Je me sentais prête à « te laisser t’envoler hors du nid ». C’est donc avec sérénité que je me suis rendue à l’aéroport. Ton petit frère avait fait le choix de ne pas venir. Ce jour-là, il y avait donc ta soeur, ton père, et moi. L’attente a commencé. De volubiles et excités nous sommes devenus calmes et posés, nous blaguions encore de temps à autre. L’heure est venu. Tu as dit : « On a encore du temps. » Mais il n’y en avait plus. Ton regard s’est assombri, tes yeux se sont embués : soudain, tu n’étais plus le grand gaillard de 17 ans… mais mon petit garçon, tout bouclé, et en détresse. Je me suis cachée derrière ton père, j’ai retenu mon émotion et essuyé mes larmes : j’ai joué à la maman discrète et courageuse, mais en moi, couvait la mèrepoule. Des bisous, des paroles, un sourire et tu es parti.
Instinctivement, ton père, Camille et moi nous nous sommes rapprochés. Camille a fondu en larmes, et moi aussi. Ton père à dit : « J’aurais dû le prendre dans mes bras, le serrer bien fort, lui dire que j’étais fier de lui, fier de son choix, lui dire que je l’aimais ! » On était tous les trois ensemble : on ressemblait à une mini arche de Noé. Ensuite on a trouvé refuge chez IKEA (après tout la Suède est près de la Norvège !). Plus tard, ton appel de Norvège nous a rassurés et libérés. Voilà maintenant un mois que toi, notre Viking préféré, tu vis ta vie. La maman poule, elle, couve toujours en moi.
Mère d’un participant