pas comme les autres: Pedro.
Tout le monde ici est accueillant, souriant, généreux… chacun m’aide à m’intégrer.
En un mois surtout, j’ai eu le temps de vivre avec une nouvelle famille, une famille aimante, une famille généreuse, accueillante, souriante, rigolote, une famille extraordinaire. Aujourd’hui, si vous me demandez si j’ai des frères et sœurs, je vous répondrais: “Oui! j’ai deux sœurs, qui s’appellent Gabrielle et Halle, et se sont les plus belles et les plus gentilles sœurs qu’on puisse avoir” (“Yes, I miss you, Halle!”).
J’ai passé mes deux premières semaines ici à observer: la vie, les autres. J’ai été plutôt discrete. Et maintenant je me lâche, je n’ai plus peur de parler, de poser des questions, de faire les choses. Je n’ai plus peur de l’incompréhension, car je sais qu’on m’aidera toujours et qu’on sera clément avec moi.
Je joue au volley et ça me plait, j’ai fait des tournois, j’ai assisté à deux matchs de football américain, j’ai découvert de nouvelles saveurs culinaires, j’ai fait des crêpes pour la première fois sans l’aide de personne (sans maman et sans papa), j’ai joué du violoncelle, j’ai donné des cours de français à Derek (pour le préparer, car il joue “Lumière” dans la pièce de théâtre “La belle et la bête”). J’ai fait plein d’autres trucs qui m’éclatent. La semaine prochaine, c’est la semaine du “Homecoming”: ça risque d’être très drôle et très intéressant!
En image — Anna et sa famille d’accueil.