L’envol

A Paris, nous avons sérieusement écourté la « cérémonie des adieux » : pas de larmes, juste quelques recommandations pour les 8 premiers jours… Bisous, bisous, et vole ma fille. Mais une fois dans la rue, je me suis sentie amputée, trop légère sans ces bagages si lourds auparavant. Mais on continue son chemin, il le faut bien. Il y a cinq ans, ma mère est décédée. personne n’était préparé à ce départ, rapide. Pendant des mois, j’ai ressenti douloureusement cette rupture. J’en ai souffert moralement et physiquement d’ailleurs. J’ai le sentiment qu’Amélie n’en souffrira jamais ainsi car elle a coupé le cordon très sereinement. Moi j’étais très liée à mes parents. Jamais je n’aurais osé partir ainsi. Je suis fière d’elle. Elle a réalisé une partie de mes rêves. N’est-ce pas l’ambition de tous les parents ? Les courriers échangés depuis son départ sont une source de joie jusqu’ici méconnue. J’ai eu un coup de cafard le jour de son anniversaire, alors je n’ai pas voulu téléphoner. La voix n’arrive pas à tout cacher.

Mère d’Amélie
Un an en Allemagne